Infadels
Universe In Reverse
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1- Circus Of The Mad / 2- Make Mistakes / 3- Play Blind / 4- Free Things For Poor People / 5- Code 1 / 6- Million Pieces / 7- Universe In Reverse / 8- Don't Look Behind You / 9- Chemical Girlfriend / 10- How To Disappear
Rappelez-vous. Il y a un peu plus de deux ans, une charge électro-rock venue des sous-sols londoniens a traversé la Manche pour souffler ses rythmiques entraînantes un peu partout. Épaulé par quelques singles imparables ("Love Like Semtex", Can't Get Enough" ou encore "Jagger ’67") et capable de prestations scéniques d'une intensité rare, il n'avait pas fallu beaucoup plus à The Infadels pour se faire un nom parmi les groupes du moment. Alors quand le successeur de We Are Not The Infadels est annoncé pour débouler dans les bacs juste avant l'été, on est largement en droit de penser que la bande son qui tournera en boucle sur les routes des vacances est toute trouvée.
Pourquoi changer une recette qui a fait ses preuves ? Riff funky et rythmique catchy, alternance entre envolées pop et beats dignes des dancefloors, la première écoute de ce Universe In Reverse s'avale aussi facilement qu'un Picon-bière en terrasse sous le soleil du mois d'août. Frais, rafraîchissant et finalement idéal pour écarter les doigts de pieds en se plaçant les deux mains derrière la tête. Mais malheureusement, après trois ou quatre tournées, il y a comme un sentiment de gueule de bois qui pointe à l'horizon. Car malgré l'énergie et l'insouciance des débuts, ces cinq hyperactifs semblent bel et bien avoir changé leur fusil d'épaule. Exit cette furieuse envie de se trémousser dès les premiers accords, ici les salves de décibels auraient légèrement tendance à s'éventer rapidement.
Pas que le disque soit mauvais. Loin de là. Disons simplement qu'il est plat, sans relief, trop travaillé et trop lissé pour être réellement surprenant. "Make Mistakes", premier single de l'album, "Code 1" ou encore "How To Disappear" auraient largement eu la carrure d'hymnes de stades s'ils n'étaient pas passés par la case Formatage FM. Aussi efficaces soient-elles, les sonorités électroniques se retrouvent noyées dans la masse, écrêtées histoire que rien ne dépasse. Reste néanmoins quelques titres dans la plus pure tradition pop britannique. Tels "Million Pieces" que n'auraient sûrement pas renié les frères Gallagher, "Free Things For Poor People" ou encore "Don't Look Behind You" lorgnant carrément du côté de Nada Surf jusque dans certaines intonations de Bnann Watts. Et même si sur scène le groupe ne laisse pas de place à la polémique, espérons simplement qu'à vouloir jouer sur tous les tableaux, nos cinq Infadels ne se perdent pas quelque part en route.