Melatonine

Certes, la mélatonine est en vente libre aux USA et souvent utilisée pour son action d'anti-vieillissement, mais elle est surtout à l'origine connue pour être une hormone du cerveau régulant nos biorythmes et favorisant l'endormissement ... alors être un groupe de (punk) rock et s'appeler Melatonine, est-ce vraiment le meilleur choix ? Réflexion de l'ordre du détail, passons, d'autant que nous connaissons tous une bonne dizaine de groupes dont le sens du nom nous reste inaccessible ou obscur ...

Endormant ou soporiphique ne sont donc pas les adjectifs qui qualifieraient le mieux ce tout récent quintette français. Avec un style électrique et dynamique, euphorisant et pêchu, Melatonine nous emmène sur les terres du rock féminin à la française et en français tendance punk-mélodique.
Et si les influences affichées par le groupe sont assez éloignées du résultat offert ici ( Sonic Youth , Garbage , Oasis , Nirvana , ACDC , Fugazi , etc.), ce premier 11 titres recèle quelques joyeusetés accrocheuses et entêtantes.

A travers des rythmiques vigoureuses et un son qui décrasse vos enceintes, Melatonine fait acte de fraîcheur. Quelques riffs qui font la différence, une voix juste (heureusement ...) et douce à l'oreille servant des paroles légères mais sensées, le combo met tous les atouts de son côté... et c'en serait presque suspect finalement, comme si l'on nous présentait un fruit mûr avant qu'il ait eu le temps de mûrir. On nous sert du bon rock sautillant, des mélodies (trop ?) efficaces, une dose de punk, des textes en français majoritairement, puis en anglais mais pas trop, un brin d'électro, une mignonne chanteuse à charme et à poigne, des formats parfaitement calibrés radio, le tout sur un plateau ULM.

Allez, ne rentrons pas dans le jeu de cette guéguerre un peu trop manichéenne visant à dénoncer les majors comme étant les grands méchants à visée uniquement marketing face aux bons et gentils labels indépendants tous blancs qui n'aspirent qu'à l'émancipation de l'artiste... Cependant, au fil des écoutes, Psychoglam s'avère un peu trop attiré par les mélodies simples et surexploitées et ces enchaînements d'accords qui plaisent immanquablement au grand et large public.
Des riffs et des structures identiques d'un morceau à l'autre en viennent à s'interroger sur l'intérêt profond de Melatonine et sur sa créativité.

Mais finalement ne boudons pas notre plaisir, car il s'avère que l'auditeur obtient une sincère satisfaction à l'écoute. Rien d'innovant ni d'extraordinaire dans la technique ou dans le style, mais c'est un fait : l'alchimie fonctionne !
Toutefois, pour la suite, faudra-t-il s'aventurer davantage en terrain dangereux, partir à la recherche d'une personnalité plus recherchée, créer la surprise en prenant des risques, car à ce stade même si les oreilles apprécient, le formatage se fait sentir et l'identité personnelle du quintette n'est pas encore bien définie et est peut-être un peu trop suggérée...

Attendons donc le deuxième album pour suivre l'évolution du groupe et l'orientation qu'il prendra !