
Ranking Albums - Kiss
Exercice aussi délicieusement puéril qu'absolument indispensable, fantasme absolu de tous les petits rockers, le "ranking" représente une magnifique occasion de faire subir à son entourage l’écoute obligée de tous les albums de son groupe préféré.
Les règles étant ce qu’elles sont, seuls les albums studio de Kiss sont ici répertoriés.
Alors que ce sont des albums live qui ont jalonné la prime carrière des New-yorkais…
Et alors que les quatre albums solo des masqués s’appelaient tous Kiss mais sans pouvoir entrer dans le "ranking"… Dur !
Pour chaque album, je précise le meilleur classement dans les charts américains et les noms des musiciens qui sont crédités, tout en sachant que ce ne sont pas toujours ceux-là qui opéraient réellement en studio.
You wanted the Best ? You’ve got the Best ! The hottest band in the World...
Ranking
N°20 : Carnival Of Souls : The Final Sessions (1997)

Paul Stanley – Gene Simmons – Bruce Kullick – Eric Singer
Charts US : 27
Totalement inaudible, cette mascarade proto-grunge enregistrée en 1995 a été publiée en quatrième vitesse lorsque la maison de disques a constaté que des démos volées circulaient sous la forme d’un bootleg. Or le projet devait être enterré car, tandis que Paul, Gene, Bruce et Eric mixaient ce désastre contre nature, Paul et Gene avaient décidé de repartir sur la route avec les explosifs et les maquillages, en compagnie de Ace et Peter, les membres originaux. Une embrouille typiquement kissienne...
N°19 : Hot In The Shade (1989)

Paul Stanley – Gene Simmons – Bruce Kullick – Eric Carr
Charts US : 29
L’opus ultime de la descente aux enfers. Débordé par des dizaines de combos plus branchés et plus jeunes, le groupe, devenu totalement "générique" est au périgée de sa popularité. Paul Stanley déclarera plus tard qu’il avait sérieusement pensé à mettre un terme à cette expérience déprimante. Il faut un sacré courage pour écouter cet opus. Mais l’heure de la revanche est proche. Enfin...
N°18 : Crazy Nights (1987)

Paul Stanley – Gene Simmons – Bruce Kulick – Eric Carr
Charts US : 18
Un peu pire que Asylum et à peine moins inutile que Hot In The Shade.
N°17 : Asylum (1985)

Paul Stanley – Gene Simmons – Bruce Kulick – Eric Carr
Charts US : 20
Un peu pire que Animalize mais légèrement moins inutile que Crazy Nights.
N°16 : Animalize (1984)

Paul Stanley – Gene Simmons – Mark St. John – Eric Carr
Charts US : 19
Dans le contexte marasmatique des eighties, Paul Stanley va tenter d’orchestrer des albums à intervalles réguliers. Las, les ventes chutent, les salles se vident et aucun des titres enregistrés ne va entrer dans le répertoire classique de Kiss.
N°15 : Monster (2012)

Paul Stanley – Gene Simmons – Tommy Thayer – Eric Singer
Charts US : 3
Un album bâclé, peu inspiré et assez inutile, visiblement enregistré sans autre ambition que d’ajouter une ligne dans une discographie déjà pléthorique. "Hell Or Hallelujah" est le seul titre vraiment potable. La suite sonne déjà comme un générique de fin. Et ce sera le générique de fin.
N°14 : Unmasked (1980)

Paul Stanley – Gene Simmons – Ace Frehley – Peter Criss
Charts US : 35
Un effort volontairement pop qui recèle quelques jolies pépites mais qui entraîne le groupe loin de ses vrais fans, les fidèles de la formidable Kiss Army. L’opus ne se trouvera finalement aucun public et exacerbera les tensions déjà palpables entre les membres du quatuor.
N°13 : Hotter than Hell (1974)

Paul Stanley – Gene Simmons – Ace Frehley – Peter Criss
Charts US : 100
Enregistré dans la précipitation pour succéder rapidement au premier effort, l’album, tout aussi mal produit que son prédécesseur, est l’exemple même du follow-up un peu foireux. La pochette est illisible et la production formidablement erratique. Le type parfait du disque qui aurait disparu de la circulation si le groupe n’avait pas explosé l’univers avec son premier album en public.
N°12 : Sonic Boom (2009)

Paul Stanley – Gene Simmons – Tommy Thayer – Eric Singer
Charts US : 2
Le XXIème siècle n’attendait plus d’album de Kiss, d’autant plus que Paul Stanley réaffirmait volontiers à qui voulait l’entendre qu’il ne voyait pas l’intérêt d’enregistrer de nouveaux titres. Renouant avec les marqueurs visuels des seventies, Sonic Boom, remarquablement produit, crée la surprise et démontre que le vieux V12 peut encore libérer ses chevaux. Jusqu’à cartonner dans les charts...
N°11 : Dressed To Kill (1975)

Paul Stanley – Gene Simmons - Ace Frehley – Peter Criss
Charts US : 32
Ce troisième essai ne sera pas transformé. Mais il recèle un titre explosif qui va devenir le final obligé des concerts pendant près d’un demi siècle. "Rock And Roll All Nite" est pourtant construit sur un mode bancal, au départ de bribes de titres inaboutis, imaginés séparément par Paul et Gene. Ce n’est pas encore la gloire mais l’heure va bientôt sonner...
N°10 : Lick It Up (1983)

