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Critique d'album

Lofofora


Monstre Ordinaire


(24/10/2011 - At(h)ome - Rock brut et engagé - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Utopiste / 2- Les évadés / 3- Elixir / 4- Les conquerants / 5- La merde en tube / 6- Le visiteur / 7- Ma folie / 8- Un mec sans histoire / 9- Cannibales / 10- Frustrasong / 11- La beauté et la bête
Note de 3.5/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Le manque de profondeur ne pardonne jamais. "
Geoffroy, le 14/03/2012
( mots)

Bon, puisqu’il faut bien s’y mettre un jour… Je reconnais avoir beaucoup suivi Lofofora lors de la tournée de Mémoire de Singes, ayant été frappé par la rage soulevée du quatuor après un précédent album plus introspectif et qui ne démontrait que trop peu des instants d’intensité jouissive que savent offrir des titres comme "Autopilote" et "Un Million". Le gros son aussi m’avait mis une bonne calotte, propre et clinique certes mais un sacré brûlot, toujours aussi maladroit dans l’approche des textes - des fautes de goût que j‘ai beaucoup de mal à encaisser - chose qui fait le charme du groupe pour certains. Force est d’admettre que ça balançait dur. Puis la vie a suivi son cours - j’ai écouté des trucs, t’as écouté des trucs - et Lofo a fini par passer à l’as tant il s’avère que je ne porte plus grand intérêt aux formations qui selon moi n’ont plus rien à offrir en retour. Attention, loin de moi l’idée de cracher sur l’attitude d’un groupe qui a fait ses preuves dans son implication à défendre les valeurs claires de l’Underground. Tout porte toujours à croire que ces quatre types sont là-dedans pour le partage et la foi en la musique, valeurs que l’on ne peut absolument pas leur enlever.


Le petit nouveau, Monstre Ordinaire est arrivé sans que j’y fasse réellement attention, annonce balancée parmi d’autres dont on sait pertinemment qu’elles ne sauront combler des attentes bien trop élevées et donc susciter une poussée d‘adrénaline suffisante. Pourtant seul souci, il est sur ce bureau depuis un mois et son attente à lui c’est d’être écouté puis jugé pour ce qu’il est, à savoir le septième album d’un groupe phare de la scène metal et hardcore française depuis maintenant plus de vingt ans.
"Utopiste" est loin d’être une mauvaise ouverture. Riff acéré mais grossi par un son plus sourd, plus moite, refrain dissonant et basse clinquante, on les sent appliqués, attachés à une verve qui n’en démordra pas malgré des faiblesses textuelles arrivant bien trop tôt - « Dans le trouble qui nous inonde, De ses idées nauséabondes »… sérieusement ? Je sais que le texte français fait l’effet d’un chemin de croix dans la sphère rock, mais il est des mots qui ne s’emploient pas, point barre. Certaines phrases ne sont pas si dégueulasse d’ailleurs ("Les Evadés") mais elles sont toujours réduites à néant par le couplet de trop ou la vulgarité d’un passage - notez « vulgarité » comme dans « cette fille fait vulgaire ».

Les guitares s’envolent parfois dans de charmantes altérations mais sont bien moins subtiles que de coutume, misant sur le rentre-dedans à tout va et la croche qui crache, ne faisant mouche que sur quelques moments d’éclat ("Les Conquérants"). La batterie est foutrement moins souple également, mais ça c’est logique, Pierre Belleville ayant mis les voiles comme une catin pour aller fricoter avec The Do, c’est le batteur des stoner niçois de Zoe qui s’attèle à un rôle chaud à encaisser. 

En tous cas, rien à faire et ce bien avant l’usure. Tout s’essouffle dés les premières pistes. A écouter Reuno Wangermerz, seules méritent d’être chantées la haine, la misère et la connerie, et de revenir en permanence sur les mêmes thèmes, on finit par s’emmerder sévère. Forcément, à pousser des gueulantes et composer vingt ans durant sur une rage dirigée et accusatrice, on finit par tomber dans la caricature. C’est triste mais c’est comme ça, Lofofora souffre ici d’un manque cruel de profondeur, s’octroyant pas mal de remplissage et touchant à des sujets trop faciles pour notre époque avancée. Il aurait fallu que le trio de derrière se dépasse littéralement pour espérer relever l’ensemble.


Au final, ce Monstre Ordinaire se révèle coller parfaitement à son titre, reprenant sans la saveur initiale les valeurs qui ont su faire la puissance fougueuse de ses ainés, jamais proche de l’envol, du détachement, de la touche qui a pu offrir ses moments de gloire à des albums comme Dur Comme Fer ou Le Fond et la Forme. Lofofora s’est enfoncé dans un metal froid et anecdotique, oubliant sa facette posée qui savait équilibrer les humeurs malgré un son plus fermé, moins aéré que son plus jeune frère, ce qui aurait su les faire ressortir. Bien sur, pas mauvais, mais pas bon pour autant. Que faut il attendre alors des seuls fers de lance valables du metal français ? Plus grand-chose, c’est sur, mais mieux que ceci, du moins je l‘espère.

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