↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.

Solidays 2014


Raphaëlle, le 10/06/2014

Samedi 28 Juin

Le samedi, la météo s’est bien gâtée et il pleut des cordes depuis le début de la journée. Pour couronner le tout, c’est le baptême du feu de l’interview pour moi et je ne fais pas la fière en arrivant sur les lieux du crime à 16h.


Je dois interviewer Saint Michel, mais l’organisatrice des interviews côté Solidays m’annonce sur un ton gêné qu’ils ne sont pas arrivés et qu’elle ne sait pas quand ils seront là. Ça commence bien, pour une première interview ! Dépitée, je sors de l’espace presse et je constate que le festival ne va pas tarder à se transformer en champ de boue. Ici, il faut que je m’arrête pour poser une question à l’encontre des festivaliers, surtout des filles : concrètement, qu’est-ce qui vous passe par la tête quand vous vous habillez pour aller à un festival ? Autant à We Love Green ou Rock en Seine, l’uniforme de rigueur comprend un short en jean et des jambes nues, autant là on est à Solidays, on peut laisser le style de côté et penser deux minutes au côté pratique de l’entreprise. Globalement, il y a deux catégories de festivaliers. Ceux qui, comme moi, pensent qu’un bon festival est un festival au sec et qui se sont équipés en conséquence : imperméable, parapluie, ponchos, bottes de pluie… Et ceux qui au contraire ont privilégié le style : des bottes, certes, mais jambes nues, un simple pull qui sera trempé dans 20 minutes… Instruite par l’expérience (Rock en Seine 2012), je sais que les ponchos ne vont pas tarder à être en rupture de stock et je file en acheter. Évidemment, ça demande un peu de logistique pour gérer le sac à main, le parapluie, le poncho et les boules quies que je ne cesse d’enlever et de remettre. Mais miracle, je suis au sec ! Quelques petits malins retournent les tables pour s'abriter en dessous, comme sur la photo ci-contre...


Pendant que je me débats avec ces considérations stylistiques, l’ambiance est morose. Les festivaliers sont réfugiés sous les chapiteaux, je pourrais enfin aller faire l’expo Sex and the City mais mes amis ne sont pas encore arrivés et je n’ai pas le cœur de le faire toute seule. Réfugiée sous le chapiteau Domino, j’entends la musique de Cats on Trees qui vient du Dôme. Je n’ai pas le courage d’affronter la pluie pour aller écouter Lyre le Temps, à l’autre bout du festival. J’en suis donc là, déprimée sous cette pluie battante quand mon téléphone sonne : Saint Michel vient d’arriver à l’espace presse, est-ce que je veux faire l’interview ? Sans me le faire répéter, je file à l’espace presse rencontrer le duo versaillais (qui n’est pas 100% versaillais et qui d’ailleurs est plutôt un trio maintenant, dont le troisième membre est coincé dans les embouteillages). Le temps presse, je n’ai que dix minutes mais la discussion est intéressante et le duo est très sympathique. J’en ressors à 18h, juste à temps pour aller voir sur la grande scène l’hommage à Nelson Mandela et aux associations conviées à Solidays, avec Christiane Taubira en guest star.


A 19h, direction la scène Bagatelle pour voir Deluxe. Leur musique mélange habilement hip hop, jazz et funk avec un groove imparable. Les mélodies ne sont pas vraiment novatrices mais ce sont de réelles bêtes de scène. Ils arrivent à insuffler enfin un peu de légèreté à l’ambiance un brin morose en ce début de samedi soir. Je m’esquive à la moitié du set pour aller voir Talisco, qui joue sous le César Circus. Cela fait quelques mois que leur titre « Your wish » tourne sur mes playlists donc je voulais voir ce que leur musique donne en live. Hélas, leur chapiteau est littéralement bondé et avec la pluie, impossible d’attendre dehors.


Déprimée, je me rabats donc sous le dôme en attendant Stuck in the Sound, le temps de savourer un Bo-Bun pour le dîner (pas très festival, je vous l’accorde). A ce point de la soirée, les esprits sont un peu moroses. Les gens autour de moi se plaignent du froid et tentent de faire sécher leurs imperméables trempés. Ce moment de doute est finalement balayé à l’entrée sur scène, à 21h, des excellents Stuck in the Sound. Le groupe nous sert sur un plateau d’argent des titres rock à souhait, enchaînant "Brother" ou "Let’s Go". Leurs refrains endiablés me donnent envie de danser et je parviens enfin à me réchauffer.


