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Critique d'album

dredg


The Pariah, the Parrot, the Delusion


(09/06/2009 - Ohlone Recordings - alternatif / progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- Pariah / 2- Drunk Slide / 3- Ireland / 4- Stamp of Origin: Pessimistic / 5- Light Switch / 6- Gathering Pebbles / 7- Information / 8- Stamp of Origin: Ocean Meets Bay / 9- Saviour / 10- R U O K? / 11- I Don't Know / 12- Mourning This Morning / 13- Stamp of Origin: Take a Look Around / 14- Long Days and Vague Clues / 15- Cartoon Showroom / 16- Quotes / 17- Down to the Cellar / 18- Stamp of Origin: Horizon
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Groupe méconnu et talentueux, dredg, du fin fond des USA, surprend et convainc."
Nicolas, le 03/08/2010
( mots)

Ah, la baie de San Francisco ! Son Golden Gate, son soleil écrasant et son thrash metal originel ! Aussi étonnant soit-il, c'est également dans la baie de San Francisco, à Los Gatos pour être exact, que se trouve basé un sacré bon groupe de rock étiqueté progressif, parcimonieux dans ses réalisations (quatre albums studios en un peu moins de quinze ans), quasiment inconnu en Europe mais rassemblant une petite communauté d'admirateurs fervents chez l'Oncle Sam, les bien nommés dredg. Avec un "d" minuscule : ils y tiennent, le nom de leur groupe ne veut rien dire mais ils y tiennent quand-même. Si ça peut leur faire plaisir...

Quand on pense progressif, on pense forcément Pink Floyd, Marillion ou King Crimson quand on est un vieux schnoque, ou bien Tool, Dream Theater ou Opeth quand on est un chevelu énervé. Rien de tout cela avec dredg qui possède un style très personnel, forgé patiemment au fil des années et au cours de nombreuses tournées sur le sol américain, et qui rappelle par certains côtés les excellents Incubus en un poil plus soft. Ce quatrième album, particulièrement abouti, délaisse même les complexités et les longueurs du rock progressif aperçues dans les réalisations précédentes pour se recentrer sur des lignes mélodiques simples, fourrées dans un concept-album narrant un voyage imaginaire autour du monde, centré sur des thèmes comme l'agnosticisme (l'album est inspiré par le célèbre Imagine There Is No Heaven: A Letter to the Six Billionth Citizen de Salman Rushdie), et agrémenté d'ambiances sonores évoquant romantisme ou étrangeté d'une égale manière. Pour ceux qui sont abonnés au prog anglais, l'immersion dans The Pariah, the Parrot, the Delusion possède un petit côté rafraîchissant et original, que viennent relever des arrangements particulièrement léchés conférant au disque un côté classe et raffiné.

Ce qui frappe le plus à l'écoute de ce groupe, c'est la qualité du batteur. Certes, les cogneurs qui officient dans les groupe de prog sont souvent excellents, ne serait-ce que pour délivrer les frappes syncopées et asymétriques fréquentes dans les compos du milieu, mais Dino Campanella a cette particularité de posséder un jeu à la fois véloce sans être surchargé, très puissant, et surtout d'une variété peu commune, jouant sur des cassures rythmiques parfois surprenantes et sur des sonorités vraiment différentes d'un morceau à l'autre. C'en est à un tel point que l'on peut même envisager une écoute de cet album en se focalisant exclusivement sur la batterie, un vrai régal pour les oreilles. Les autres instrumentistes ne sont pas en reste et développent des trésors d'imagination pour transporter chaque titre dans un univers qui lui est propre, jouant parfois sur de fines couches synthétiques grésillantes ("Saviour"), mettant en valeur ici un piano dépouillé, là quelques arrangements électriques lourds qu'on jurerait issu du désert Mexicain, allant même parfois titiller la folk ("Cartoon Showroom") mais sans se départir d'une cool attitude communicative.

L'album joue donc sur une succession d'ambiances diverses et alterne morceaux classiques et courts passages instrumentaux qui favorisent l'évasion, ces intermèdes permettant souvent de laisser les guitares décharger leur furie de façon impromptue ("Drunk Slide", "Long Days And Vague Clues"). Au delà de ce canevas parfaitement tissé se retrouvent des mélodies emballées avec beaucoup d'élégance et déclamées impérieusement par le chant clair de Gavin Hayes. Parmi les singles avérés ou potentiels, on notera bien sûr le majestueux "Pariah" et son soutien instrumental princier, "Information" et sa batterie ultra-catchy, "Gathering Pebbles" et ses boucles vocales hypnotiques, mais surtout l'imparable "I Don't Know" avec sa mélodie qui tue et sa petite rythmique groovy à souhait. A propos de groove, dredg s'est rendu maître en la matière de façon incontestable, comme en témoigne le funk curieusement teinté de pessimisme de "Mourning This Morning". Ailleurs, on se retrouve surpris par des couplets enlevés laissant place à des refrains tout en retenue ("Light Switch", "Quotes"), preuve d'une grande finesse de composition de la part des californiens. Et si certains morceaux s'égrènent l'air de rien, ils n'ont pourtant pas leur pareil pour nous transporter entre nostalgie et contemplation ("Ireland")

Pour l'anecdote, on signalera aussi que les membre de dredg connaissent bien ceux de Deftones, groupe pour lequel ils ont fréquemment ouvert sur le sol américain. D'ailleurs, The Pariah, the Parrot, the Delusion a été dédié à Chi Cheng, la bassiste de Sacramento victime d'un lourd accident de la route quelques semaines à peine avant la sortie de l'album. Tout ça pour vous dire que ce disque, même s'il commence à dater un peu, mérite un large détour pour tous ceux qui aiment l'art rock américain classieux et nuancé. Et rendez-vous déjà l'année prochaine pour découvrir son successeur, puisqu'il semblerait que les californiens ont décidé d'accélérer la cadence. On ne va pas s'en plaindre.

 

Commentaires
NicolasAR, le 29/06/2023 à 08:39
C'est vrai ! Je les oublierai presque. Un groupe très talentueux, hélas en hiatus depuis fort longtemps...
FranckAR, le 29/06/2023 à 08:13
Voilà un album de grande qualité : 18 morceaux, rien à jeter! J’essaierai de traiter un de ces jours les 2 opus précédents qui valent vraiment le détour.