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Critique d'album

EL VY


Return To The Moon


(30/10/2015 - 4AD - - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Return To The Moon / 1- I'm The Man To Be / 1- Paul Is Alive / 1- Need A Friend / 1- Silent Ivy Hotel / 1- No Time To Crank The Sun / 1- It's A Game / 1- Sleeping Light / 1- Sad Case / 1- Happiness, Missouri / 2- Careless
Note de /5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Berninger + Knopf = une sieste bien méritée"
Kevin, le 10/11/2015
( mots)

EL VY c'est la réunion de deux types qui ont du talent. Matt Berninger, chaman dandy de The National et Brent Knopf ancien gourou de Menomena et le type derrière le projet arty Ramona Falls. Sans savoir si la sauce va prendre, la feuille de match est en tout cas alléchante. L'influence et la portée de The National a dépassé l'entendement et on a souvent tendance à en donner le crédit à celui que l'on voit en premier. Sans vouloir goûter à du National bis, il est tout de même plus que plaisant de retrouver ce bon vieux Matt dans de nouveaux habits et de le juger sur pièce, calculer à quel point son génie titubant domine l'aura de sa maison mère. Restait donc à l'entendre sans ses petits camarades de jeu et affublé d'un bougre issu, comme lui, de l'underground ricain qui a réussi sous la lumière. Les premiers singles ("I'm the Man to Be" et "Paul is Alive") à défaut de nous éclairer sur la sève de ce Return To The Moon ont eu le chic de l'entourer d'un épais mystère et d'une pointe de crainte. Les deux morceaux ne sont pas très en accord avec eux-mêmes mais pour juger de l'aspect décousu de l'ensemble, il faut écouter l'ensemble. Le bon côté, c'est que Berninger a toujours cette facilité à nous parler de ses intimes et ça, c'est rassurant.


À la première écoute, on n'est cependant pas bien certains de ce que l'on vient d'écouter. Un album d'indie rock, lourdement arrangé aux claviers, un pseudo-délire Beck-esque entre deux potes, ou une énième posture de l’intelligentsia from Brooklyn, dur de mettre le doigt dessus. Ce qui est évident, c'est que c'est ni un album light de The National, ni de Menomena. Alors on réécoute et il s'avère que la sensation la plus palpable demeure ces effluves d'égos qui se cognent et rebondissent en gouttelettes tout autour. La musique de EL VY n'est pas franchement tangible, ou alors à de rares exceptions près et tourne maladroitement sur l'axe vacillant de Berninger. Sans doute pas toujours au faite de sa forme, il hante de sa présence la plus brumeuse l'ensemble de ce Return To The Moon et perd par-ci par là des regains d'intensité. Dès le second titre, sommes toutes assez moyen, "I'm The Man To Be", il grommelle donc les pensées de son sexe, puis chancelle entre phrases sans aucun sens ("I was in a moment for a moment then i wasn't"), name-dropping caractérisé et et réveils troublés. De là à dire qu'il n'était pas très inspiré à l'heure d'écrire – et de chanter – cet album, c'est probable, encore que le bougre a cette exquise habitude de matérialiser à outrance ses élans de mélancolie, sans que ça n'ait toujours une once de crédibilité. Alors on peut considérer ses errances comme les traces de sa brute nostalgie, à ceci près que l'on reste toujours un peu étranger à la chose.


Est-ce donc la faute de ce brave Brent si rien chez EL VY ne semble pouvoir laisser une empreinte durable ? Probablement oui et non. Il essaie bien, parfois, de réveiller tout ce bordel alangui en surexploitant ses claviers vintage. Tantôt il se laisse docilement entraîner dans des promenades indolentes gentiment ronflantes ("It's a Game", d'un ennui plus que profond), tantôt il s'arme de convictions et secoue la fourmilière dans le cortex de Matt ("Happiness, Missouri" qui nous fait enfin taper du pied). Mais la question ne tourne pas réellement autour des compositions volontairement bringuebalantes de Brent Knopf. On pourrait même avoir tendance à dire que certaines sont assez inspirées, comme le très smart "Silent Ivy Hotel" ou la délicate nonchalance de "Sleeping Light". La question se pose davantage sur l'intérêt d'associer deux bonshommes qui portent au rang d'art l'idéologie du peu. On a parfois l'impression que les deux comparses ont évolué dans une complaisance mutuelle, dans une fascination pour la branlette et l'ego-trip. En fait, Berninger et Knopf jouent ton sur ton. Le tout manque donc cruellement de relief et les rares piqûres sont enrobées d'un cocon visqueux qui nuit à toute expression d'une quelconque énergie. "Sad Case" se trimbale bien avec ses guitares en baluchon, mais chaque tentative est noyée dans l'étang de leurs inerties réunies.


On peut donc se questionner sur l'ambition d'une telle réunion. Il est vrai que le talent combiné des deux sauve quasiment toujours ce Return To The Moon du naufrage. Et s'autorise même, à la longue, des moments appréciables et une ambiance générale dans laquelle on finit par se prélasser, bon an mal an. Mais il demeure une frustration maousse costaud face à cette impression indécrottable que EL VY l'a joué à l'économie. Ça peut éventuellement donner un genre, une identité certes valable, mais la qualité en pâtit d'emblée. Quant à Berninger, on l'adore lorsqu'il est cadré par ses quatre musiciens (de grande valeur) originaux. Moins quand il se laisse aller à ses caprices dont les ficelles sont grosses comme ses larmes de crocodiles.


 


 

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Commentaires
Etienne, le 10/11/2015 à 09:59
On ne peut pas dire que les réunions en 2015 ont été particulièrement réussies: FFS, Iron And Wine & Ben Bridwell, El Vy etc. Je ne parle même pas des supergroupes typés hard rock (Hollywood Vampires, Metal Allegiance). Espérons que 2016 reviennent à l'essentiel !