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Critique d'album

Big Big Train


Welcome to the Planet


(28/01/2022 - English Electric - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par Big Big Train

1- Made from Sunshine / 2- The Connection Plan / 3- Lanterna / 4- Capitoline Venus / 5- A Room With No Ceiling / 6- Proper Jack Froster / 7- Bats in the Belfry / 8- Oak and Stone / 9- Welcome to the Planet
Note de 5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"L'ultime album de Big Big Train avant le décès tragique de David Longdon"
Nicolas, le 24/05/2022
( mots)

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe à la fin de l’année dernière : la mort brutale de David Longdon dans les suites d’un accident de la circulation a brisé en plein vol l’une des plus talentueuses formations d’Angleterre, l’une des plus fines fleurs du rock progressif moderne. Une perte immense qu’il paraît encore prématuré d’estimer à sa juste valeur. Immense car on sait le rôle capital qu’a joué Longdon dans la recréation de Big Big Train en 2009, dans son ascension, dans sa propulsion sur les scènes d’Angleterre puis d’Europe avant de triompher avec Folklore en 2016. Si le multi-instrumentiste n’était pas l’un des membres fondateurs du groupe, il n’en avait pas moins autant de légitimité qu’un Andy Poole parti en 2018, laissant seul ou presque à la barre du bateau Greg Spawton désormais seul garant de l’originalité du projet. De là à imaginer un terme définitif aux voyages du très gros train, il n’y avait qu’un pas que l’on craignait de voir franchi. Fort heureusement, l’arrivée au micro récemment annoncée d’Alberto Bravin, ex Premiata Forniera Marconi, permet de lever une partie du pathos entourant ce terrible décès. À charge dès lors pour les survivants de poursuivre cette belle aventure sans trahir ses fondamentaux.


Des fondamentaux dont Welcome To The Planet constitue l’ultime témoignage, et on ne vous cache pas qu’il aurait été dommage que l’aventure Big Big Train s’achève sur ce disque, et ce malgré toutes ses qualités. En grande partie parce qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un album compagnon au fabuleux Common Ground paru l’an passé, un peu comme Grimspound et The Second Brightest Star prolongeaient le sublime périple de Folklore. De ce fait, nous avons affaire à des chutes de studio, certes retravaillées pour l’occasion afin de mettre davantage en valeur l’effectif récemment renforcé avec les arrivées de Carly Bryant, Dave Foster et Clare Lindley qui, pour le coup, n’avaient pas participé à la conception de Common Ground, se contentant d’y apparaître en tant que guests avant leur intégration à part entière dans le collectif. Ensuite et surtout parce que, et cela n’étonnera personne, Welcome to the Planet se montre inférieur d’un bon cran à son grand frère. Logique quand on retravaille une matière initialement délaissée.


On y retrouve des morceaux contenus voire très contenus, au premier rang desquels le single liminaire “Made From Sunshine” tout de même plus affriolant que le désolant “Alive” de Gran Tour, tranquille randonnée solaire basée sur une rythmique asymétrique aux goûts folks prononcés, ponctuée de cuivres des plus discrets. La chaleur de Longdon y irradie de mille feux, désormais systématiquement secondé aux chœurs par un Nick D’Virgilio que l’on devine de plus en plus impliqué, et on doute que la tendance s’inversera à l’avenir. Big Big Train livre un disque relativement direct quoique non moins élégant, rock progressif aussi pop qu’esthète et intello, en témoigne un “Lanterna” qui englobe totalement les instrumentistes, en particulier Greg Spawton qui y livre un solo sensationnel, mais surtout Clare Lindley dont le violon redevient le ciment des titres. C’est encore plus vrai sur le pugnace “The Connection Plan” tant la virtuosité de son archet y fait des merveilles. L’accordéon diatonique s’invite sur l’instrumental psychédélique “A Room With No Ceiling”, petite curiosité du set que l’on imaginerait bien intégré à une épopée plus touffue mais ici livrée dans son plus simple appareil. Idem pour “Bats In The Belfry” qui nous bringuebale d’épiques charges de trompettes en douces mélopées à l’orgue, avec en prime un festival soliste de batterie signé d’Virgilio (un cador à son poste, faut-il le rappeler). On a aussi droit à quelques morceaux plus élaborés, en particulier “Proper Jack Foster” qui offre même un petit lead vocal à Lindley non content de laisser s’exprimer toute la virtuosité de chaque instrumentiste. Cette même Lindley qui conclut seule (un signe, déjà?) le disque avec “Welcome To The Planet” dont les choeurs béats s’étalent sur ce que l’on imagine un lever de soleil observé depuis l’espace - sorte de réponse tardive au “The Great Gig In The Sky” de Pink Floyd, pont jazzy mis à part. Mais il manque à ce titre comme à l’ensemble de l’album cette ambition, cette écriture stupéfiante que l’on retrouve sur leurs plus belles réalisations. Exemple typique avec un “Oak and Stone” certes joli mais un tantinet longuet et naïf dans certains de ses développements, exception faite de ses incartades instrumentales toujours exceptionnelles.


Loin d’un chef d’œuvre, Welcome To The Planet se laisse très agréablement goûter, encore et toujours en laissant l’album s’épanouir dans le temps et au fil des écoutes, prérequis indispensable pour apprécier un groupe aussi complexe et foisonnant que Big Big Train dont il nous tarde maintenant d’entendre la suite de la discographie avec Bravin aux commandes. 


Rest in peace, David, we miss you so. 


À écouter : "Lanterna", "The Connection Plan", "Bats In The Belfry", et plus si affinité

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