Paul Stanley – Gene Simmons – Vinnie Vincent – Eric Carr
Charts US : 24
Lick It Up marque le début d’une grande dégringolade. Si l’album fait encore illusion, il sera suivi par trois opus qui seront chaque fois un peu plus navrants. C’est l’époque où Gene Simmons, abandonnant Paul Stanley seul aux commandes du vaisseau, déserte les rangs du quatuor pour se lancer dans des projets parallèles. Sa "carrière" cinématographique de série B sera une catastrophe industrielle, même si son apparition dans Runaway (1984) vaut aujourd’hui encore son pesant de cacahuètes.
N°9 : Psycho Circus (1998)

Paul Stanley – Gene Simmons – Ace Frehley – Peter Criss
Charts US : 3
Un album tellement putassier qu’il en devient attachant. Porté par une plage titulaire cosmique (dont le titre doit s’apprécier au premier degré), il peine à restaurer la magie d’antan. L’effet de nostalgie aidant, il va relancer pour vingt ans la mécanique alors grippée du groupe.
N°8 : Revenge (1992)

Paul Stanley – Gene Simmons – Bruce Kullick – Eric Singer
Charts US : 6
Jamais album n’aura mieux porté son nom. Balayant le souvenir des eighties de sinistre mémoire, l’opus rompt avec plusieurs années très médiocres et rend à Kiss une aura à laquelle les fans les plus rabiques ne rêvaient plus. La production de Bob Ezrin (revenu ici à son meilleur) rend le groupe "méchant" et crédible. Un classique instantané.
N°7 : Creatures Of The Night (1982)

Paul Stanley – Gene Simmons – Ace Frehley – Eric Carr
Charts US : 45
Retour aux affaires métalliques pour les new-yorkais. C’est pesant, carré, puissant et direct. Et c’est peut-être le dernier bon album du groupe dans cette décennie qui va s’avérer pénible à vivre pour les fans.
N°6 : Kiss (1974)

Paul Stanley – Gene Simmons – Ace Frehley – Peter Criss
Charts US : 87
Paradoxe rock : enregistré par un groupe immature et produit par un duo d’amateurs navrants, cet album recèle pourtant au moins six pépites ultimes qui deviendront des classiques absolus. Le groupe les jouera avec rage et conviction cinquante années durant, jusqu’à son dernier souffle...
N°5 : Love Gun (1977)

Paul Stanley – Gene Simmons – Ace Frehley – Peter Criss
Charts US : 4
Un album "popinet", marqué néanmoins par une plage titulaire imparable, qui thésaurise sur l’image commerciale et désincarnée du groupe, désormais décliné en poupes articulées et en boîtes à tartines. Quand les masques kabuki prennent le pouvoir sur les musiciens.
N°4 : Dynasty (1979)

Paul Stanley – Gene Simmons – Ace Frehley – Peter Criss
Charts US : 9
Relevant le pari de créer un tube discoïde en trois minutes et deux accords, Paul Stanley installe Kiss dans la stratosphère mainstream. Depuis 1979, Gene Simmons abomine le titre dont il déteste hululer les "ouh ouh ouh ouh ouh" (qu’il juge ridicules) sur scène. Il n’empêche que ce titre a vrillé les tympans du monde entier pour s’installer durablement dans l’inconscient collectif. Et l’album fait plus que tenir la route.
N°3 : Music From the Elder (1981)

Paul Stanley – Gene Simmons – Ace Frehley – Eric Carr
Charts US : 75
A l’origine, cet album conceptuel devait être la bande-son d’un long métrage typé "heroïc fantasy". L’enregistrement, conduit par un Bob Ezrin explosé par la cocaïne et au pire de sa forme artistique, accouche d’un album bancal définitivement renié par le groupe. Pourtant, l’opus reste chéri par bon nombre de die-hard fans dont moi-même. Peut-être parce que j’ai toujours éprouvé de la tendresse pour la maladresse insigne. Et puis, parce qu’il y a "A World Without Heroes" dont le texte délicat a été écrit par un improbable Lou Reed.
N°2 : Rock And Roll Over (1976)

Paul Stanley – Gene Simmons – Ace Frehley – Peter Criss
Charts US : 11
Pour marquer son territoire et contraster avec la sophistication de Bob Ezrin, Eddie Kramer joue la carte de cette brutalité artisanale qui lui est familière. Un album sans concession, enregistré dans des conditions volontairement inconfortables pour synthétiser l’énergie live du quatuor masqué. Un coup de maître.
N°1 : Destroyer (1976)

Paul Stanley – Gene Simmons – Ace Frehley – Peter Criss
Charts US : 11
Bob Ezrin réussit le miracle de domestiquer la foudre et de la sophistiquer jusqu’à réussir un chef-d’œuvre. Et la pochette sublime de Ken Kelly fait basculer les quatre furieux du monde des êtres humains vers la mythologie désincarnée des éditions Marvel. Un classique éternel parmi les classiques éternels.