↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Our Oceans


While Time Disappears


(27/11/2020 - Long Branch Records - New prog ; post-rock - Genre : Rock)
Produit par Our Oceans

1- Unravel / 2- Weeping Lead / 3- The Heart's Whisper / 4- Motherly Flame / 5- Passing By / 6- Face Them / 7- Your Night, My Dawn / 8- You Take / 9- With Hands Torn Open
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (6 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"Un album bluffant qui propulse les Néerlandais de Our Oceans parmi les meilleurs représentants de la scène new prog "
Franck, le 23/12/2020
( mots)

Vous ai-je déjà dit que j’attachais une grande importance aux pochettes d’albums ? Le paysage désertique à la fois majestueux et inquiétant de While Time Disappears (Our Oceans) - qui n’aurait pas déplu à Frank Herbert auteur du chef d’œuvre de science-fiction Dune - a su retenir mon attention au détour d’une succession de recherches dans l’univers du rock et du metal progressif. Oceansize, The Ocean et maintenant Our Oceans... Ne vous faites pas d’illusion, je ne fais aucune fixette sur les groupes contenant dans leur nom Ocean. Mais quelle découverte ! Le groupe originaire des Pays-Bas revient en cette fin d’année avec un deuxième album en tout point bluffant, qui m’a happé dès la première écoute. C’est donc déjà conquis que je me lance dans l’écriture de cette chronique.


Après une année 2020 déjà fructueuse en matière de musique progressive - avec des sorties marquantes du côté de Wobbler, Pendragon, Pure Reason Revolution, Gazpacho, Lazuli, et j’en passe - j’étais loin d’imaginer qu’une nouvelle pépite de ce niveau se présenterait à moi. Il arrive parfois de tomber sur un disque qui semble avoir été façonné pour soi ; une œuvre faisant écho avec nos écoutes passées et présentes et qui saura toucher notre fibre affective de manière totalement inexplicable. 


Our Oceans est pourtant loin d’être composé d’inconnus. La formation néerlandaise est menée par le chanteur et guitariste Tymon Kruidenier reconnu pour ses talents de compositeur ainsi que pour ses qualités techniques. Membre fondateur du groupe de rock progressif Exivious, il a également pu œuvrer au sein de l’illustre groupe de death metal Cynic - groupe qui a marqué le genre grâce à ses expérimentations sonores. Désireux d’explorer de nouveaux horizons musicaux et de se consacrer davantage au chant, Kruidenier créé le groupe Our Oceans en 2015. Suite au lancement d’une campagne de financement participative, il parvient à produire un premier album très réussi mêlant habillement rock atmosphérique et touches de jazz. Pour son deuxième album, l’artiste s’entoure de Robin Zielhorst (basse) et Yuma van Eekelen (batterie), musiciens qu’il a côtoyés au sein de son ancien groupe Exivious.


Toutefois, Our Oceans se démarque avec une approche plus directe et accessible, mettant en avant le chant de Tymon Kruidenier à mi-chemin entre un Jeff Buckley et un Matthew Bellamy. Sans aller dans la surenchère qui a pu faire le succès du leader de Muse, le chanteur néerlandais impressionne et illumine les différents morceaux de cet album. Son incroyable tessiture vocale, mise en valeur par une prestation toute en nuance (allant d’un chant sensuel et aérien jusqu’à des envolées vocales dans des registres particulièrement aigus), apporte une indéniable intensité mélodique à l’ensemble. Ce dernier s’illustre dès le très efficace "Unravel", titre qui saura à coup sûr marquer durablement l’auditeur grâce à sa structure inattendue et son refrain galvanisant. Le groupe s’amuse à brouiller les pistes, chaque morceau amenant son lot de surprises ; le début laissant présager une musique nerveuse aux sonorités metal, le morceau s’avère pourtant particulièrement mélodique dans une atmosphère légère plus proche de groupes comme Radiohead ou Leprous. C’est un grand plongeon dans l’inconnu qui nous attend, une traversée captivante dans un univers lyrique et désenchanté.


Les morceaux "Weeping Lead" et "The Heart’s Whisper"  débutant sur un chant tout en finesse, accompagné d’une guitare à la sonorité cristalline, ne sont pas sans rappeler les mélodies chargées d’émotions des Anglais de The Pineapple Thief. Les influences progressives du groupe sont bien présentes, l’intensité monte peu à peu, laissant le temps à la batterie d’enchainer quelques rythmiques jazz. La guitare se fait de plus en plus incisive jusqu’au déchainement final au son lourd et aux allants post-rock. A l’instar de leurs confrères Britanniques, certaines mélodies sont tout simplement magnifiques - je vous défie de rester insensible face au refrain envoutant de "Motherly Flame" et son solo de guitare lumineux. Le groupe enchaîne les moments forts et formules entêtantes avec une facilité déconcertante, au point de rendre envieux de nombreuses formations de la scène mainstream. 


Sur la deuxième partie de l’album, le groupe sort des sentiers battus. Tout d’abord avec le morceau "Face Them" - qui ne dépareillerait pas sur un album des survoltés The Mars Volta - en apportant une touche de folie bienvenue. Puis avec le minimaliste et itératif "Your Night, My Drawn", posant une ambiance ténébreuse et contemplative. Le morceau "You Take" laisse néanmoins entrevoir la lumière à l’horizon de ses terres désolées, avant de laisser exploser un final plus chaotique. 


Le côté accessible et direct de l’album (aucun morceau ne dépasse les 5-6 minutes) ne met pas pour autant la technique de côté ; l’ensemble s’avérant parfaitement dosé avec l’intégration subtile de différents passages de jazz-fusion et de metal. Les trois musiciens n’ont d’ailleurs pas volé leur réputation : la section rythmique imposé par Yuma van Eekelen et de Robin Zielhorst est saisissante de justesse et d’inventivité, comme en atteste le titre final "With Hands Torn Open". Ce titre complexe et passionnant est un parfait résumé de l’univers de Our Oceans et une raison suffisante pour écouter l’album en entier.


Outre l’énorme coup de cœur que m’a suscité cet album, While Time Disappears est une réalisation maitrisée de bout en bout, nous faisant plonger dans une ambiance sombre et mélancolique particulièrement touchante. A l’issue de cette expérience, une seule envie subsiste : y retourner immédiatement ! Même si le côté parfois criard du leader Tymon Kruidenier pourra en décontenancer certains, il faut reconnaître que ce dernier est un incroyable chanteur. Les Néerlandais de Our Oceans frappent un grand coup en cette fin d’année et rejoignent les meilleurs représentants du genre new prog: de Muse à TesseracT en passant par Leprous, The Mars Volta ou encore The Pineapple Thief. Il ne reste plus qu’à espérer que ce groupe ne soit pas destiné à rester une réunion éphémère et que l’on soit amené très vite à replonger dans cet univers. 

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !