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Critique d'album

Carla Bozulich


Boy


(04/03/2014 - Constellation - Art-punk-rock underground - Genre : Rock)
Produit par

1- Ain't No Grave / 2- One Hard Man / 3- Drowned To The Light / 4- Don't Follow Me / 5- Gonna Stop Killing / 6- Deeper Than The Well / 7- Danceland / 8- Lazy Crossbones / 9- What Is It Baby? / 10- Number X
Note de /5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"L'album le plus accessible d'une artiste inclassable"
Marc, le 10/04/2014
( mots)

Pour Carla Bozulich l'art a toujours été un moyen d'élever sa conscience et celle des autres à travers sa littérature, ses peintures, ses performances et ses chansons. Entre art punk et no wave, cette irrévérencieuse de l'autorité établie, que l'on pourrait qualifier de petite soeur spirituelle de Patti Smith et de Lydia Lunch, n'a eu de cesse de s'employer à le faire, sans chercher à plaire. Chanteuse dans deux groupes dès l'âge de 18 ans, c'est au sein de diverses formations plus ou moins expérimentales et inclassables (Ethyl Meatplow, The Geraldine Fibbers puis Scarnella) qu'elle prendra son essor à Los Angeles.  

Depuis 2007 elle mène de front deux aventures musicales selon ses humeurs et les opportunités du moment : le groupe Evangelista, créé suite à une compilation du même nom enregistrée avec les autres membres de la maison de disque Constellation (Godspeed! You Black Emperor, A Silver Mount Zion etc...), l'autre sous son vrai nom. Des créations tout aussi expérimentales et surprenantes, même si cette façon de faire est légèrement bouleversée dans ce nouvel opus : Boy.

Alors que Carla a écrit la plupart de celui-ci, a joué la majorité des instruments et fait la pochette de l'album, John Eichenseer (aka JHNO) l'a accompagnée dans un long voyage, les menant de l'Amérique du Nord, en Europe, de l'Amérique du Sud en Inde, avec une escale inspiratrice sur une petite île au large d'Istanbul. Ils ont ensuite retrouvé le batteur italien Andrea Belfi à Berlin pour enregistrer le tout sous sa rythmique sans faille. La réalisation finale de Boy reflète cette vie de nomades, guidée par un récit troublant à la dépendance, arrachée d'une vie artistique pleine d'engagement, de courage et d'apprentissage.

Les confessions claustrophobes de Carla Bozulich sont ici étonnamment structurées par rapport à ses albums précédents. Cette adepte des chansons non conventionnelles a bel et bien fait une exception pour cet opus étrangement auto-proclamé "pop" dans lequel la plupart des morceaux sont, pour une fois, normalement constitués, avec un couplet, refrain et pont. Malgré cela, la mélodie, le rythme et l'harmonie brisent sans cesse les notions d'une chanson dite traditionnelle pour emprunter des détours livrés par le chant si particulier de Carla, vrai mix entre Patti Smith et Lydia Lunch, avec une instrumentation et des arrangements toujours au service de sa voix et de ses paroles.

Les nombreuses ballades crépusculaires emportent cet album vers des tonalités sombres, toujours troublantes et paradoxalement attachantes. Les choeurs à la Bad Seeds de "Ain't No Grave" sont lestés par les percussions sexuelles et industrielles de "One Hard Man" avant que le spoken word répétitif de "Don't Follow Me" ne donne à cette première partie de l'album toute sa puissance brute et vigoureuse. Passé la dissonance de "Deeper Than The Will" avec un authentique "I just wanna fuck up the whole world", la jazzy-électro presque dansante et faussement aguichante de "Danceland" est une brillante combinaison de voix et d'obsédants arrangements. La plus conventionnelle "What is it Baby" ne nous fera même pas douter de Carla Bozulich, cette créature redoutable a une inexorable façon de pousser l'auditeur à la soumission ("Number X"). Avec Boy c'est bien celui qui l'écoute qui a l'air d'être un petit garçon.

 

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