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Chronique Livre

Mémoires de l'Enfer


de Marilyn Manson & Neil Strauss Traduction de Gilles Vaugeois Publié chez Denoël 274 pages / 22€

"L'autobiographie de Marilyn Manson"
Aurélie, le 08/11/2003
( mots)

Cette autobiographie écrite à quatre mains vaut vraiment le détour. D’abord parce qu’elle retrace la carrière de Manson, de son enfance difficile jusqu’à la sortie de l’album Antichrist Superstar en 1996, ensuite parce qu'elle satisfait nos appétits un brin voyeurs en nous abreuvant d’anecdotes plus extraordinaires les unes que les autres, mais surtout parce qu'elle nous fait découvrir un style, incisif ('tough' comme dirait Hemingway), intelligent, qui n'épargne ni le lecteur ni Manson lui-même. On dirait parfois du Hemingway, parfois du Fitzerald, parfois du Henry Miller.

Conseil cependant aux lecteurs à la recherche de sensationnel : ce livre n'est pas une apologie du vice mais plutôt un voyage 'au-delà du bien et du mal', une lente et inexorable descente dans l'enfer de Dante (les illustrations et les en-tête de chapitres sont là pour nous rappeler l'influence de l'auteur de La Divine Comédie sur Manson). Ce que nous dépeint Marilyn Manson, aidé de Neil Strauss, c'est l'envers du rêve américain, du rêve hollywoodien mais aussi de la contre-culture elle-même…

Bref, ce livre fait peur, met mal à l'aise mais surtout fascine. Car le Marilyn Manson que l'on découvre ici est bien différent du pantin maquillé et drogué que tant de magazines décrivent; il se rapproche bien plutôt de la figure controversée qui apparaît dans l'excellent documentaire de Michael Moore « Bowling for Columbine ». Le lecteur sceptique découvrira un artiste complet (chanteur, poète, écrivain, philosophe à ses heures) et contradictoire qui tente désespérément de trouver un sens à sa vie dans une société ou même 'être contre' ne veut plus rien dire... Un incroyable sentiment de vide existentiel se dégage de cet ouvrage, et cela même quand l'auteur affirme : "Je suis plus puissant que Satan". Tout se passe comme si Manson essayait de se convaincre de son propre pouvoir, alors que c'est bien à un être humain fragile que nous avons affaire ici. Oublions donc les maximes des dernières pages, qui ne sont finalement qu’une pâle copie de la théorie du surhomme selon Nietzsche, pour ne retenir que cette citation du chapitre 3 qui résume à elle seule la détresse et le besoin d'intégration de l'auteur : "Je commençais à apprécier la musique comme s'il s'agissait d'une potion magique menant dans un univers où je serais accepté, un monde sans règles ni jugement".

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