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Jean-Louis Aubert
Salle : Zénith d'Auvergne (Clermont-Ferrand)
Première partie :
Le public du Zénith d'Auvergne est debout et ovationne son rockeur, le concert de Jean-Louis Aubert vient de s'achever. Presque 3h00 d'un voyage au pays de P'tit Lou, commencé par un "Je reviens vers vous" de la chanson "Maintenant je reviens" et qui se termine après deux rappels sur "Un autre monde". Aubert nous a démontré une fois de plus qu'il était un grand monsieur du rock: mélange de générosité, d'énergie et de poésie. Retour sur la soirée :
20h15, le Zénith d'Auvergne plonge dans le noir. Sur scène, deux guitaristes, deux batteurs, dont le fidèle Richard Kolinka, le clavier, et une section cuivre, une line-up consistante !
Derrière un écran sur lequel est projeté un paysage montagneux, Jean-Louis apparait , en ombre chinoise, guitare à la main, habillé comme un baladin. C'est le premier symbole de cette invitation au voyage.
Car Jean-Louis va nous raconter une histoire, nous parler "voyage", surtout du voyage intérieur, nous invitant à l'introspection, mettant à nu nos émotions, nos sentiments ( magnifique "on aime (comme on a été aimé)"), et questionnant nos illusions "regarde moi, j'crois plus en rien/ l'amour m'a quitté, j'ai trop marché/ j'ai pas eu l'temps d'aimer".
Les chansons d'Aubert nous parlent, puisqu'elles parlent de nous. Il porte un regard de poète sur la société ("Les Plages"), et un zeste de rébellion, un grésillement de Téléphone remontent à la surface avec "Temps à nouveau" ou "Les Lépidoptères" qu'il dédie aux acteurs de la prochaine campagne électorale, et sur lequel il fait danser la salle.
Plusieurs générations sont présentes, les parents ont amenés les loupiots, Papa montre la scène à son fiston perché sur ses épaules, Maman danse avec sa fille sur "Marcelle", et les rockeurs aux cheveux longs côtoient les midinettes à talons compensés. Tous sont capables de reproduire la chorégraphie de "Je rêvais d'un autre monde " (souvenez vous "la Terre ronde", bras en rond au dessus de la tête, "la lune féconde", paumes des mains jointes et doigts ouverts vers le ciel ) et reprennent le refrain de "Argent trop cher".
Tout au long du set, Aubert alterne des titres de son très beau Roc'Eclair, écrit à vif après le décès de son père, et des chansons plus anciennes, sans oublier les tubes de Téléphone.
Les titres rock précèdent la douceur de "Petite âme seule", d"Alter Ego", repris en coeur par la foule. Il joue et dialogue avec ses guitaristes, danse avec le trombonne, part sur des ponts jazzy, reggae, nous fait un "Locataires" très funky, groove sur "Juste une illusion", transforme "Ça c'est vraiment toi" en morceau heavy metal , la balade est aussi musicale !
Soutenu par les deux batteries, (Richard Kolinka danse derrière ses fûts, envoie ses baguettes en l'air) et par un combo de musiciens qui ne cachent pas leur plaisir, le rythme en devient enivrant, mais la jauge ne sera pas dépassée, et Jean-Louis Aubert s'assoit à son piano pour nous offrir la chanson qu'il avait écrit à Barbara "Le jour se lève encore" ou se pose seul sur scène avec sa guitare acoustique.
Comme un tourbillon, il enjolive ses titres de riffs des Stones, de solo d'Hendrix, ancrages de ses racines musicales.
Fin du deuxième rappel, Jean-Louis et Richard échangent leurs instruments, et s'éclatent sur un dernier très court morceau instrumental.
Chapeau bas Mr Aubert, vous nous avez offert un grand moment de rock, beaucoup d'émotion, et une furieuse envie de lire vos chansons "dans le texte".
Le site de Jean-Louis Aubert