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Critique d'album

Chelsea Wolfe


She Reaches Out to She Reaches Out to She


(09/02/2024 - Loma Vista Recordings - Néofolk - Genre : Rock)
Produit par David Andrew Sitek

1- Whispers In The Echo Chamber / 2- House of Self?Undoing / 3- Everything Turns Blue / 4- Tunnel Lights / 5- The Liminal / 6- Eyes Like Nightshade / 7- Salt / 8- Unseen World / 9- Place In The Sun / 10- Dusk
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Plongée enivrante dans les ténèbres aux côtés de Chelsea Wolfe"
Quentin, le 03/09/2024
( mots)

La musique a souvent une fonction cathartique pour ses auteurs. De fait, certains tourments ont donné naissance à de magnifiques œuvres d’art tant la tristesse, la colère et la mélancolie sont souvent, plus que la joie, des vecteurs universels pour la transmission des émotions. Et de la souffrance, Chelsea Wolfe en déborde, ses albums ayant toujours été le réceptacle de ses angoisses et de sa douleur au cœur d’une discographie qui a abordé une large palette de styles au fil du temps, du folk à l’électro en passant par le doom à l'empreinte gothique.


Tranchant avec les accents plus country et pop de Birth of Violence, She Reaches Out to She Reaches Out to She est un disque qui explore les thématiques du changement, de la guérison et du renouveau, faisant écho aux démons passés de la chanteuse et à sa décision de tourner le dos à ses addictions. Évoquant ainsi dans son titre l’engrenage infernal de la répétition de ses erreurs personnelles, ce septième album est centré autour du dépassement de soi et de la volonté nécessaire pour recouvrer sa liberté. Dans une atmosphère sombre et oppressante à l’esthétique gothique, la Californienne relate ce cheminement personnel intérieur et offre une plongée sans retour dans un disque à la noirceur suffocante qui épouse des sonorités très industrielles et électroniques rappelant par moments Depeche Mode et Nine Inch Nails. La production, hyper-compressée, fera naître un sentiment de claustrophobie dès les premiers beats de "Whispers in the Echo Chamber", titre à la lourdeur ténébreuse et menaçante qui atteint son point culminant dans un riff conclusif cauchemardesque et implacable. Dans le même esprit, l'auditeur sera happé par la noirceur de "House of Self Undoing" et sa boucle électro vampirique évoquant la sobriété retrouvée de la chanteuse ou "Eyes Like NightShades"  angoissant et chaotique, rappelant les titres les plus expérimentaux de Bjork.


Si les sonorités industrielles sont très présentes, elles se mêlent également à des explorations plus trip-hop qui mettent en valeur le chant protéiforme de l'Américaine, tantôt langoureux, tantôt fantomatique puis absolument majestueux lors d'envolées lyriques impressionnantes. A ce jeu, les lancinants "Salt" et "Everything Turns Blue" évoquent la froideur désespérée de Portishead, ce dernier morceau retranscrivant le vide à la fois angoissant et salvateur laissé à la fin d'une relation amoureuse toxique. L'album offre ainsi plusieurs moments très forts, à l'instar du superbe "Tunnel Lights" et sa superposition de textures brumeuses offrant un écrin onirique et troublant avant un refrain à la puissance décuplée où l'on croirait entend dans un écho les loups hurler avec leur reine. Les titres "The Liminal" et "Place In The Sun" séduisent par leur mélodie aussi limpide que glaçante, suspendue également à la grâce et à la fragilité du chant de l'Américaine, prêt à se briser à tout instant, tandis qu'"Unseen World" et ses arrangements électro sophistiqués réveillent les sens engourdis de l'auditeur, sa marche synthétique incandescente dénotant avec la froideur monolithique du reste de l'album. Enfin l'album trouve sa conclusion avec le grandiose "Dusk", ses nappes de claviers s'apparentant à de longs souffles chauds prêts à raviver les braises enfouies sous la cendre de l'affliction et de la détresse pour renaître tel un phœnix qui braverait les flammes. On reste scotché par ce jaillissement de guitare électrique à la 3ème minute, aussi irrésistible qu'épique, qui permet de marquer les esprits et de clôturer l'album avec panache. Un classique instantané qui figurera parmi les meilleurs morceaux de l'année 2024.


Chelsea Wolfe livre avec ce septième album une de ses toutes meilleurs productions avec un parti pris esthétique sans concessions et particulièrement poignant dans sa capacité à transmettre des émotions. Témoignant d'un tournant majeur dans la vie de l'artiste, She Reaches Out to She Reaches Out to She offre une plongée dans des abysses ténébreux dont on a bien du mal à ressortir indemne. A réserver à ceux qui n'ont pas peur du noir...

Avis de première écoute
Note de 4/5
A la fois glaçant, mystérieux, touchant et captivant, She Reaches Out To She Reaches Out To She est tout simplement le meilleur album de Chelsea Wolfe. Les nouvelles inspirations trip-hop permettent un nouvel épaississement de son univers sinistre et envoûtant, pourtant déjà très accompli.
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