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Critique d'album

Ghostpoet


Some Say I So I Say Light


(13/05/2013 - PIAS - Hip-hop / Dubstep - Genre : Autres)
Produit par

1- Cold Win / 2- Them Waters / 3- Dial Tones (feat. Lucy Rose) / 4- Plastic Bag Brain / 5- Thymethymethyme / 6- Meltdown (feat. Woodpecker Wooliams) / 7- Sloth Trot (feat. Charles Hayward) / 8- Dorsal Morsel (feat. Gwilym Gold) / 9- MSI musmiD / 10- 12 Deaf (feat. Dave Okumu) / 11- Comatose
Note de 5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Racé, élégant, britannique. Hip-hop jusqu'au bout des beats."
Kevin, le 29/05/2013
( mots)

Son premier album avait déjà fait grand bruit. Une nomination au prestigieux Mercury Prize en 2011 (remporté cette année par PJ Harvey ), des premières parties pour Jamie Woon ou Metronomy et un nom qui commençait à sérieusement signifier quelque chose. Ce nom, c'est Ghostpoet, jeune rappeur britannique dont le flow est aussi doux qu'une coulée de miel et le beat aussi acide que mélodique. Loin des clichés du rap actuel, le bonhomme peaufine ses compos, joue avec les ambiances et les textures avant de poser sa voix d'ours mal léché par-dessus. Et c'est d'autant plus flagrant sur ce second album, Some Say I So I Say Light, où Ghostpoet aventure son hip-hop jusqu'aux confins du dubstep ou du future garage. 

Dès l'entame, il pose les bases. Du hip-hop, on décèle avant tout son phrasé détaché et sa gouaille de faux-timide, mais les véritables évolutions, celles qui sautent aux oreilles se situent davantage en background. Si la narration progresse grâce son flow boudeur, notamment lors des duos (on en reparle plus bas), les ambiances se dessinent à coup de beats répétitifs et de samples en série. Comme autour d'un "Them Waters" articulé sur la variation d'un même thème usé jusqu'au bout de ses cinq minutes, pour un morceau aussi brut que narcotique. Ou encore ce final de "Cold Win", plus proche d'un The Notwist époque Shrink que d'un standard hip-hop. Tout le talent de Ghostpoet est là, faire du rap avec toutes ses influences, d'où qu'elles viennent et sans jamais tenter de compromis. On peut par ailleurs noter un étonnant mais savoureux mélange batterie-guitare sur "Plastic Bag Brain", où les racines africaines de Obaro Ejimiwe, son nom à la ville, balancent un rythme dansant dans ce désert numérique froid. Il en demeure un album urbain, même nocturne, gorgé de cet hip-hop britannique si particulier, frappé du sceau de l'élégance. Comme le long du fleuve de six minutes qu'est "Sloth Trot", où il fait des ricochets avec sa voix sur des éléments qui se superposent lentement, les uns après les autres, prouvant sa large maîtrise des rythmes et des tempos lents. Même quand la composition se veut minimaliste ("Thymethymethyme"), elle habille et structure ses pérégrinations verbales. Quand il lance dans l'air des "Maybe it's time to find out where I really wanna be", c'est juste l'écho qui se répercute sur ces vagues ondulantes et ce crissement hypnotique. 

Car malgré (ou grâce à) cette profusion d’électronique, Some Say I So I Say Light est définitivement un album de hip-hop, fusse t-il lent. C'est le hip-hop qui raconte des histoires et qui expose ses doutes à la face du monde, celui d'une progression dramatique permanente, presque un hip-hop de storyteller quasi-cinématographique. Le single "Meltdown" en est le meilleur ambassadeur, claviers lointains, violons discrets et les voix d'Obaro et de la chanteuse folk Woodpecker Wooliams qui se mêlent et se démêlent dans un torrent de mélancolie. C'est tout ce que peuvent apporter les duos, une profondeur dans l'humanité glacée de cet album, comme dans "Dial Tones" (avec Lucy Rose, autre chanteuse folk anglaise) où dans un cadre fantomatique les voix se cherchent et font office de balises dans un brouillard numérique épais. Ou encore dans le très electronica "12 Deaf",  alors qu'il partage le micro avec Dave Okumu, chanteur de The Invisible pour un morceau atypique et hybride, entre pop, rap et electro. 

Some Say I So I Say Light est un album urbain, numérique et immersif à la fois. Ghostpoet a réussi le tour de force d'épouser toutes ses facettes sans les dénaturer. L'album est complet, dense et jamais ne se répète. Les ambiances tissées tout du long se répondent plus que ne se suivent, surtout grâce aux nombreux duos qui lui permettent d'étendre encore davantage sa palette de couleurs. Un album ovni dans les cieux du hip-hop et des musiques électroniques, mais un ovni qu'il fait bon de voir traverser nos cieux.

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