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Compte-rendu de concert

Blood Red Shoes


Date : 29/10/2019
Salle : Le Grand Mix (Tourcoing)
Première partie : Rett Smith

Des retrouvailles noires-émeraude, à la fois sombres et lumineuses, d'un groupe toujours aussi urgent

Mathilde, le 07/11/2019
( mots)

C'est un Grand Mix neuf et plein comme un oeuf qui ouvre ses grandes portes de maison Tourquennoise ce soir. La salle a réémergé fin septembre après 666 (rock jusqu'au bout) jours de travaux, et oui on se sent à la maison, grâce au réaménagement intérieur qui s'articule en de nouveaux espaces, plus cosy. C'est le cas du club où belges et nordistes s'amassent, tout bavardage et bardage en bois courbé dehors. 

La première partie est assurée par un jeune homme au chapeau nommé Rett Smith, remplaçant au pied levé de Queen Kwong qui a eu des bricoles avec son visa. Il remercie d'avance les gens d'être venu écouter un songwriter venu du milieu de nulle part des USA. Cow-boy solitaire moderne (on part sur du cliché), le monsieur dégaine un jeu de guitare puissant et interprète un mélancolique titre où il "drinks to death", en mode storytelling habité. S'en suivront des titres tantôt calmes, tantôt à la Nick cave, du blues rock certifié Texas. On ne cache pas qu'on aurait bien aimé voir l'électrisante Queen Kwong, mais Rett donne l'occasion de s'immerger dans l'intimité de ce club bien décoré, et de boire des bières de qualité en attendant le duo terrible. L'américain a sorti Tularosa en 2015, à découvrir pour les fans du genre.

Fraichement revenus d'une tournée avec les anecdotiques Pixies et de l'enregistrement de leur album "Get Tragic" à Los Angeles, c'est sous une lumière vert -beaucoup plus blafarde que la Californie- que débarquent les Blood Red Shoes, portant haut les couleurs émeraude et noire de leur album (même si noir n'est pas une couleur). Ils sont quatre, le compte n'y est pas, et se ressent un changement général, tant dans l'organisation sur scène que dans l'ambiance. Y aurait-il eu des remaniements? Yes indeed, les Blood Red Shoes, après une absence de cinq ans et autant de déboires avec leur ancien label, ont décidé d'en créer un (de label) et de s'émanciper à L.A. pour se réinventer.

Pour rappel, Steven et Laura-Mary se connaissent depuis 2004 et se font connaitre depuis 2008 avec leur enrubanné Box of Secrets qui les propulsait dans le groupe des power duo qui compte pour les plus connus les très charismatiques The Write Stripes ou The Kills. Il fallait alors se faire une place. Habitant Brighton où ils ont l'air de s'ennuyer ("Getting Boring By The Sea") , Les B.R.S sont du genre à vouloir coûte que coûte produire des morceaux urgents, très directs et "rough". Ils distillent chez les fans de rock indépendant leur noise-pop/rock-garage depuis cinq albums avec des titres sans temps morts. Des espaces morts il n'y en a pas non plus dans le club du Grand Mix. De dix à cinquante ans, tous les âges et les membres de la familles sont représentés, toute la mif y est, les tontons, les nièces et les daronnes pour danser sur les épileptiques tubes de la côte anglaise.

L'ambiance couleurs-de-maquillage-de-sorcière-pré-Halloween se lève tel un voile avec l'aérien "Elijah" qui demande effectivement la présence du petit monsieur derrière le synthé. Recrue bienvenue avec la bassiste afin de rendre l'ambiance plus grave et lourde. S'en suivent deux titres également du dernier album Get Tragic. Cette appellation d'ailleurs transcrit bien l'ambiance actuelle du duo: Steven et Laura-Mary en ont bavé musicalement dernièrement et reviennent en conquérants, pas là pour rigoler. Le dansant "Mexican Dress", qui nécessite maintenant que le clavieriste se mette aux bongos, fait d'emblée bouger la foule. La chanteuse met sa voix beaucoup plus en avant sur le dernier album, Steven intervenant moins (sauf sur les saturés "An Animal" et "Je Me Perds") pour un son Garbage et une tendance d'autant plus nineties. 

Ensuite bye-bye les recrues, au bout de quatre titres les nouveaux se retirent -comme la mer à Brighton- pour laisser le duo originel remplir l'espace acoustique à eux seuls. Ils sont beaux à regarder. La guitariste tout en outfit Hartley Coeur à Vif irradie de son highlighter sans verser une goutte de sueur. Et que dire de Steven. Il parait que c'est souvent des petits bâtons que vient la dynamite, c'est chose prouvée durant tout le set avec ce petit zébulon qui défonce ses futs sans quitter des yeux (sous ses cheveux) le public et sa collègue. Le meilleure moyen de faire réagir l'audience restent tout de même les morceaux punks plus dénudés des anciens albums, tels "The Perfect Mess" et surtout "Light It Up" qui remue véritablement Le Grand Mix. Des morceaux pareils, il en aurait fallu un peu plus... Ce soir le groupe fait l'étalage de sa carrière, insiste sur le côté remonté/revendicateur et passe un tantinet à côté de ses titres les plus catchy. Il y a heureusement ceux où le refrain amène son mode mineur qui demeurent toujours aussi efficaces: "Lost Kids" et "Vertigo" ravissent les écoutilles avec leur côté The Kills, binaire, poisseux mais élégants.

Des faces B viendront aussi enrichir le répertoire -décidément plus étendu qu'on pourrait croire- avec les tempétueux "God Complex", "Black distractions" et "Red River". Steven intervient régulièrement pour prendre la température de la salle, s'excusant de son français et déclarant qu'il parlerait mieux notre langue avec un verre de Bordeaux. Son acolyte se cache elle timidement derrière sa guitare qu'elle maitrise sans effort. Pas de solo, pas de chichi,  seuls une cinq cordes en overdrive et des amplis vintages défoncés. La recette est basique et efficace comme un bon fish and chips.

Le rappel exulte le public avec l'impeccable "I Wish I Was Someone Better" (scandé par toute la salle, moment climax) et "Colours Fade" et c'est quand ils partent qu'on en aurait bien repris, de titres forts de ce genre. Ça coupe la chique sécoss. Et on a déjà envie de les réentendre. Les Blood Red Shoes sont revenus (ils ont fait un concert au Grand Mix en 2010) et ils ont vaincu. Un duo qui marque et ne perd pas de sa saveur au fil des années malgré une setlist qui aurait ce soir gagné à être davantage "relevée". Il reste pour se consoler leur merchandising vert à reflets qui pimpera aussi très bien votre garde-robe (ce bomber!) et votre collection de disques. Bisous les gars, tardez pas trop à traverser la Manche à nouveau!

 

Setlist de Blood Red Shoes:

- Elijah

- God Complex

- Mexican Dress

 - Cold

 - The Perfect Mess

 - Lost Kids

 - An Animal

 - Black Distractions

 - Light It Up

 - This Is Not for You

 - Red River

 - Je me perds

 - Vertigo

 - Howl

 Rappel:

- I Wish I Was Someone Better

 - Colours Fade

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