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Critique d'album

Nevchehirlian


Monde nouveau Monde ancien


(18/05/2009 - Internexterne - Slam - Genre : Autres)
Produit par

1- Dans le Stade / 2- La grande Bourge / 3- Où vont-elles ? / 4- Tout / 5- L'Homme troué / 6- L'Univers parmi nous / 7- Les Filles et les Garçons / 8- Tant Cendre que Poussière / 9- La Mer / 10- Que tout nous soit offert / 11- Notre Fuite en avant / 12- Tuer les Cibles
Note de 5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"De la déclamation sur fond de rock, ça vous dit ?"
Laura, le 09/11/2009
( mots)

Frédéric Nevchehirlian ne chante pas, il déclame. Et ses textes ne sont pas uniquement des textes, ce sont, selon lui, des poèmes. Voilà pourquoi beaucoup cèdent à la facilité de présenter Nevchehirlian comme un groupe de "slam", un groupe "bizarre", voir même une "copie de Noir Désir". Il faut dire qu’en plus, le nom de famille arménien imprononçable de Frédéric, utilisé comme nom de groupe, n’aide pas. Or, le slam, le bizarre, ça n’a rien à voir. Certes, entendre Frédéric déclamer sur des mélodies si chantantes a quelque chose d’assez surprenant, mais une fois l’oreille accoutumée, on peut enfin commencer à parler de Nevchehirlian comme d’un "simple" nouveau groupe de rock.

Parce que du rock, voilà ce qu’est Nevchehirlian. Mais agrémenté d’un violoncelle, pour donner aux compositions un côté plus planant, plus original. Les 12 chansons de Monde nouveau Monde ancien sont de douces bombes, parfois enrobées d’un habit de calme balade, parfois pas. Les textes, chez Nevchehirlian, pourraient être considérés comme un instrument à part entière. Ils n’ont absolument pas la prétention de faire passer un message, mais de faire réfléchir. Les mélodies, extrêmement raffinées et travaillées, accompagnent les déclamations de Frédéric à merveille. Contre toute attente, il n’y a pas de décalage entre ce rock qu’on connait et cette voix qui ne chante pas.

L’album s’ouvre sur une composition presque noire, à l’ambiance très pesante, "Dans le Stade". D’une simple anecdote racontée par ses musiciens, Fédéric à créé une épopée musicale à travers un stade désert et sombre, en pleine nuit. On redouterait presque que quelque chose surgisse de l’obscurité des textes pour nous foutre la frousse. Sur tout l’album, les compositions sont un peu comme ça : légèrement sombres, avec un arrière goût de mélancolie, comme Paris en automne. "L’Homme troué", dont le texte avait initialement été écrit pour -M-, en témoigne. Avec la mélodie planante et le refrain aérien (cette fois, Frédéric chante), on pourrait nous même se prendre, en période de déprime, pour cet "homme troué". Ainsi, plusieurs autres chansons tendent à nous faire voyager et songer, comme "La Mer" et "Notre Fuite en avant".

Mais Nevchehirlian, ce n’est pas que ça. Puisque Fédéric a décidé de faire vivre ses textes par la musique, inévitablement, certains nous touchent plus que d’autres. C’est le cas avec "Tout", certainement l’un des piliers majeurs de cet album. De la même manière que "Fitter Happier" de Radiohead, cette chanson crescendo à l’émotion peut-être agressive ou rageuse sous-jacente, nous renvoie à notre condition d’humain. Cela dit, il n’y a aucune prise de parti. "Tout ça va bien ensemble" : certains penseront que tout ça va effectivement bien ensemble, et d’autres le prendront ironiquement et se diront que rien ne va, dans ce monde de fous. Le tout est amené vers le final notamment grâce à une ligne de guitare électrique justement dosée. Et pour le coup, tout ça va bien ensemble.

Chaque composition de Nevchehirlian raconte une histoire, et peu importe que Frédéric déclame ou pas, le tout étant de mettre de l’émotion dans ce qu’on dit, ce qui est le cas chez ce conteur moderne. On trouvera également sur Monde nouveau Monde ancien la parenthèse pop "Les Filles et les Garçons" qui sonne très Blur, ainsi que d’autres compositions moins sombres. Le fil conducteur de tout ça étant des musiques vraiment fines, sensibles. Nevchehirlian a voulu jouer le rock à sa façon. On peut reconnaître que parfois, on pourrait penser que Noir Désir n’est pas loin, mais à aucun moment Nevchehirlian n’a souhaité s’inspirer spécifiquement de ce groupe. Frédéric aurait plutôt tendance à se tourner vers des groupes comme Nirvana, même si Nevchehirlian est loin du rock énervé de Kurt Cobain. Et en creusant un peu, on comprend facilement en quoi Nevchehirlian possède une ambiance subtile et son style propre, et pourquoi ces musiciens confirmés ont encore de belles heures devant eux.

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