Pas de revival d'une soirée politique ce jeudi 21
avril 2011, mais une soirée électro au Grand Mix avec à l'affiche, comme prêcheurs pré pascaliens,
Jon Hopkins,
Gold Panda et
Fujiya & Miyagi. C'est un petit comité qui accueille
Jon Hopkins pour un set varié de quasiment une heure.
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Ce DJ anglais a collaboré avec
Coldplay (co-producteur de
Viva la Vida),
Massive Attack et même Brian Eno en 2010 (
Small craft on a milk sea). L'air sain, en tee-shirt violet, un grand sourire éclaire le visage de
Jon Hopkins à chaque fin de morceau. Beau challenge que de débuter la soirée dans une salle presque vide. Pourtant, après un démarrage en douceur, le britannique nous emmène bien vite dans des rythmes plus rapides. On pense à la hollandaise
100 % Isis (
Reformation) pour l'évolution du tempo tout au long du set, parfois à
Mr. Oizo pour les sonorités saccadées. Finalement, il accroche peu à peu l'attention du public qui arrive au compte goutte, avec des sessions musicales assez courtes, mais bien ficelées, passant d'un style électro à la drum & bass puis aux gros beats house, où il n'est pas seulement un DJ passe disques. On est quasiment transporté à Ibiza à la fin de son set.
Pendant le changement de plateau, arrivent à nos oreilles quelques chansons du nouvel album
Metronomy dont
The look, que nous allons retrouver ici même le
25 mai.
La soirée se poursuit avec
Gold Panda, prodige électro anglais, qui présente ce soir son premier album
Lucky Shiner. Produit par James Shaw (
Simian Mobile Disco),
Lucky Shiner est un savant mélange de mélodies sophistiquées et de samples. Dans la veine de Kruder & Dorfmeister, Telepopmusik ou même DJ Kicks,
Gold Panda nous fait partager ses goûts, pour tantôt les atmosphères chamaniques ("You") ponctuées de sonorités asiatiques ("Same dream china"), tantôt la pop dreamy ("Parents"). On danse rapidement au rythme du morceau phare "You", illustré par un chant hindi, propice à une atmosphère relax (la fameuse chillwave). Derrière Gold Panda, défilent l'asphalte, des quais de gare, des images d'ascenseur, des immeubles en construction, des enseignes lumineuses japonaises, des instantanés qu'on suppose être les carnets de voyage du Japon rêvé du panda doré. Capuche sur la tête, ce jeune chave laisse échapper un timide
"Hi there, I'm Gold Panda" et enchaine des sons japonisants et des images de cerisiers en fleur. Le travail de
Gold Panda s'approche de l’ ambiance de certains albums de
Thievery Corporation.
Au fur et à mesure que la salle se remplit, le musicien britannique accélère le tempo et fait danser les premiers rangs. A la fin de son show, il stoppe net le son et nous salue avec
"Thank you very much".
La soirée continue avec l'autre sensation britannique du moment :
Fujiya & Miyagi. Connus également pour leurs remixes, Fujiya & Miyagi distille ses rythmes dans l’ambiance décontractée des clubs anglais, au point d’être connu et reconnu comme référence de la dernière décennie par NME et d’autres critiques. Formé en 2000 par le duo Steve Ellis et David Best, cette formation créée un son électro pop bigarré à l'accent krautrok, porté par une basse groovy. A partir de 2005, les deux anglais ont fait appel à un batteur (Lee Adams) et à un bassiste (Matt Hainsby) pour renouveler et dynamiser le son du groupe sur scène. Nous découvrons lors de cette tournée française du 22 au 30
avril 2011, leur dernière création
Ventriloquizzing, au titre aussi exotique et original que leur nom de scène. Cet album instaure un univers oppressant ("16 Shades of Black and Blue") sur le thème de l'aliénation. Ici, Fujiya & Miyagi a produit effectivement un son différent de ses deux autres albums plus dansants (
Lightbulbs,
Transparent things). La plupart des chansons jouées ce soir là sont tirées du nouvel album
Ventriloquizzing comme le titre d'entrée "Cat got your tong" ou encore "Minestrone". C'est David Best au chant et à la guitare qui impose le rythme du concert.
Sa voix chaude est un peu monocorde, mais ses murmures nous hypnotisent facilement. Mariant le jazz rock et des sonorités rappelant Kratwerk, le groupe aime enchainer leurs titres et les mixer de temps en temps ("Knickerbocker"/"Collarbone"). On se prend à psalmodier
"Vanilla strawberry" lors du très connu "Knickerbocker" ou encore
"Fujiya Miyagi" pendant le génial "Ankle injuries". On apprécie les films projetés derrière les britanniques, notamment l’étonnant broyeur d'évier pendant "Pills", le déroulement de la cassette pendant l'instrumental "Cassettesingle" ou encore les dominos lors de "Ankle injuries". Chacun a apprécié le talent de ce groupe sur scène, qui a allié musique groovy et refrains entêtants, avec un effet lavage de cerveau salvateur.
Setlist Fujiya & Miyagi :
1 Cat Got Your Tongue
2 Minestrone
3 Uh
4 Ventriloquizzing ?
5 Knickerbocker
6 Collarbone
7 Yo-yo
8 Pills
9 Cassettesingle
10 Tinsel & Glitter
Rappel :
11 16 Shades of Black and Blue
12 Ankle Injuries
13 Electro Karaoke