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Compte-rendu de concert

Nord


Date : 26/01/2023
Salle : Olympic Café (Paris)
Première partie : Dragunov

Nord & Dragunov - Europe Tour 2023

Franck, le 01/02/2023
( mots)

S’il y a bien un groupe français que j’étais impatient de voir en concert, c’est à n’en pas douter Nord ! Gros coup de coeur pour ma part en 2020, le deuxième album groupe lillois avait en effet su marquer les esprits des amateurs de prog et de metal grâce à une musique particulièrement aventureuse et contrastée (The Only Way To Reach The Surface : la chronique par ici). Après plusieurs occasions manquées, j’avais enfin pu rencontrer le groupe en octobre dernier, lors de sa tournée commune avec les Bordelais de Altesia (une autre formation dont nous vous vantons régulièrement les mérites). Malheureusement, les retards de programmation ainsi qu’une fermeture de la salle prématurée - à 23 heures pétante - avaient sérieusement écourté le set de nos amis nordistes… Ce n’était finalement que partie remise, puisqu’un nouveau rendez-vous était déjà fixé pour le 26 janvier 2023 à l’Olympic Café (petit bar du 18ème arrondissement de Paris disposant d’une belle salle de concert en sous-sol). Rien à dire, cette fois-ci le show a pu livrer toutes ses promesses ! D’autant plus que le quatuor n’a pas fait la route seul, cette date parisienne marquant le point de départ d’une tournée européenne en compagnie du duo nantais Dragunov. Les deux groupes ont d’ailleurs collaboré récemment sur le clip de "Dunes of Fear", un titre réunissant la totalité de la petite bande (dont les deux batteurs) dans une virulente escalade progressive. Autant dire qu’on se doutait que les confrères nous réservaient une surprise pour la soirée…

On ne sait jamais réellement à quoi s’attendre en terme d’affluence dans les petites salles de concert parisiennes; surtout quand les têtes d’affiche évoluent dans des registres aussi incongrus que le math-rock/progressif ou le post-hardcore à prédominance instrumentale… En ce 26 janvier, je fus agréablement surpris par l’engouement général. Le public a répondu présent, s’engouffrant peu à peu dans le sous-sol de l’Olympic Café. Il n’en fallait pas plus pour que la première partie, le jeune groupe local Mary Cream, s’illustre avec un set remuant et percutant, évoquant le neo-metal de Korn mais aussi les élans gothiques de Marylin Manson.

Les quatre membres de Nord ont pu prendre la relève aux alentours de 21 heures, gérant avec calme et humour quelques petits problèmes techniques (dont un sample qui ne voulait décidément pas se lancer). Malgré une scène particulièrement optimisée, limitant un peu les mouvements, et un équilibrage du son pas toujours irréprochable, le groupe français a su fournir un spectacle à la hauteur de son statut et reproduire de manière énergique leur différentes compositions studio. On a pu retrouver toute la folie et l’imprévisibilité émanant de morceaux comme "Violent Shapes" et "The Unstoppable", ainsi que cette faculté à transmettre des émotions aussi variées soient elles. Nord c’est surtout une musique qui s’amuse à mixer et combiner les genres - parfois aux antipodes - dans un joyeux bordel progressif aussi déroutant qu’exaltant. On peut ainsi s’enflammer lors des passages les plus virulents à tendance hardcore (voire black metal sur certaines rythmiques), avant de se dandiner gentiment sur les passages plus contemplatifs et paisibles. Plutôt bien placé (à savoir à moins d’un mètre de la scène), il m’a été possible d’admirer le formidable travail instrumental (dont le jeu en tapping des deux guitaristes) et la belle synergie émanant du quatuor. Le groupe  a enchainé un set plutôt cohérent et équilibré permettant également de tester quelques nouvelles compositions, avant de conclure avec le massif "The Only Way to Reach the Surface", impressionnante fresque de metal progressif de plus de 15 minutes. Une conclusion parfaite pour un show de très grande qualité.

Le groupe s’en est allé sous les applaudissements, annonçant haut et fort que la fête était loin d’être finie... Et pour cause, Dragunov avaient de sérieux arguments à faire valoir. Munis de masques à gaz et de tenues bariolées, le duo a pris place dans un décor inquiétant à l’esthétique militaire, avant de déballer un post-metal d’une puissance inouïe lors duquel chaque percussion faisait office de véritable impact à bout portant. La prestance du groupe est telle qu’on en oublie vite qu’il s’agit juste d’un combo guitare-batterie ! Cette sensation se voit renforcée par une section instrumentale qui se densifie progressivement grâce à un jeu en "live looping" du guitariste (le fait de superposer plusieurs boucles enregistrées en live) et à divers effets sonores renforçant l’immersion. J’avais eu vent de la réputation de Dragunov en live, celle-ci s’est clairement confirmée avec un show tant musical que visuel (laser, fumée, et autres effets d’ambiances). Le concert de Dragunov se conclut avec énergie, lors de l’arrivée fracassante sur scène de Florent Gerbault (chanteur et guitariste de Nord), l’occasion d’enchainer avec le clou du spectacle : l’interprétation en live du fameux projet collaboratif des deux groupes français. Si certains instruments n’étaient pas toujours bien discernables (3 guitares, 1 basse et deux batteries), le fait de voir tout le monde réuni sur une si petite scène valait son pesant d’or ! Tout le monde s’est fait plaisir et cela s’est ressenti !

Ce premier concert de 2023 (pour ma part) fut particulièrement enthousiasmant et je ne peux que vous encourager - si vous en avez l’occasion - à foncer sur les dernières dates de cette tournée !

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