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Critique d'album

The Streets


The Hardest Way To Make An Easy Living


(10/04/2006 - Warner UK - Electro/Hip-Hop - Genre : Autres)
Produit par

1- Pranging Out / 2- War Of The Sexes / 3- The Hardest Way To Make A Easy Living / 4- All Goes Out The Window / 5- Memento Mori / 6- Cant Con An Honest Jon / 7- When You Wasnt Famous / 8- Never Went To Church / 9- Hotel Expressionism / 10- Two Nations / 11- Fake Street Hats
Note de 3/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Les nouvelles aventures de Mike Skinner au pays de la jet-set cocaïnée"
Maxime, le 21/05/2006
( mots)

Nous n’en n’avons peut-être pas pleinement conscience, nous qui vivons au pays du fromage qui pue et des rockers belges analphabètes, mais The Streets est un véritable phénomène en Angleterre. Le deuxième opus des aventures de sieur Skinner, A Grand Don’t Come For Free, s’y est vendu à plus d’un million d’exemplaires, faisant de ce jeune branleur décapant une sorte d’Eminem national. Textes ciselés, beats flapis, samples roublards, la jeunesse prolétaire ne s’y est pas trompée en l’élevant au rang de Working Class Hero actuel. La force du jeune trublion : sa capacité à dresser une radiographie incroyablement juste et aiguisée de son quotidien. Point d’histoires à la mord moi le nœud ou de mythologie bling-bling à deux pence mais des paysages post-industriels délavés avec pour seul horizon des rues grises qui promettent des siècles d’ennui et de désenchantement.

Skinner connaît cependant un problème auquel se trouve exposé chaque artiste talentueux : le succès. Troquant son fish and chips tiède et sa bière éventée pour les magnums de champagne et les rails de coke sniffés sur des croupes siliconées, notre rappeur ne risquait-il pas de perdre une bonne part de sa pertinence et de sa causticité ? Le titre de ce troisième album tient à rassurer les fans. La verve reste identique, même si le décor a changé. Les cages d’escalier ont laissé place aux suites royales, mais le regard demeure férocement acéré.

The Hardest Way To Make An Easy Living se pose ainsi comme un mix des disques précédents, empruntant au premier son côté festif et au second ses petits moments de spleen. On navigue donc entre instrus ludiques ("Hotel Expressionism"), beats tantôts stoïques ("Prangin Out"), tantôt agités du popotin ("War Of The Sexes", "Momenti Mori") et soul frappée au Gin Tonic ("All Goes Out The Window"). Mais pour apprécier The Streets sa juste valeur, il est nécessaire de posséder quelques bonnes bases d’anglais, afin de jouir des lyrics acerbes de Skinner, savoureusement soutenus par son accent lad à couper au couteau. Les linguistes avertis peuvent donc s’attendre à une orgie de bons mots, de situations cocasses et de textes offrant plusieurs niveaux de lecture. Avec un humour noir féroce et un sens du détail mordant, le songwriter des suburbs épingle son train de vie fastueux emblématisé par les photos en (vrai) papier glacé du livret. Drogues mal digérées ("Prangin Out"), décor postmoderne construit à grand renfort de meubles défoncés ("Hotel Expresionism"), drague balourde ("War Of The Sexes"), tout est passé au crible avec une ironie acide qui sait se mettre en veilleuse le temps de quelques mises à nu aux allures de confession ("Never Went To The Church").

Certes la production n’est jamais aussi aventureuse et clinquante que ce que peut fourbir une paire de Neptunes ou un Timbaland, mais The Streets remporte le jeu avec panache grâce à l’atmosphère si spécifique qui se dégage des titres, mélange subtil de morgue et de sincérité voilée. Même s’il reste moins bon que son prédécesseur, The Hardest Way… se laisse écouter avec délectation, en attendant qu’en France quelqu'un se dévoue pour faire la nique à ce talentueux storyteller. À bon entendeur…

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