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Critique d'album

Hot Chip


One Life Stand


(09/02/2010 - EMI - Electro Pop - Genre : Autres)
Produit par

1- Thieves in the Night / 2- Hand Me Down Your Love / 3- I Feel Better / 4- One Life Stand / 5- Brothers / 6- Slush / 7- Alley Cats / 8- We Have Love / 9- Keep Quiet / 10- Take It In
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Les lunettes à gros carreaux envahissent le dancefloor. C'est le geek power."
Elise, le 12/03/2010
( mots)

Que les geeks se réjouissent, qu'ils se lèvent devant leur ordi, qu'ils redressent fièrement leur tête binoclarde, qu'ils arborent sans peur leur t-shirt inspiré de l'effet Doppler (vous savez, ce décalage de la fréquence d'une onde acoustique ou électro-magnétique entre la mesure à l'émission et la mesure à la réception, lorsque la distance entre l'émetteur et le récepteur varie au cours du temps. Effet qui a été mis en évidence en 1942 par un certain Ballot (faut le faire) en faisant jouer un orchestre sur un train en marche), qu'ils se gargarisent de leur habitude à la digression explicative interminable, car oui, aujourd'hui, c'est un fait, être geek, c'est cool.

Le démontre le succès des séries TV leur étant consacré (l'avant-gardiste The IT Crowd, la très populaire The Big Bang Theory), celui des "conventions" qui n'étaient autrefois jamais mentionnées dans la presse, le retour du look binoclard/attardé social, le reboot de Star Trek, la bonne santé des boutiques pour geek (oui oui), et finalement le fait qu'il fait aujourd'hui bon avoir l'air d'un geek en société. "Avoir l'air". Pas "être" un geek. Parce que le vrai, lui, n'aime toujours pas sortir de chez lui, communique toujours par l'intermédiaire de son avatar dans un MMPORG et rêve encore du jour béni où une fille folle de désir frappera à sa porte pour une partie de jambes en l'air (ou s'il est romantique, pour l'épouser et vivre l'amour forever). Mais il n'est pas question de lui dans cette chronique. Ici, on parle du geek branché, du geek qui fait danser la hype londonienne, du geek dont les lunettes cul-de-bouteilles sont en fait le dernier modèle Ray-Ban, bref, ici, on parle d'Hot Chip. 

Car ces cinq anglais no-life sont aujourd'hui devenus les maîtres des soirées branchouilles, ceci avec une pop éthérée bien loin des hymnes à la David Guetta. Et pour leur premier album à traverser la Manche dans la lumière (mais le quatrième en tout), les Hot Chip ont décidé de miser un peu plus sur la mélodie et les rythmiques efficaces, tout en continuant de mêler des sons et des influences parfois incongrues. C'est toute la particularité de One Life Stand, donner envie de se trémousser tout en atteignant le cerveau. On s'interroge alors sur la présence, ici d'un son caraibéen, là d'une voix métallique, le tout lié sur des synthés sans fioritures soutenus par des choeurs malins. Ces cinq garçons prouvent qu'on peut aussi passer ses journées devant l'ordi pour ingurgiter des milliers de pages wikipédia, de titres sur itunes et de vidéos sur Youtube, allant ainsi au-délà des influences proches pour piocher plus loin. 

Dans les faits, on obtient donc One Life Stand, dont le titre détourne habilement l'expression anglaise "one night stand" soit le "coup d'un soir". Car les Hot Chip sont d'incorrigibles romantiques, qui n'ont pas peur d'avouer que oui, ils veulent juste être "your one life stand". Ces mecs là ne sont pas des frimeurs (évidemment) et font donc une musique qui leur ressemble, élégante mais singulière, timide mais inspirée, et finalement, ultra-efficace sans en avoir l'air. Ils refusent ainsi la facilité du synthé tendance power-pop, du beat grave à la "hit dance" ou de la pouf qui vocalise sur un sample des années 90. Ainsi, "Thieves In The Night" s'ouvre bien sur des claviers en mode "orgue", mais s'arrêtent quand commencent la pulsation à la grosse caisse. C'est alors un synthé plus subtil qui introduit la voix douce d'Alexis Taylor. Et finalement tout celà donne un tube en puissance, au refrain irrésistiblement dansant, qui pique autant à la disco qu'à la pop, le tout avec un synthé métallique pour la touche geek. Et puis, avec comme refrain "Hapiness is what we all want", difficile de se faire contredire.

Tout aussi efficace, mais plus drôle, "Hand Me Down Your Love" et son contre-champ à petite voix bidouillée. Assez posé, le titre est symptomatique de la construction de morceaux par Hot Chip, une entrée rythmée, puis un pont plus mélodique et on recommence. La recette fonctionne particulièrement bien sur "One Life Stand", où le groupe parvient à mixer un son d'ordinateur à des accords caraïbéens au marimba, avant une très belle seconde partie plus douce. Pour l'ambiance dancefloor, on s'arrêtera sur le très réussi "I Feel Better", qui mêle étonnamment des violons à un beat sautillant et des choeurs évanescents (puis synthétiques). On appréciera le côté Beach Boys moderne de "Brothers" même si le titre se révèle vite lassant, tout comme le vocalisant "Slush". On leur préférera l'étonnant "Alley Cat", intrus sonore de l'album, qui se révèle au fil des écoutes bien plus solide. A partir de là, One Life Stand se révèle beaucoup moins réjouissant. Retour à l'ambiance dancefloor aussi avec "We Have Love" où les anglais en font peut être un peu trop sur l'intro "petite voix" et l'ambiance disco. Le kitch n'est pas loin, mais  Hot Chip parvient à se tenir sur le fil. On oubliera vite l'ennuyeux "Keep Quiet", même si l'effet recherché par le titre est facilement atteint, il faut le reconnaître. De même, "Take It in" et sa rythmique pas suffisamment assumée clôt l'album sans les honneurs.

Malgré son inégalité, One Life Stand a le mérite de prouver qu'il n'est pas nécessaire d'en faire des tonnes pour réussir à faire danser la planète. Certes, c'est moins facile, mais le potentiel énergisant et euphorisant des certaines compositions d'Hot Chip est indéniable. Incroyable mais vrai, on peut être geek et produire quelque chose d'accessible au grand public. Il ne leur reste plus qu'à mettre les grands théories scientifiques en musique, et le geek power aura vaincu.

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