Kaiser Chiefs
Off with their heads
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1- Spanish Metal / 2- Never miss a beat / 3- Like it too much / 4- You want history / 5- Can't say what I mean / 6- Good days bad days / 7- Tomato in the rain / 8- Half the truth / 9- Always happens like that / 10- Addicted to drugs / 11- Remember you're a girl
On a souvent tendance à dire que le virage le plus difficile à négocier est celui du deuxième album. Parce qu'on vous attend au tournant, surtout lorsque le premier est un succès. Kaiser Chiefs avait plutôt bien réussi ce pari là, livrant avec Yours truly, angry mob, un album aux orchestrations soignées, tout en gardant la même pêche que pour Employement. Dans ces cas-là, on attend du troisième album autant de qualité, la maturité en plus. Pas de chance, les quatre anglais en ont décidé autrement. Apparemment touché par le syndrome du "je suis le meilleur, pas la peine de me fouler tout le monde m'aime", les revoilà avec un opus sans surprise, où les ritournelles dont on aimait tant la simplicité efficace sont toujours là, mais sans le petit "plus" qui les rendaient imparables.
Autant dire que ceux qui n'aimaient déjà pas Kaiser Chiefs ne risquent pas de changer d'avis. Le combo a choisi la facilité et tourne en rond, réutilisant ses morceaux toujours dansants, ses textes minimalistes, et les "ohohoh" et autres "ahahah". Aussi, le fan et son indulgence apprécient les retrouvailles. Kaiser Chiefs fait ce qu'on attendait d'eux, une musique qui donne la pêche et met de bonne humeur. Et si certains morceaux parviennent à sortir du lot, le tout a malheureusement un vrai air de déjà-vu.
Si la surprise n'est pas au rendez-vous, les refrains restent toujours aussi facilement en tête. Outre le single "never miss a beat", sûrement le morceau le plus efficace de l'album, on retiendra l'ouverture "Spanish metal" et son riff entraînant, la très jolie ballade "Tomato in the rain" où perce l'humour tant appréciable du groupe, et l'efficace "Addicted to drugs". Les morceaux 3, 4, 5, et 6 ( "Like it too much", "You want history","Can't say what I mean", "Good days, bad days") semblent se confondre tant le shéma est le même, et ce malgré des refrains immédiatement reconnaissables. La seule originalité de l'album est surement dans "Half the truth", où un semblant de rap se glisse dans un couplet, avec un résultat mitigé. Le morceau final, "Remember you're a girl" conclu de manière gentillette, mais beaucoup moins efficacement qu'un "Retirement" pour Yours truly, angra mob.
Moralité, si l'on ne peut nier le talent de Kaiser Chiefs pour les refrains entraînants qui ne manquent jamais de tonus, on espérait beaucoup plus de ce Off with their heads. Certes, les orchestrations sont proches de celle d'Employement, mais ce qu'on apprécie dans un premier album n'est pas forcément valable pour le troisième. D'autres, tel Bloc Party, l'ont bien compris, et s'améliorent à chaque opus. Rien de neuf chez Kaiser Chiefs, alors pour ceux qui cherchent de l'inédit, le premier album de Friendly Fires semble beaucoup plus indiqué.