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Critique d'album

Adam Green


Moping in Style (A tribute to Adam Green)


(01/12/2023 - Capitane Records - pop folk - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Regina Spektor & Jack Dishel - We're not supposed to be lovers / 2- The Lemon Twigs - Baby's gonna die tonight / 3- Father John Misty - Musical Ladders / 4- Frankie Cosmos - Secret Tongues / 5- Devendra Banhart - Pay The Toll / 6- Binki Shapiro - Getting Led / 7- The Cribs - My Shadow Tags on Behind / 8- Ben Kweller - Her Father and Her / 9- Jenny Lewis - Breaking Locks / 10- The Lemonheads - Losing on a Tuesday / 11- The Libertines - Jessica / 12- Lou Barlow - Never Lift a Finger / 13- Rodrigo Amarante - Birthday Mambo / 14- Sean Ono Lennon - That Fucking Feeling / 15- Jonathan Rado - Emily / 16- Kyp Malone - Drugs / 17- Hubert Lenoir - Stadium Soul / 18- The Pirouettes - Hard To Be A Girl / 19- Joanna Sternberg - Dance With Me / 20- Ben Lee - Dreidels of Fire / 21- Vincent Delerm - Friends of Mine / 22- Cut Worms - Cigarette Burns Forever / 23- Turner Cody & The Soldiers of Love - Hairy Women / 24- Herman Dune - Buddy Bradley / 25- Jeffrey Lewis - Batholomew / 26- The Dooors - Musical Ladders (alt take)
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"La nostagie a parfois du bon..."
Aurélien, le 09/02/2024
( mots)

Il y a quelque chose avec les tribute albums qui vous font vous sentir irrémédiablement vieux. Lorsqu'un des artistes préférés de votre jeunesse est le sujet d'un tribute album, c'est en général le signe qu'il est devenu un artiste plus ou moins muséifié. Le processus du tribute album consiste en effet à sélectionner quelques titres au sein d'une carrière, en général les morceaux les plus connus et/ou les plus emblématiques. Cet inventaire suggère donc que la discographie de l'artiste en question s'écrit plus au passé qu'au présent, et encore moins, au futur.


La sortie de Moping In Style signifierait-elle donc que c'est le cas pour Adam Green ? Bien qu'il ait à peine plus de quarante ans, il faut bien avouer que sa carrière n'a plus le rayonnement qu'elle avait dans les années 2000. Durant cette période, il avait explosé sur la scène indé new-yorkaise, d'abord avec Kimya Dawson au sein des Moldy Peaches puis en solo. Même s'il n'a jamais connu le même succès que d'autres artistes comme les Strokes, les Yeah Yeah Yeahs, LCD Soundsystem ou Ryan Adams, il était néanmoins distribué par Rough Trade et les sorties de ses albums faisaient partie de l'actualité musicale.


Néanmoins, à partir de la fin des années 2000, sa notoriété a nettement décliné. Contrairement aux albums précédents, Minor Love est sorti en 2008 chez Fat Possum et les suivants chez d'autres labels plus confidentiels. Pour les gens qui ont vu Adam Green en concert à la fin des années 2000, ce n'est pas forcément une mauvaise chose, tant sa santé semblait précaire. Désormais, il est marié, a deux filles et semble heureux de se consacrer à sa famille et à des projets artistiques certes plus confidentiels mais pas moins inventifs, comme une version de l'histoire d'Aladdin réalisée avec des décors et des accessoires en carton.


Ce projet de tribute album, initié par son nouveau label Capitane Records,  a donc des airs de campagne de pub pour rappeler l'existence d'Adam Green à un public qui l'aurait oublié. Ainsi, la liste des artistes présents est un who's who de la scène indépendante millésime 2004 : Regina Spektor, Devendra Banhart, Jenny Lewis, Ben Kweller, Father John Misty, les Libertines, Herman Dune, Jeffrey Lewis, Lou Barlow, etc. Si la jeune génération est bien présente, via des musiciens comme The Lemon Twigs, The Pirouettes, Hubert Lenoir, Joanna Sternberg ou encore Cut Worms, elle est clairement en minorité.


Alors évidemment, sur les 26 pistes que compte ce double album, la qualité est inégale. La première raison est que les artistes n'ont pas tous fait preuve du même degré d'implication. La version de "Jessica" par les Libertines, par exemple, semble avoir été enregistrée avec un téléphone portable dans le salon de Pete Doherty et contient même la participation du chien de celui-ci. De la même façon, tous les musiciens présents n'ont pas fait le même travail pour s'approprier les chansons. Ainsi, Father John Misty propose une reprise de "Musical Ladders" tout à fait sympathique mais peut-être un peu trop proche de l'originale. Enfin, il y a les contributions dont on aurait préféré qu'elles n'existent pas, comme cette version de "Friends of Mine" par Vincent Delerm… parce que Vincent Delerm.


Si on se livre au petit exercice arithmétique de recenser les albums d'origine des morceaux présents sur Moping In Style, c'est sans surprise la première partie de carrière qui est surtout représentée, les albums les plus cités étant Friends of Mine avec sept chansons et Garfield avec cinq titres. Néanmoins, quasiment tous ses albums solo sont présents, le seul absent étant Engine of Paradise, son avant-dernier album sorti en 2019. Pour autant, le concept de tribute album n'est ici pas usurpée. À travers leurs différentes contributions, le casting rassemblé sur cet album rend bel et bien hommage à un des songwriters les plus doués de sa génération. Que les artistes présents sur Moping In Style mettent en avant les talents de parolier d'Adam Green ou qu'ils se concentrent plutôt sur son don pour les mélodies.


Même la tracklist contribue à montrer qu'Adam Green n'a jamais perdu cette capacité à concilier une écriture personnelle et profondément idiosyncrasique et l'aspect accessible et mémorable de sa musique. Ainsi Moping In Style fait se percuter "Dance With Me" (tirée de Garfield) par Joanna Sternberg et "Dreidels of Fire" (tirée de That Fucking Feeling) par Ben Lee sans qu'on distingue de grand écart stylistique dans l'écriture.


Bien que la sortie de cet album soit l'occasion d'une mini-tournée en mars, avec des concerts annoncés à New York, Londres, Paris et Berlin, il est peu probable que la notoriété d'Adam Green retrouve le niveau qu'il a connu au début des années 2000. De par les artistes présents, Moping in Style est moins une porte d'entrée permettant aux jeunes générations de découvrir l'œuvre d'Adam Green qu'un objet un peu nostalgique permettant aux geriatric millenials, tels votre serviteur, de retrouver des échos de leur jeunesse.


Mais vous savez quoi ? Si c'est être nostalgique que d'apprécier la superbe version de "We're not supposed to be lovers" par Regina Spektor et Jack Dishel, ou celle plus en retenue et détachement de "Emily" par Jonathan Rado, ou encore l'étonnante reprise de "Drugs" par Kyp Malone, ça me convient très bien…

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