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Compte-rendu de concert

The Temperance Movement


Date : 03/02/2016
Salle : Point Ephémère (Paris)
Première partie : Paceshifters

Un privilège de voir un futur grand nom dans une salle intime et chaleureuse, The Temperance Movement n'a pas déçu en délivrant un set chaud, plein de groove, composé avec les meilleurs titres de leurs deux albums et alternant bien les différentes couleurs dont est composé leur blues rock délicieux.

Erwan, le 10/02/2016
( mots)

Il est 20h tapante quand les portes du Point Ephémère s’ouvrent pour laisser la file de frileux se presser à l’intérieur à la recherche d’un peu de chaleur. On a tendance à éviter de traîner dehors quand vient l’hiver, et quoi de mieux qu’une salle de concert intime et bondée pour faire tomber le pull et se sortir la tête de la grisaille ? En plus ce soir, c’est The Temperance Movement qui régale. Leur blues rock rayonnant, rafraichissant, et plein d’autres trucs en -ant, avait déjà fait forte impression en 2013, et leur nouvel album White Bear est l’une des grandes claques de l’année (on prend beaucoup de claques en ce début d’année). Avant que la bande de Phil Campbell ne s’installe, Paris va découvrir Paceshifters dont cette première partie est également la première date en France.

On ne connaissait pas Paceshifters, et on a aimé. Bien que d’abord surpris par leur style garage qu’on n’attendait pas spécialement en ouverture d’un groupe de blues rock, on ne peut que leur reconnaître très vite une énergie débordante et des riffs efficaces. Le plus jeune des deux frères à l’origine de ce power trio venu des Pays-Bas, Seb, se donne comme un dégénéré sur sa guitare et on ne peut pas s’empêcher de voir un peu de Kurt Cobain dans sa façon de bouger et son chant parfois à la limite du crié, sa voix s’éraillant dans les aigües. Mais les cheveux longs, la chemise à carreaux et les clichés y sont peut-être aussi pour beaucoup. Il n’a en tout cas rien à envier à la pêche hallucinante de Jesper, leur batteur, qui place quelques breaks impressionnants. Seb et son frère Paul (bassiste) se partagent le chant, mais on sent Seb plus à l’aise dans l’exercice. Une bonne énergie circule néanmoins entre eux et se ressent vraiment dans le public, bien plus qu’à l’écoute a posteriori de leur dernier album Breach qui verse dans un rock alternatif un peu plus sage. Quoi qu’il en soit, un groupe à surveiller.

Le temps de prendre une bière, donc environs une demi-heure, et les lumières s’éteignent à nouveau pour annoncer l’arrivée sur scène du quintet anglais. Difficile de retenir quelques rires face à la dégaine de Phil Campbell, qui porte une veste de survêt et une paire de lunettes à la Bono au moment où il s’empare du micro. Une entrée singulière pour un mec qu’on n’est pas prêt d’oublier. De la première mesure de "Three Bulleits" à l’émouvant final "Lovers and Fighters", on découvre un frontman endiablé qui s’approprie les danses les plus ringardes de l’histoire pour les rendre classes, sautillant partout sur scène comme un enfant quand sonne l’heure de la récrée. On le devine un peu saoul, on l’imagine même un peu plus chargé que ça quand son visage vire au rouge vif et que les veines de son cou gonfles mais on s’en moque, car c’est du rock qu’il a dans le sang, un genre de feeling particulier qui lui permet de nous caresser sans même nous regarder. Comme s’il tenait entre les doigts les potards de nos émotions, il balance dans la foule une décharge de groove sur le couplet de "Midnight Black" avant de faire mouiller nos yeux sur une version acoustique de "White Bear" saisissante. Quel que soit le registre, Phil Campbell a été l’homme de la situation.

Et des registres, The Temperance Movement en passe quelques-uns dans son répertoire, maniant toutes les nuances pour proposer de multiples couleurs en restant dans sa zone de confort. Des allures de hard rock australien de "Modern Massacre" au bon vieux rock n’roll de "Be Lucky", des aires rockabilly de "Oh Lorraine" aux touches sudistes de "Ain’t No Telling", la scène est encore plus propice à l’expression de toutes les racines de leur musique. Aux guitares, Paul Sayer et Matt White se partagent rythmiques et solos et la telecaster de Sayer fait des merveilles, tout comme son jeu au bottleneck. Le blondinet reste cependant assez discret sur scène, concentré sur son jeu, un peu dans son monde. White, petit nouveau de la bande depuis le départ de Luke Potashnick, est un peu plus expressif mais reste également dans son coin. La taille de la scène n’est pas spécialement idéale pour bouger dans tous les sens, surtout quand on est 5 et que Campbell en occupe 80% de l’espace. Avec seulement deux albums à son actif, le groupe passe en revue une bonne partie de tous les morceaux qu’on leur connaît et tous sont de potentiels tubes. "Get Yourself Free", "Battle Lines", ainsi que "A Pleasant Peace I Feel" et "Lovers and Fighters" en rappel, resteront parmi les grands moments du concert. Concert qui se termine sous les applaudissements d’un public chanceux d’avoir pu assister en petit comité aux débuts d’une formation appelée à un grand avenir.

 

A la sortie de la salle, l’air frais que l’on fuyait quelques heures plus tôt glisse dans la gorge comme une bénédiction. Les oreilles encore bourdonnantes de plaisir, le cœur en liesse, l’heure est venue de rentrer chez soi dans la nuit froide. Et de manger un morceau. Demain sera peut-être encore gris, mais les souvenirs de cette soirée, comme plein de petites bougies, nous réchaufferont le cœur. Avec déjà en ligne de mire l’envie de les revoir au plus vite.

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