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Compte-rendu de concert

Accept


Date : 25/01/2023
Salle : Transbordeur (Lyon - Villeurbanne)
Première partie :

Rattrapage post-Covid pour les tauliers du Metal germanique

François, le 28/01/2023
( mots)

Quel est le rapport entre Wishbone Ash, Ange, Pendragon, The Darkness et Accept ? Ne cherchez pas trop longtemps, puisqu'il s'agit simplement des groupes pour lesquels j'avais acheté des places et qui durent annuler leur concert pour cause de pandémie. Sans compter tous les autres qui auraient pu intégrer cette liste, au moment où j'avais perdu tout espoir et abandonné la réservation du moindre ticket. 

Mais tout cela, c'est du passé - espérons le, et depuis plus d'un an, la valse des concerts a repris de plus belle. Et les tournées ont été reportées, dont celle d'Accept, groupe mythique et fondateur du Heavy allemand, qui devait promouvoir le très bon Too Mean to Die sorti en 2021. Direction donc le Transbordeur à Villeurbanne (Lyon) pour assister au show, premier rendez-vous avec le combo en ce qui nous concerne. Garés à proximité de la salle (cela a de l'importance), nous nous dirigeons avec un peu de retard vers l'entrée, pour nous retrouver bloqués dans une aile alors que les notes de "Wasted Years" résonnent depuis la scène. 

Après avoir un peu forcé le passage, nous arrivons dans la fosse qui était beaucoup moins fournie que l'embouteillage latéral pouvait le laisser penser. Même s'il y avait foule, cela était respirable, et la situation de bouchon compact sur un des côtés demeure un mystère. Bref, on pourra assister à la seconde moitié du set des Iron Maidens, un cover band très professionnel de la Vierge de Fer, qui a la particularité d'être entièrement féminin. En grand amateur du groupe le plus réputé de la NWOBHM, je n'ai pas boudé mon plaisir tant la prestation était remarquablement maitrisée, jusqu'aux figurants costumés en Eddy et en Diable lors des titres nécessitant leur apparition. La setlist était taillée pour séduire les fans du groupe mais également ceux qui ne connaissent le groupe que de loin, puisqu'elle se composait principalement des tubes des 1980's et proposait quelques digressions plus surprenantes ("Genghis Khan", "Back to the Village" ...). Le tout était très bien joué et chanté, avec dynamisme, et remplissait donc parfaitement son rôle de première partie, quand bien même nous demeurions toujours dubitatifs quant à la raison d'être des tribute bands

Setlist The Iron Maidens

The Trooper

Back in the Village

Caught Somewhere in Time

Brave New World

Genghis Khan

Wasted Years

Phantom of the Opera

Fear of the Dark

Run to the Hills

The Number of the Beast

 

Je vous dois d'être honnête, j'ai cédé à la pression de ma taille … Et j'ai choisi de grimper un peu dans les gradins pour avoir une vue plus globale - rassurez-vous, ce n'étaient pas des places assises, mais prendre un peu de hauteur, surtout quand on peut en même temps rester proche de la scène, est appréciable quand on est sous les 1m80. On peut alors observer la mise en place des installations qui formeront le cadre du spectacle, et qui mettent à l'honneur le dernier album en affichant un serpent robotique et menaçant. Un dernier album qui aura également droit à plusieurs détours tout au long du concert, que ce soit dès l'entrée en matière avec le combo "Zombie Apocalypse" (très efficace comme titre introductif)/"Symphony of Pain", ou encore le slow scorpionesque "The Bet Is Yet To Come", qui permet de souffler au cours d'un show très énervé. 

