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Critique d'album

Screetus


Into the Ether


(19/01/2024 - Autoproduit - Métal progressif indien - Genre : Autres)
Produit par

Note de 2/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Le nouvel étendard de la scène métal progressive indienne"
Quentin, le 10/04/2024
( mots)

Si la scène progressive indienne rock/métal connait un certain essor depuis le début des années 2000, Bengalore en est certainement l'un des points d'ancrage les plus foisonnants. Après l'émergence de plusieurs formations prometteuses telles que Rainburn, Agam et Phenom, c'est désormais au tour de Screetus de s'élancer depuis cette ville de Sud de l’Inde avec un premier album intitulé Into the Ether.


Alors que les groupes de rock et métal progressif indiens ont pour habitude et particularité d'intégrer des éléments et instruments issus de la musique traditionnelle de leur pays, Screetus n'y fait aucunement référence et puise son inspiration dans la palette sonore de toute la scène métal-prog moderne. On retrouve en particulier les sonorités caractéristiques de Porcupine Tree avec ses développements atmosphériques sombres à base de nappes de claviers et notes de guitares planantes qui embrayent sur des riffs métalliques plus lourds. Bien loin des thématiques et des sonorités du raga rock, le quatuor explore ici sur plus d'une heure de musique les thématiques de la solitude, du rejet, de la violence et de la rage. La narration suit des protagonistes consumés par leur propre l’obsession, les entraînant dans une spirale de ténèbres et de désespoir avant de se retrouver finalement piégés dans un royaume surnaturel avec la mort comme seule issue.


Un programme particulièrement réjouissant donc, à l’image de la pochette qui respire la joie de vivre, et un premier long morceau de 8 minutes qui joue parfaitement son rôle d'entrée en matière dans l'univers riche et tourmenté du groupe. On assiste ainsi à une première montée en puissance qui débute délicatement avec une atmosphère douce rappelant le Porcupine Tree de la période Lightbulb Sun avant l’avènement d’un solo de guitare inspiré et incisif qui marque l’élévation du tempo et les premières salves de riffs métalliques avec des phases de flux et de reflux jusqu'à la fin du titre. La recette est connue mais le groupe en maîtrise parfaitement les ingrédients dans un dosage savant.


Screetus marie ainsi habilement la conjonction des sonorités acoustiques et électriques à l’instar de la belle ballade "Atone", avec un cœur sombre et mélancolique offrant de beaux développements mélodiques à la guitare ainsi qu’un refrain très accrocheur, ou encore sur le lancinant "Circle 7" et ses envolées furieuses. La participation de la chanteuse Amy Khazaador sur le titre "A Beckoning Part 1 : Through My Eyes" offre également une sacrée décharge d’émotion et de sensibilité avec un changement de ton de plus en plus virulent à mesure que le morceau avance, jusqu'à ce final rugueux et hypnotisant. La seconde partie du morceau, pièce centrale du disque, prend également le temps de faire évoluer son propos et navigue entre nappes instrumentales à la réverbération prononcée et riffs métal rageurs avant un solo débridé qui sert d'exutoire à la noirceur ambiante.


Screetus alterne également à nouveau les ambiances avec des morceaux instrumentaux en parfaite opposition, d’abord "Torn", sinistre et oppressant, avec sa basse qui cimente une progression riffesque très réussie mariant des effets de cordes et de guitares qui s’entremêlent afin de conférer au titre une vraie densité et un aspect très cinématographique. Ensuite, le délicat "Green", acoustique et épuré, qui permet de faire respirer l’auditeur dans un climat moins menaçant avant le conclusif "Quicksand" et ses beaux motifs mélodieux de cordes, de piano et de guitare acoustique. Signe que le groupe a parfaitement digéré les influences du rock progressif moderne, "Inverted" et sa rythmique grouillante rappellera les ambiances angoissantes et torturées des premiers albums de Riverside là où "Inflamed" avec ses arpèges cristallins et son toucher gilmourien fera davantage écho aux groupes de rock progressif atmosphériques inspirés par le Floyd, Airbag et RPWL en tête.


Si l'album manque en définitive un peu de personnalité et si les influences sont un peu trop criantes, vous auriez tort de passer à côté de ce premier disque très maîtrisé. De quoi permettre à Screetus de porter avec fierté l'étendard du renouveau progressif indien. 

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