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Critique d'album

Adrian Crowley


Some Blue Morning


(10/11/2014 - Chemikal Underground - - Genre : Chanson / Folk)
Produit par

1- Some Blue Morning / 2- The Hungry Grass / 3- The Magpie Song / 4- The Stranger / 5- Trouble / 6- The Gift / 7- The Angel / 8- Follow If You Must / 9- The Wild Boar / 10- The Hatchet Song / 11- Golden Palominos
Note de 3.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Élégamment authentique et authentiquement élégant"
Kevin, le 08/12/2014
( mots)

Adrian Crowley passe souvent inaperçu. Et c'est bien malheureux. Le chanteur aujourd'hui basé à Dublin propose pourtant une musique unique. Une folk symphonique, orchestrale, dans laquelle sa voix délicieusement basse et son spleen de crooner se prélassent. Car quand le bougre chantonne, c'est un peu comme si Leonard Cohen commençait à se réincarner avant l'heure dans le barbe du Maltais d'origine. Un Cohen plus jeune, tout aussi pondéré et équilibré qui semble excaver les profondeurs sans le moindre effort. En attendant, sa septième livrée, Some Blue Morning apparaît timidement dans nos meilleures crèmeries et s'avère être la première signée sur Chemikal Underground, ce qui devrait lui permettre de toucher un public un peu plus large.


Dès les premières notes, Crowley installe une atmosphère de fin de nuit, paumée au fond d'un cabaret impossible. Les premières effluves de violons du titre éponyme nous rappelle à la rêverie, son phrasé distinct, à peine chanté égraine les mots comme d'autres les perles et nous installe aux premières loges de ses miracles. Pas bien loin des ambiances d'un Tindersticks débarrassé de folie, Crowley narre ses contes ordinaires avec tellement de classe qu'elles se découvrent une toute nouvelle ampleur. "The Hungry Grass" ou "The Stranger" combinent ainsi une simplicité de façade et une ruche monumentale d'arrangements élégants. Sa poésie de tout les jours ricoche sur un camaïeu de cordes et les deux s'invoquent l'un l'autre pour donner toutes les couleurs de l'automne à ses tourments romantiques.


Car Crowley est avant tout un storyteller impeccable, tout ce qu'il raconte devient du miel pour les esgourdes. Qui plus est quand il érige la pratique au rang d'art, dans "The Wild Boar", spoken words hallucinant de 8 minutes dans lequel il nous raconte une fable où rien ne semble réel, dressé dans un décor parfaitement banal. Si ses mots nous tiennent en haleine, la musique à peine tangible nous plonge dans un labyrinthe onirique où tout se pare de flou. Puis Crowley nous rattrape et de toute le poids de sa voix nous cloue les pieds au sol. Il ne faut cela dit pas réduire sa musique à sa simple utilisation du chant, tant et plus que jamais sur ce nouvel opus, les orchestrations attirent la lumière. Comme sur un "Follow If You Must" à couper le souffle, complainte crépusculaire, épurée, emballée dans un habillage post-rock des plus subtils et geyser de mélancolie primitive. Ambitieux, le titre semble être sans le vouloir la pierre angulaire de l'album. Tout gravite autour de cette pièce incroyable, la folk dense et lunaire de la première partie qui passe la bague au doigt de la narration brute de la seconde.


Les matins bleus d'Adrian Crowley sont à la fois des fantasmes purs et les louanges de la plus intime parcelle d'ordinaire. Comme quand il récite dans l'outro "Our days are golden palominos, galloping away", son album est une métaphore poétique de la plus franche simplicité. Mais habillée de lumière et de talent, d'un bout à l'autre.  

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