21h30, je me dirige péniblement jusqu’au César Circus pour voir la seconde moitié de Saint Michel. Quelle déception, je n’arrive qu’à la fin du set, le temps de prendre en route une chanson, d’entendre leur titre "Katherine" et ils s’en vont… Heureusement, l’ambiance semble au beau fixe et leur set semble à la hauteur. Dommage, je suis vraiment déçue de les avoir ratés.


Pas une minute à perdre, je file (ou plus exactement, je patauge dans la gadoue) jusqu’à la scène Paris, pour voir The Parov Stelar Band. Leur musique pose des sonorités de jazz sur des beats d’électro et ça donne une musique énergique, propre à nous faire oublier les tombereaux de pluie qui s’abattent sur nous (mais pourquoi tant de haine ?). Un de mes acolytes me souffle à l’oreille "je ne sais pas pour la musique, mais pour le look, on est clairement du côté de l’Eurovision… ". Il faut bien reconnaître qu’il a raison : la chanteuse ose un look à base de jupe pailletée et de top au-dessus du nombril, le saxophoniste (pourtant une figure respectée du milieu) fait immédiatement penser au célèbre Epic Sax Guy de l’Eurovision 2010… Et pourtant, ça marche ! Leur son est diablement efficace, quoiqu’un peu répétitif aux oreilles de la néophyte de l’électro-swing que je suis. La chanteuse nous remercie souvent et malgré la boue, les festivaliers dansent du mieux qu’ils peuvent. En clair, ça ne ressemble à rien mais comme c’est Solidays et que l’esprit est bon enfant, les gens acceptent largement le délire strass et paillettes de l’ensemble.


Fini de rire, il est temps de passer à l’électro beaucoup moins marrante de Gesaffelstein à Bagatelle. Sous des trombes d’eau, le DJ installe immédiatement son beat incroyablement lourd et puissant. Qu’on se le dise, cette fois pas de manières: on va danser de gré ou de force, pris dans la transe, voir même l’hallucination collective. Mais qui est Gesaffelstein, petit prince de la techno noire ? Comment peut-on créer des sons aussi sombres, poisseux et angoissants ? Les titres s’enchaînent, totalement imparables : "Pursuit", "Viol", "Duel"… Rien que les noms des pistes laissent rêveur ! Comme vous l’aurez compris, votre dévouée chroniqueuse est aussi fan de gros sons électros et je me délecte d’entendre enfin cette cathédrale sonore en live. Le son, riche et oppressant, prend possession des corps, les vidéos hypnotiques achèvent de ravir ce qu’il restait de conscience aux festivaliers et ceux-ci se contentent de danser, piétinant dans la gadoue, dans un état second. Mais qu’est-ce que c’est bon !


Encore pantelante après cet épisode apocalyptique, je me dirige comme tout le monde vers la scène Paris pour l’hommage aux bénévoles sur fond de Gloria Gaynor. Oui, c’est totalement kitsch mais Solidays c’est ça aussi, et c’est surtout pour ça qu’on l’aime. A minuit quinze, les Franz Ferdinand entre en scène et nous gratifient de leur générosité habituelle. Tout comme lorsque j’avais été les voir au Zénith en mars, les Ecossais nous proposent un set mené pied au plancher, où les titres s’enchaînent les uns après les autres. Dix huit titres en une heure et quart, qui dit mieux ? Il y en comme d’habitude pour tous les goûts, des premiers albums ("Jacqueline", "Take me Out", "Tell Her Tonight", "Dark of the Matinee", "This Fire" et "Michael"), aux succès plus récents ("Right Action", "Love Illumination", "Goodbye Lover and Friends", "Bullet"). C’est toujours un plaisir de voir Franz Ferdinand interpréter leur répertoire. Impossible de tenir en place, leurs mélodies sont imparables, par exemple "Michael" me rend littéralement hystérique (et ces paroles géniales: "Beautiful boy on a beautiful dancefloor/Michael you’re dancing like a beautiful dancewhore"…). La foule semble partager mon avis puisque c’est le délire autour de moi. La pluie s’est même arrêtée, c’est dire !

Copyrigts


Antoine de Caunes, Maïtena Biraben et Christiane Taubira: @Alix Marnat
Deluxe: @Amélie Laurin
Parov Stelar:@Kea Nop
Gesaffelstein: @Aloïs Bridenne
Franz Ferdinand: @Rodrigue Davila
Tables: @Nathadread Pictures
Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !