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Critique d'album

Tusmorke


Hestehoven


(18/08/2023 - - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

Note de 3.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Promenons nous dans les bois ..."
François, le 11/10/2023
( mots)

Il me semble que le rock progressif doive sa réputation de genre grave et sérieux à son public davantage qu’à ses musiciens. Certes, la musique est complexe, volontiers virtuose, pas toujours accessible, et certains protagonistes, comme Fripp et Wilson (quoique Fripp semble se dévergonder avec l’âge), ont joué un rôle certain dans la formation de cette image austère et intello. Mais une légèreté se dégage de la scène progressive, comme la pataphysique de Soft Machine, les délires de Gong, le décalage de Gentle Giant, le grotesque de Gnidrolog, les costumes de Wakeman … Il paraît même que, derrière leur grandiloquence, ELP était un trio de joyeux lurons.


Les Norvégiens de Tusmorke sont un peu de cette trempe, eux qui décrivent la musique de leur nouvel album comme "du vrai rock progressif norvégien qui fait claquer des doigts et remuer des fesses" ... Une définition que l’on comprend sans peine à l’écoute de "Jeg Klumser Deg", un titre bardé de mélodies guillerettes à la flûte et au violon, dont la ritournelle répétitive possède un côté complétement décalé. Humour encore, quand "Den Behornede Guden" se conclut sur un "alléluia" accompagné d’orgues d’église. Sens du décalage derechef, quand "Hestehoven", après avoir mêlé sans peine space-rock et prog’ folk, multiplie les citations aux claviers dont la "Lambada", amenée aussi naturellement que brillamment.


Hestohoven est le dixième album de Tusmorke et s’inscrit au sein d’une discographie commencée en 2012 : dans un autre contexte géopolitique, on aurait parlé de stakhanovistes du prog’ sans avoir peur d’heurter les sensibilités. Leur esthétique est donc une affaire bien rodée, qui cultive les sonorités des 1970’s et la touche folk scandinave, portant l’ambiance mythologique de ces contrées déjà signifiée par leur nom - Crépuscule, et rappelée par la pochette magnifiquement illustrée d’une nymphe et du petit peuple des bois. Derrière ce sérieux apparent, il y a les costumes ridicules dont se parent les membres du groupe ... Et l’univers où se déroule Hestohoven, qui est parsemé de magazines pornographiques, usagés jetés dans les buissons comme autant de "réminiscences des mystères érotiques des anciens cultes de la fertilité" (sic).


Question mythologie nordique, "Cycle of the Gylfaginning" cache une référence à la première partie de l’Edda de Snorri, un poème du XIIIème siècle islandais, dont l’origine médiévale est rappelée par la flûte en contraste total avec les aspérités funk qui dominent le titre. Du reste, c’est bien le style progressif norvégien qui ressort, avec ses nombreux claviers issus des 1970’s et son mellotron, ainsi que son instrumentation acoustique. "Den Behornede Guden" est ainsi paré de flûte, violon, vielle à roue, clarinette, au profit d’une légèreté mélodique qui sonne comme un appel à danser au milieu du cercle des fées au rythme des percussions. Organique et varié, "Kyprianos" est également cinématographique par sa touche orientale mystérieuse et lancinante. Enfin, "Andermaneren" est marqué par des sonorités de claviers très 1960’s, à la limite du psyché californien par l’énergie déployée, ce que l’on retrouve parfois sur "The Wicked Ways of Witches and Wizards", une composition remarquable qui  bascule dans un registre plus spatial et Heavy à la Blue Öyster Cult.


Si la productivité incroyable de Tusmorke a parfois pu nuire à la constance dans la qualité des compositions, Hestohoven est sans aucun doute une réussite, avec une désinvolture dans l’approche du genre qui s’avère rafraichissante.


À écouter : "Cycle of the Gylfaginning", "Hestehoven", "The Wicked Ways of Witches and Wizards"

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