En effet, si Accept est un groupe de Heavy traditionnel, il n'en est pas moins brutal dans son approche que ce soit sur les titres les plus récents à l'esthétique plus moderne, ainsi que dans l'interprétation des classiques des 80's. Malgré le côté bourrin du combo, et la présence de trois guitaristes, le son était absolument ... parfait ! Et nous le soulignons d'autant plus que dans cette même salle, des groupes au moins aussi aguerris ont donné des prestations sonores plus que médiocres - je ne cite aucun nom (Saxon). La moindre note des très nombreux soli était perceptible, on distinguait les riffs sans jamais tiquer, la section rythmique était à niveau ... On se situe au-delà du professionnalisme, c'était vraiment remarquable. L'autre point à mettre en exergue est la prestation de Mark Tornillo, dont le chant reconnaissable entre mille exige une maîtrise technique qui laisse respectueux, ainsi que celle de Wolf Hoffmann, un des guitaristes les plus sous-cotés de la scène Metal tant il manie virtuosité, mélodicité et propreté, associées aux citations classiques dont il aime parer ses chorus. Enfin, de manière générale, Accept occupe la scène avec dynamisme et assure un spectacle en tout point imparable. 

Preuve qu'Accept est un groupe bien vivant et actif, la période Tornillo, c'est-à-dire celle s'étant ouverte en 2010, est particulièrement mise en avant dans la setlist. Le dernier opus en date bien sûr, mais également l'excellent Blood of the Nations qui avait été une renaissance unanimement saluée, ainsi que son successeur Stalingrad, auront le droit à des citations. L'écologiste "The Abyss", l'aguicheur "Teutonic Terror" ou encore le clin d'œil au contexte avec "Pandemic", sont autant de morceaux qui soulèveront l'approbation du public et s'avèreront de beaux moments de scène. 

Bien sûr, le clou du spectacle se trouve du côté des "classiques". Après avoir regarder plusieurs vidéos de concerts récents, je rêvais de vivre "Princess of the Dawn" en live ... Et je ne fus pas déçu, ce titre est véritablement sublimé sur scène, la foule chantant en chœur (et dieu sait que les chœurs comptent chez Accept) pour renforcer la puissance de cette composition. Le sens de la mélodie martiale et accrocheuse permet de retrouver ces moments de grâce et de communion à plusieurs reprises, que ce soit sur "Balls to the Wall" et bien sûr, au moment de "Metal Heart". Avez-vous déjà entendu une foule de metalheads chanter la Lettre à Elise pendant plusieurs minutes ? Il n'y a qu'Accept pour être capable de réaliser cet exploit. Autre moment incontournable qui suscitera immédiatement une réaction amusée et enthousiasmée des spectateurs, la ritournelle traditionnelle qui introduit "Fast as a Shark" montrera sa capacité à jouer du contraste entre sa naïveté et le côté incisif du titre. Les mauvaises polémiques à propos de cette chanson, dont on vous parlait ici, semblent être enterrées. 

C'est donc le sourire aux lèvres que nous sortons de la salle, heureux d'avoir vu un concert réellement exceptionnel et digne d'éloges. Un moment de grâce qui sera rapidement interrompu quand, sur le parking, nous nous rendons compte que nous avons été victimes d'un vol roulotte et qu'un certain nombre de biens avaient été dérobés. Preuve en est que si vous étiez à proximité du Transbordeur un soir où Accept jouait et que vous n'étiez pas là pour les voir, il y a de fortes chances qu'en plus de manquer de goût, vous soyez un sacré connard. 

 

Setlist

Zombie Apocalypse (Too Mean to Die, 2021)

Symphony of Pain (Too Mean to Die, 2021)

Restless and Wild (Restless and Wild, 1982)

London Leatherboys (Balls to the Wall, 1983)

The Abyss (Blood of the Nations, 2010)

No Shelter (Blood of the Nations, 2010)

Overnight Sensation (Too Mean to Die, 2021)

Medley (Demon's Night / Starlight / Losers and Winners / Flash Rockin' Man)

Breaker (Breaker, 1981)

The Best Is Yet to Come (Too Mean to Die, 2021)

Shadow Soldiers (Stalingrad, 2012)

Princess of the Dawn (Restless and Wild, 1982)

Fast as a Shark (Restless and Wild, 1982)

Metal Heart (Metal Heart, 1985)

Teutonic Terror (Blood of the Nations, 2010)

Pandemic (Blood of the Nations, 2010)

Rappel

Hung, Drawn and Quartered (Stalingrad, 2012)

Balls to the Wall (Balls to the Wall, 1983)

I'm a Rebel (I'm a Rebel, 1980)

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