Toxic Kiss

Sous la bannière Növalis Impulse, Toxic Kiss s’est enfin résolu à s’installer en studio après 3 longues années de tournée à travers la France entière. Small-Town Faces exhale la sueur ruisselante, la pop garage terre à terre et la mélodie efficacement rock. Bien loin de la vague transatlantique actuelle et de sa pop psychédélique (Super Furry Animals, Sunset Rubdown,…), ici, on stimule dans l’immédiat, on accoure vers l’efficacité, on calque les recettes magiques des B-52’s et on s’élance, l’esprit libre, vers quelques délires réussis.

Dans un premier temps, c’est étrangement l’esprit britannique du riff ultime qui prévôt sur une power pop dévergondée, à laquelle on était en droit de s’attendre ("Lost theme park keeper", "Flying cities"). Un rock vétuste, peu intéressant, qui se perd sur un terrain boueux et bien trop vaste pour lui. "Models girls" revient, ne serait-ce que par son clavier fantasque, vers des thèmes beaucoup plus dominés et maitrisés. On y retrouve notamment le son "popeux" décalé des canadiens de You Say Party! We Say Die! et la fièvre dansante des Polyphonic Spree. Small-town faces s’élance alors avec des "copier-coller" hargneux, poussifs par moment mais bien plus efficaces que la majorité des titres de la scène francophone actuelle ("Shadows Behind my Back", "Swimming-Pool for Neurotics", "Johnny Yuppy is Kooky").

Isolé et accablé entre le monde enfantin et naïf de "Street Games" et la terreur vicieuse des hurlements électriques "horrorsiens" de "God Surfs On your Rock", Toxic Kiss conclut le poing levé, l’air victorieux. Ils brisent définitivement la monotonie musicale ambiante pour nous laisser envahir par la pop puérile de l’un et l’effrayante excitation de l’autre. Un brin de liberté dans un ensemble prisonnier de son temps.