Compilation Stoner
High Volume: the stoner rock collection
Produit par
1- Gas Giant / Too Stoned / 2- Bad Wizard / So Bad / 3- Clutch / Willie Nelson / 4- Nebula / the Void / 5- the Hidden Hand / Falconstone / 6- Unida / Left Us To Mold / 7- Orange Goblin / No Law / 8- Suplecs / Cities of The Dead / 9- High On Fire / To Cross The Bridge / 10- Sea Of Green / High For The Ride / 11- trhe Formula / Hello To Oblivion / 12- Corrosion Of Conformity / It Is That Way / 13- the Mystic Krewe Of Clearlight / Ride Out / 14- Bottom / NADAsoul
Ami stoner ! Tu te prosternes devant les Queens of the Stone Age , tu vénères Kyuss et désires rentrer dans le monde fabuleux du riff gras et de la rythmique hypnotique, alors cette compilation, qui s'adresse aussi aux connaisseurs par ses nombreux inédits, te comblera.
Contrairement à la plupart des compiles sortant sur le marché, High Volume n'a pas été constituée suite à la demande d'un label pour promouvoir ses poulains mais par un homme très sérieux et passionné, Bobby Black. Journaliste à High Times Magazine, revue spécialisée dans la culture de Marie-Jeanne et par ricochet de tout ce qui accompagne le folklore (stoner y compris), il a réalisé, à force de patience et de compromis, morceau après morceau, cette chouette galette, afin de livrer le panorama le plus complet de la scène qui est née il y a un peu plus de 10 ans suite au coup de tonnerre Kyuss.
Les groupes se sont prêtés de bonne grâce au jeu, certains livrant des inédits, d'autres présentant un titre de leur toute dernière production. Au total, c'est 14 artistes qui squattent le disque pour une bonne heure de rock lourd. Bien sûr, on pourra toujours souligner l'absence de groupes essentiels comme Fu Manchu ou Monster Magnet , mais ils sont assez importants pour mériter d'être découverts sur la longueur d'un album entier. Pour le reste, force est de constater que le plateau réuni est très alléchant et prestigieux. Il ne faut pas espérer découvrir une formation majeure à chaque plage, car si l'ensemble est de qualité, il nous rappelle à chaque instant de façon criante combien l'ombre de Kyuss plane de manière implacable sur toute la scène stoner dont aucun des rejetons ne peut prétendre arriver à frôler le bout de la cheville.
Mais du reste, il y a là-dedans largement ce qu'il faut pour headbanger comme un malade. Notons le soin de la présentation, nickel, du modèle féminin de la pochette, une pipe à crack dans les mains dans des positions suggestives, aux photos des groupes ornant le livret (lequel peut être transformé en poster avec la playmate militant pour le droit à la défonce à mettre dans la cabine de son poids lourd, à côté de Pamela Anderson), en passant par le petit texte de Bobby Black sur le stoner, tout respire la passion et l'amour du travail bien fait.
A l'écoute des titres, on peut très vite tracer une carte des principaux courants du stoner : la grande majorité qu'on pourrait qualifier de heavy stoner. C'est l'axe néo-Black Sabbath, lequel s'emploie à remettre au goût du jour le grand hard rock des années 70 (de Hawkwind à Deep Purple en passant par Blue Cheer ou Grand Funk Railroad) avec des formations telles que Orange Goblin, The Hidden Hand ou The Formula. Autre école, assez voisine, le stoner psychédélique, qui au moyen de plages instrumentales et de longues nappes de sons répétées, vise à plonger l'auditeur dans un état proche de la transe produite par un cocktail herbe/champis, sans se départir d'une certaine lourdeur (Suplecs, Gas Giant, Sea of Green). Puis, les bourrins, ceux qui lorgnent vers le Doom metal avec la grâce d'un pachyderme (High on Fire, le trio féminin Bottom), les teigneux qui mêlent un peu de punk (voir du garage) à leur son comme Bad Wizard. Enfin, on peut distinguer les valeurs sûres que sont Nebula, Unida (ancienne formation de John Garcia, chanteur de Kyuss, qui livre ici un "Left us to Mold" tout en furie et en groove incandescent, LE chef d'oeuvre de la compile) ou Clutch. Manque à l'appel le stoner instrumental (voire progressif) avec des groupes tels que Sleep ou Karma to Burn. Mais il faut dire qu'avec leurs compositions allant jusqu'à 25 minutes, ils n'auraient pu trouver de place ici.
On peut toujours critiquer les choix qui ont été opérés. Ainsi, Orange Goblin ou Nebula ne paraissent pas à leur avantage dans les morceaux présentés ici, très moyens, mais, globalement, la réussite est complète et les groupes pertinents. Chacun piochera en fonction de ses envies ou de ses influences. Nul doute qu'on trouvera son bonheur en cherchant un peu. Attention, il faut quand même avoir une prédilection pour les musiques musclées. Si vous ne jurez que par Radiohead ou Coldplay, ça n'est même pas la peine d'essayer. Les fans de metal un peu trop propret seront également vite découragés. C'est plus crade qu'une production d'Andy Wallace, c'est sûr ! Mais quel que soit votre bord musical, ne loupez pas cette occasion de rentrer de plein pied dans le genre, et rendez-vous au prochain concert. Tout pour le fuzz.