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Critique d'album

Deep Purple


Burn


(15/02/1974 - - Hard Rock - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Burn / 2- Might Just Take Your Life / 3- Lay Down, Stay Down / 4- Sail Away / 5- You Fool No One / 6- What's Goin' On Here / 7- Mistreated
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"... Fire in the Sky"
François, le 27/01/2024
( mots)

Tout amateur de rock souhaitant se lancer dans la discographie de Deep Purple doit d’abord se familiariser avec la taxinomie de ses diverses incarnations. Le Mark I, qui a donné trois albums heavy-psychédéliques à la fin des années 1960 (et dont la postérité a surtout retenu "Hush"), puis le Mark II, soit la formation canonique du début des 1970’s composée de Paice-Blackmore-Lord-Gillan-Glover. C’est à celle-ci qu’on doit les plus grands titres du groupe parmi lesquels on évoquera "Child In Time", "Smoke on the Water" ou encore "Highway Star", sans épuiser un répertoire presqu’inattaquable. Au début de la décennie, quatre albums virent le jour avec cette formation aux manettes, mais le dernier d’entre eux, Who Do We Thin We Are (1973), s’était avéré fort décevant. Fruit d’une période de tension au sein de groupe, il clôt un âge d’or avec le départ de Gillan et le renvoi Glover.


C’est de ce contexte que naît le Mark III, troisième incarnation du monstre au pourpre profond. Cette fois-ci, ce sont deux musiciens exceptionnels qui rejoignent le combo : Glenn Hughes à la basse et au chant, un ancien membre du groupe d’hard-funk-rock Trapeze, et l’Adonis David Coverdale, beaucoup moins connu à l’époque si bien qu’il n’était qu’un second choix derrière Paul Rodgers – qui, portant le deuil de Free, préfère chercher le succès avec Bad Company.


Ce bouleversement est un grand pas en avant pour le groupe. Mais comme s’il s’agissait de conjurer le mauvais sort, Deep Purple effectue également un retour aux sources : c’est à Montreux que les musiciens se rendent pour enregistrer ce nouvel opus. Pensaient-ils que la flamme de l’inspiration allait jaillir derechef du Lac Léman à l’image de jet d’eau de Genève, comme ce fut le cas quand il avait fallu finir de composer Machine Head alors que la fumée s’envolait du concert de Zappa sur les notes de "Smoke on the Water" ? Variation de cire et de flamme sur la vanité, la pochette semble vouloir rappeler que le feu de de la muse brûle toujours chez Deep Purple plus qu’il ne fond contrairement aux bougies. Et le rôle revient à "Burn", ouverture digne d’"Highway Star", de le démontrer. Au-delà de son seul riff d’une efficacité imparable, la domination de Blackmore et Lord qui croisent le fer comme deux bretteurs à grand coups de lignes baroques et fuguées, offre selon nous les meilleures parties instrumentales de l’histoire du combo.


Si ce titre semble indiquer que, malgré sa nouvelle chrysalide, Deep Purple est resté le même groupe, la formule a indéniablement changé. La direction funk et soul n’est pas encore complétement franche ici, mais Glenn Hugues commence à l’imposer comme il l’avait fait avec Trapeze à partir de leur troisième album (You Are the Music … We’re Just the Band, 1972). Côté funk, on troue de vraies réussites comme le goove de "Sail Away", chaloupé, entraînant et mettant en place un dialogue entre les deux chanteurs lors de refrains purement purpliens. Côté soul, ou plutôt heavy-soul, le mid-tempo "Mistreated" est un slow intensément interprété bien qu’il soit peut-être un peu long (plus de sept minutes) – on comprend ici que le premier choix s’était porté sur de Rodgers qui aurait pu incarner ce titre à la perfection.


D’autres morceaux sont plus convenus mais leur nouvelle orientation est plus marquée. Avec son introduction à la Santana, "You Fool No One", s’entiche de soul, de funk et d’un chant traînant, avec un esthétique presque psychédélique qui pourrait évoquer certains traits de Fireball (en plus guilleret). Le morceau illustre à quel point Blackmore sait s’adapter à ce nouveau registre. Le tropisme américain est également prégnante sur la soul bluesy de "What’s Goin On Here", avec ses chœurs et son piano sans effets donnant dans le solo sudiste, sur l’anecdotique "Might Just Take Your Life" et sur l’énergique "Lay Down Stay Down" qui renoue avec un riff plus typique de Blackmore associé au jeu boogiewoogie de Lord. Reste la surprise finale, l’instrumental "A 200", une étrangeté dominée par des claviers électroniques, seule incartade progressive présente sur l’un des albums du groupe les plus éloignés de ce registre.


Ce rapide parcours permet de répondre à notre interrogation à propos des vertus inspiratrices des eaux du lac de Montreux : si cette fois-ci, la fumée ne flotte pas au-dessus de celles-ci, un brasier ardent apporte la chaleur de la soul avec le hard-rock comme combustible.


À écouter : "Burn", "Mistreated", "Sail Away"

Commentaires
DanielAR, le 27/01/2024 à 14:39
Avec "Burn", nous tenons probablement le dernier très grand album du Pourpre. Mais on peut aussi se poser la question de savoir si, dans l'approche musicale, on ne trouve pas sur cet opus les premiers ferments de Rainbow. Encore un mystère rock à éclaircir.