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Critique d'album

Unto Others


Never, Neverland


(20/09/2024 - - Metal / New Wave - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Butterfly / 2- Momma Likes The Door Closed / 3- Angel of the Night / 4- Suicide Today / 5- Sunshine / 6- Glass Slippers / 7- Fame / 8- When The Kids Get Caught / 9- Flatline / 10- Time Goes On / 11- Cold World / 12- I Am The Light / 13- Farewell... / 14- Raigeki ?? / 15- Hoops / 16- Never, Neverland / 17- Pet Sematary (Bonus Cover Version)
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Splendeur gothique"
François, le 18/10/2024
( mots)

Ceux qui aiment l’architecture du Moyen-Âge, et en particulier la magnificence de l’art gothique, sont bien souvent éblouis par sa relecture du XIXème siècle inscrite dans le prolongement du romantisme. Que seraient Notre-Dame-de-Paris ou la cathédrale de Clermont-Ferrand, sans l’apport de Viollet-le-Duc qui hérissa les bâtiments de flèches orgueilleuses sans lesquelles avouons-le, ces monuments nous paraîtraient bien fades. De même, le rock gothique et sa mièvrerie, ne parviennent à devenir appréciables qu’aux prix des fioritures et des grandiloquences Heavy d’Unto Others, sans lesquelles ce style nous laisserait un peu froid. Il y a une vague gothique, légère mais submergeante, qui arrive depuis le Metal revival pour offrir une hybridation assez remarquable : aux côtés d’Unto Others, s’activent Spell, Creeper et les nouveaux venus Poletergeist.


En 2021, Strength avait posé les bases d’une recette qui, sur cet album, est en tout point maitrisée pour asseoir la légitimité du nouveau Metal gothique. L’esthétique désormais classique d’Unto Others se retrouve sur le bouillonnant "Glass Slipper / Fame", sur "Never, Neverland", sur l’excellent "Farewell / Raigeki", et elle est même magnifiée sur "When the Kids Get Caught" au rythme oppressif et aux mélodies hypnotiques. Elle atteint même la perfection sur "Butterfly", qui multiplie les touches très aguicheuses voire kitsch, mais n’oublie pas ses racines metalliques faites de riffs musclés et d’envolées guitaristiques mélodieuses. Plusieurs titres sont introduits par des intermèdes instrumentaux, soulignant le soin apporté à la qualité mélodique et harmonique de l’opus, comme en témoigne aussi le plus long "Hoops", qu’on aurait presque préféré voir en dernière piste au profit d’une merveilleuse conclusion. "Time Goes On" montre enfin que le groupe maîtrise les effets pour améliorer ses compositions, un morceau où pleuvent également les soli bombastiques, ainsi que les "ouh" parodiquement virils.


La douce mélancolie d’"Angel of the Night" renvoie au gothique kitsch des Sisters of Mercy, par la voix grave et la basse ronde, mais reste très touchant de même que "Suicide Today", dont les arpèges lumineux évoquent The Cure : ceux-ci et son riffing adolescent tranchent avec le thème profondément lugubre de la chanson, un contraste qui participe aux qualités du groupe. Jamais complètement mièvre, tant cette touche est toujours contrebalancée par une rudesse saturée, Unto Others atteint l’aboutissement d’une recette presque parfaite en sublimant des ingrédients au goût parfois douteux. Même le maniéré  "Sunshine" finit par pousser à danser un slow larmoyant, solo mélodique intense compris, comme "I Am the Light" invite à valser dans l'obscurité - seules les aspérités un peu soul de "Cold World" sont moins convaincantes. En outre, l’orientation Metal toujours très présente, se situe même à la limite du Thrash ("Momma Likes the Door Close") voire du Death ("Flatline"), c’est dire.


Unto Others nous laisse avec une sensation de bonheur absolu mêlée à une tristesse profonde, un enthousiasme mené par les mélodies fines et une colère alimentée des riffs : le groupe est sur le fil, il risque toujours de glisser sur une planche savonnée par la guimauve, mais il parvient à trouver son équilibre pour aboutir à une musique à la fois très référencée et pourtant, originale. C’est ainsi que le groupe s’affirme déjà comme une des grandes révélations de la décennie, il ne lui reste plus qu’à trouver un public élargi – ce qui devrait arriver bientôt, au regard de la qualité de la musique et de l’investissement du groupe dans des tournées intenses et désormais internationales. 


À écouter : "Butterfly", "When the Kids Get Caught", "Raigeki", "Hoops" 

Commentaires
FranckAR, le 20/10/2024 à 10:42
Une très belle surprise ! Improbable mais pourtant terriblement addictive. Ces gars arrivent à faire de l’or avec tout ce qu’il y a de plus kitsch dans l’univers du rock et du metal. J’aurais cependant écourté l’album d’ou deux titres pour plus d’impact. Assez fan de « Angel in the Night » pour ma part :)