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Critique d'album

The Walkmen


Heaven


(29/05/2012 - Fat Possum - - Genre : Rock)
Produit par

1- We Can't Be Beat / 2- Love Is Luck / 3- Heartbreaker / 4- The Witch / 5- Southern Heart / 6- Line By Line / 7- Song for Leigh / 8- Nightingales / 9- Jerry Jr.'s Tune / 10- The Love You Love / 11- Heaven / 12- No One Ever Sleeps / 13- Dreamboat
Note de 3/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Trop convenu pour être réellement convaincant."
Pierre D, le 04/08/2012
( mots)

En prenant le train en marche on court le risque d'être déçu. Avec The Walkmen on avait entendu parler de Velvet Underground, de gosses "aux yeux vides et aux veines pleines" (© Les Inrocks). On pouvait donc raisonnablement s'attendre à découvrir un groupe de rock fiévreux sous tension permanente. Au lieu de cela on se trouve décontenancé face à Heaven qui déploie une musique apaisée et, comment dire, adulte.

Ce qui frappe en premier lieu c'est que The Walkmen possèdent l'un des meilleurs chanteurs aujourd'hui. Hamilton Leithauser a sans doute une des plus belles voix qu'il soit possible d'entendre à l'heure actuelle dans la musique pop. Ce "We Can't Be Beat" inaugural tient presque exclusivement sur son organe vocal totalement expressif. Une voix assez affectée pour imposer une distance aristocratique qui annonce à l'auditeur qu'il n'est pas question ici de braillard punkisant ou de hurleur metalisant mais bien d'un chanteur qui reste digne même quand son chant se passe de paroles ("Line by Line"). Il y a là une profondeur bien rare ces temps-ci et, osons le dire, un certain lyrisme dans les envolées de "Nightingales". C'est donc tout sauf rock n' roll, entre détachement ("The Witch") et déploiement d'énergie vitale et maîtrisée ("The Love You Love", seul instant du disque où la voix de Leithauser s'éraille légèrement).
La production va dans ce sens en découpant des espaces de silence qui mettent la voix de Hamilton Leithauser au premier plan tandis que les instruments semblent nimbés d'un halo fantomatique ("Heartbreaker"). C'est en ménageant cet espace entre les instruments que la production sert au mieux la distance un peu hautaine qui sépare la musique des Walkmen de l'auditeur.

Mais il ne suffit pas d'avoir un chanteur et un son, encore faut il avoir les compositions, et de ce côté les choses se compliquent. Rien n'est absolument rebutant et c'est bien là le problème. Il est admis que l'originalité absolue n'a pas grand-chose à voir avec le plaisir qu'on peut ressentir à l'écoute d'une chanson. Oasis a par exemple construit sa carrière sur des mélodies accrocheuses qu'on avait sans cesse l'impression d'avoir entendu plus tôt jouées par d'autres musiciens. Il y a quelque chose de rassurant à ne pas être systématiquement désarçonné par la nouveauté stylistique ou mélodique. Sur Heaven pas d'accroche mélodique. La musique des Walkmen est particulièrement variée, passant de la country crépusculaire ("Southern Heart") à la Big Music version Simple Minds qui en fait un peu trop dans la sincérité ("Love Is Luck"), mais reste beaucoup trop sage pour être réellement agréable. Le plan se déroule sans accroc tout au long d'un disque parfaitement équilibré mais manquant cruellement d'idées. "Line By Line" ça tient sur trois notes qui se courent après et c'est casse-gueule. Hamilton Leithauser doit seul se charger de la mélodie et malgré sa voix parfaitement expressive il n'y parvient pas totalement, faute d'efforts de la part des autres instruments. Les titres défilent sans plaisir ni dégoût particulier, juste des regrets.

Heaven n'est pas foncièrement mauvais et avec de meilleures compositions il aurait pu figurer parmi les meilleurs disques de 2012. Il est d'ailleurs très possible que bien des gens considèrent ce disque comme parfaitement abouti, pour des raisons de sensibilité irréductible à l'exercice de chronique de disque. Des regrets donc.

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