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Critique d'album

Jethro Tull


A


(29/08/1980 - Chrysalis - Rock progressif 70's - Genre : Rock)
Produit par Ian Anderson

1- Crossfire / 2- Fylingdale Flyer / 3- Working John - Working Joe / 4- Black Sunday / 5- Protect And Survive / 6- Batteries Not Included / 7- Uniform / 8- 4.W.D. (Low Ratio) / 9- The Pine Marten's Jig / 10- And Further On
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Tournant synthétique pour Jethro Tull qui fait son entrée dans les années 1980"
François, le 25/01/2022
( mots)

Il y a de nombreuses raisons pour déplorer les évolutions musicales ayant eu lieu durant les années 1980, quand bien même la décennie a pu apporter des évolutions salutaires à la scène rock (surtout côté Metal). Plus qu’aux nouvelles formations franchement FM qui ont pu émerger à ce moment, on peut jeter la pierre aux monstres sacrés des années 1970 d’avoir écouté avec un peu trop d’attention les sirènes des radios ou de MTV au point d’adopter certaines facilités d’écriture ou encore les nouveaux synthés dans ce qu’ils avaient de plus kitsch. Le rock progressif ne fut pas en reste - il fut peut-être même le plus touché par ces solutions hasardeuses pour compenser la perte d’aura de ce style roi dans les 1970’s : Yes puis Asia, Genesis, Kansas … Inutile de multiplier la liste des tristes errements qui eurent pour seul mérite d’atteindre les objectifs pécuniaires des groupes s’y engouffrant ("Owner of a Lonely Heart" semble être le titre le plus connu de Yes). 


Jethro Tull ne fait pas figure d’exception et connaîtra une décennie synthétique dans les 1980’s se décomposant en trois albums (quatre avec Walk Into Light d’Anderson en 1983) dont A, en 1980, est le premier avatar. La couleur rose et l’ambiance futuriste de la pochette ne laissent aucun doute sur la direction empruntée par ce nouvel opus ...


La gestation de l’album laissait envisager un résultat bancal : il devait s’agir d’une œuvre solo d’Anderson (la maison de disque fit pression pour qu’il n’en soit pas ainsi) et le groupe est ici totalement remanié si ce n’est Martin Barre qui demeure à la guitare. Le tout s’avère assez hésitant, comme coincé dans un entre-deux. En ouverture, "Crossroad" fait parfois penser à l’ambiance de Stormwatch, notamment quand la guitare est plus présente, et s’inscrit en ce sens dans un style Jethro Tull honorable ; mais il fait également preuve de mauvais goût avec son ambiance disco sur les couplets. De même, les très bons passages de flûte sur "Protect and Survive" contrastent avec des excès dans l’esthétique synthétique. 


Cette ambivalence à l’échelle des morceaux se retrouve à l’échelle de l’album. Ainsi, on peut noter de réels moments de perdition comme "Batteries Are Not Included", aux sons et mélodies complétement ridicules et sans grande inventivité, ou les penchants pseudo-orientaux au violon sur "Uniform". Il y a également d’autres morceaux qui pèchent surtout par manque d’entrain ou d’inventivité ("And Further On", "4 W.D." …). 


Heureusement, l’album comporte un certain nombre de bons moments, avec une première face globalement plus réussie que la seconde. Le chant choral et le registre très Kansas de "Flyingdale Flyer" est très convaincant, avec une bonne alliance entre les synthés et la flûte. De son côté, "Working John, Working Joe" propose un folk synthétique assez musclé par moment, les musiques traditionnelles étant toujours très présentes chez Jethro Tull ("The Pine Marten’s Jig"). Enfin, "Black Sunday", relativement long, adapte le rock progressif aux nouveaux synthés dans une introduction épique aux sons spatiaux puis des parties virtuoses au piano. 


Jethro Tull engage son tournant synthétique sans éviter les quelques erreurs propres aux renouveaux esthétiques des années 1980, tout en réalisant un album finalement plutôt convaincant. En effet, la volonté de maintenir l’identité du groupe permet de relativiser l’impact des claviers voire d’offrir de bons morceaux adaptés à ces évolutions. La suite ne sera pas toujours aussi heureuse …


A écouter : "Flyingdale Flyer", "Working John, Working Joe", "Black Sunday"

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