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Critique d'album

Holy Mountain


Ancient Astronauts


(07/04/2014 - Chemikal Underground Records - Hard psyché 70's - Genre : Rock)
Produit par

1- LV-42666 / 2- Luftwizard / 3- Ancient Astronauts / 4- Star Kings / 5- Star Kings / 6- Gift Giver / 7- 100 Years A Day / 8- Hollow Hill
Note de 5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Pour l'amour du riff."
Nicolas, le 05/05/2014
( mots)

Souvent, quand on écoute du rock, surtout quand on en écoute beaucoup, on a tendance à oublier les fondamentaux, et il est parfois salutaire que de bonnes âmes viennent remettre les ouailles sur le droit chemin, même s’il leur faut pour cela les secouer sans ménagement. Grâce soit donc rendue aux trois écossais de Holy Mountain, car ils viennent, avec un premier album qui a tout bon, de remettre au centre des débats l’essence même du rock n’ roll : ce bon vieux riff.

A première vue, Ancient Astronauts ne paye pas de mine. La musique est bonne, le rock est lourd, plongé en plein coeur des 70’s, gorgé de stupre, de fumée, d’acier en fusion et de poudre, le son est plantureux, volontaire, généreux, les cordes pilonnent et râpent comme il faut, la batterie ne ménage ni ses toms, ni ses cymables, mais pour autant, rien d’extraordinaire ne semble ressortir de ces huit morceaux bien troussés. On pense beaucoup à Black Mountain (rien que le nom du groupe, déjà…), surtout lorsqu’un orgue Hammond vient se joindre aux festivités ("Luftwizard"), pour se rendre compte que, d’une part, la montagne sainte est bien moins versée dans le psyché incantatoire que la montagne noire, et que d’autre part la subtilité des premiers, ces alternances d’ambiances, ces dichotomies masculin-féminin, lourd-léger, terrestre-mystique, ne trouvent pas leur place ici. Et qu’a donc à revendre le trio scottish pour compenser ce manque ? Pas grand chose de prime abord. Pire même lorsque l’on constate, par exemple, que le chant manque grandement à l’appel. La plupart des pièces sont instrumentales ou presque, et lorsqu’elles ne le sont pas, mises à part quelques bravades très typées bucherons virils à la Red Fang ("Tokyo", gros appel du pied testostéroné aux barbus de Portland), le chant d’Andy McGlone n’est utilisé qu’en tant que couleur supplémentaire, comme par exemple les appels intersidéraux barrés de "LV-42666" ou les exclamations orgasmiques de "Luftwizard". Et puis il y a cette foutue tendance à asséner du riff jusqu’à la lie, mais c’est justement là que le déclic s’opère.

Car c’est bien le riff qui réalise le ciment d’Ancient Astronauts. Du riff balancé à toutes les sauces, à toutes les cuissons, à tous les tempos, martial, conquérant, empressé, hystérique pour mieux redevenir macabre ou solennel, en crescendo et decrescendo, du riff présenté superficiellement ou répété à n’en plus finir, exposé, oublié puis ré-exposé, on en passe. "Gift Giver", à ce titre, est tout bonnement jouissif, accélérant, décélérant, accélérant encore, utilisant tous les artifices de batterie pour accroître encore cette impression de rythmique changeante, jouant les essuie-glace, trompant son monde, bref, un bonheur. "Star Kings", quant à lui, s’amuse avec les maximes sabbathiennes en ralentissant son doom jusqu’au point de rupture, là où toute mélodie disparaît. Plus généralement, c’est bien à Black Sabbath que l’on pense le plus à l’écoute de Holy Mountain, avec ce sacro-saint triumvirat riff central / lourdeur de tous les instants / tempo changeant. Ailleurs, c’est la répétition, on l’a dit, qui surprend, puis qui irrite avant de convaincre. Conçu comme un album live, les gaillards n’hésitent pas à allonger la sauce, jouant là aussi avec l’auditeur de ces arguments assénés, ré-assénés, encore et encore, jusqu’à ce qu’on s’avoue vaincu et heureux de l’être (toute la moitié finale de "Luftwizard", soit quatre minutes non stop tenant sur quatre notes en boucle, et c’est encore pire lorsque l’on en finit avec "Hollow Hill" malgré une piste cachée qui redonne un coup de fouet terminal).

Il est évident que certains ne rentreront pas dans le jeu et seront vite excédés par cette redondance en n’y voyant qu’un moyen de combler les interstices vacants, alors que d’autres y verront au contraire la matière première d’un album volontairement obtus, opiniâtre et aliénant. Pour autant, en gommant tout artifice et en s’appuyant quasi-exclusivement sur les motifs de guitare, Holy Mountain vient ébranler nos certitudes et nous remettre en ordre de marche aux forceps, sans oublier de nous faire prendre un sacré panard. On n’attendait certainement pas autant d’Ancient Astronauts, mais on risque désormais d’attendre Holy Mountain au tournant, sans compter que tout ça doit valoir sacrément le coup en live. Guettez-les, m’est avis que vous n’aurez pas à le regretter.

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