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Critique d'album

Def Leppard


Hysteria


(03/08/1987 - Mercury - Hard FM - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Women / 2- Rocket / 3- Animal / 4- Love Bites / 5- Pour Some Sugar on Me / 6- Armageddon It / 7- Gods of War / 8- Don't Shoot Shot Gun / 9- Run Riot / 10- Hysteria / 11- Excitable / 12- Love & Affection
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Def Leppard au sommet de son art."
Alan, le 30/01/2014
( mots)

Quand Pyromania débarque dans les bacs en 1983, c’est un véritable rapt qui s’opère sur les charts américains : numéro un des ventes pendant de nombreuses semaines, l’album s’écoule à plus de six millions d’exemplaires durant cette seule année, boosté par le single "Photograph" qui s’est même payé le luxe de détrôner "Beat It" comme vidéo la plus demandée sur MTV. Avec leur troisième album, les anglais de Def Leppard réalisent leur rêve américain et s’imposent comme figure de proue du mouvement pop metal émergeant. Tout ça pour dire qu’il était clair qu’on les attendrait au tournant pour l’album qui devait suivre.


Comme le dit l’adage : on ne change pas une équipe qui gagne. Le groupe réitère alors sa collaboration avec le producteur Mutt Lange, à qui l’on doit, en plus de Pyromania, Highway to Hell et Back in Black (rien que ça). Début 1984, Lange se joint alors au groupe pour la composition de l’album, mais… Les choses ne se passent pas vraiment comme prévu : épuisé par son investissement dans de nombreux projets au cours des années passées, Lange quitte le navire en pleine pré-production. Et c’est là que les emmerdes commencent : le groupe fait alors appel à Jim Steinman, compositeur attitré de Meat Loaf, afin de remplacer Lange. Alors que Steinman cherchait à réaliser un bon gros album de hard rock, le groupe souhaitait poursuivre dans la lignée de Pyromania et enregistrer un album à la production léchée et résolument plus pop. Ce dialogue de sourds rendit les séances totalement stériles ; Joe Elliott déclara d’ailleurs à ce sujet que "Todd Rundgren a réalisé Bat Out of Hell (de Meat Loaf, ndlr), Jim Steinman l’a COMPOSÉ". La collaboration prit rapidement fin, et après une dernière tentative infructueuse d’enregistrer l’album avec l’assistant de Lange, les sessions furent finalement abandonnées. But wait, there’s more.


Le 31 décembre 1984, Rick Allen, batteur de la formation, est victime d’un grave accident de la route et se voit amputé de son bras gauche. Bonne année. Persuadé (a priori à juste titre) de devoir mettre fin à son aventure avec le groupe, Allen tombe dans une profonde dépression, poussant alors les autres membres, et particulièrement Joe Elliott, à le soutenir et lui insuffler un nouvel élan d’espoir. Allen rentre alors en contact avec Jeff Rich, batteur de Status Quo, et ensemble ils mettent au point un kit de batterie électronique fait sur-mesure pour pouvoir être joué avec un bras.


Alors que le groupe reprend peu à peu forme, c’est une bonne surprise qui débarque en la personne de Mutt Lange qui reprend les commandes de la production. Encore retardées par un accident de moto pour Lange et des oreillons pour Joe Elliott, les sessions d’enregistrements peuvent enfin démarrer. Lange avait pour objectif de réaliser la version rock de Thriller, dans le sens où chaque morceau était un hit potentiel (bon calcul : sept singles dont six dans le top 20 américain). Pour ce faire, l’album s’exempt de toute influence de heavy metal traditionnel, pourtant fortement présente sur les albums précédents, et se tourne plutôt vers une production béton soutenue par les toutes dernières technologies de l’époque ("Rocket", "Love Bites", "Excitable", "Gods of War"). Les guitares sont enregistrées avec un ampli Rockman, décrit comme "une petite boîte de merde" procurant néanmoins un son plus radio-fitted et commercial que les amplis habituels. Les sons de batterie sont tous samplés et rejoués au travers d’un synthé Fairlight. Enfin, l’ensemble de l’album baigne, que dis-je, nage ! dans une reverb pop qui n’aurait sans doute pas déplu à Adele.


Du coup, qu’est-ce que ça donne au final ? Une ouverture en terrain connu pour amadouer les habitués dès les premières minutes d’écoute, "Women" est un rock efficace quoique plombé par un clavier devant servir de renfort à une basse déjà impeccable. Le groupe a su rectifier le tir en ne comptant plus que sur cette basse processée et vrombissante lors des interprétations en live. Dans la même veine, on retrouve "Pour Some Sugar on Me", un des rares morceaux de l’album à être construit sur un riff et accessoirement étincelle qui a fait exploser les ventes, ainsi que "Run Riot", hymne taillé pour les stades s’inscrivant parfaitement dans l’esthétique glam des années 80.
"Rocket" est un morceau assez surprenant, s’éloignant des sentiers battus du hard rock pour flirter avec les méthodes de compositions de l’electro : on retrouve en effet, tout au long du morceau, de nombreux samples issus d’autres chansons de l’album ("Gods of War", "Love Bites"), travaillés d’une manière ou d’une autre (principalement la ligne "We’re fighting with the gods of war" qui revient plusieurs fois en reverse). Le radio edit s’affranchit bien évidemment de toutes ces expérimentations sonores, amputant presque deux minutes à la chanson et lui ôtant ainsi pas mal d’intérêt. Côté texte, c’est une pléthore de références à d’autres chansons que nous propose Joe Elliott, parmi lesquelles "Jack Flash", "Ziggy", "Johnny B." ou encore "Killer Queen".


De même, la coda de "Gods of War" s’amuse à mêler à son arpège hypnotique des éléments sonores directement tirés du paysage guerrier : canons, détonations, rafales de balles, autant d’éléments qui ont probablement mis la puce à l’oreille à Metallica pour l’intro de "One". À ces morceaux quelque peu novateurs pour l’époque succèdent des chansons rock simples mais relativement efficaces ("Armaggedon It", "Animal"), d'autres d’intérêt plus que limité (pour ne pas dire chiantes : "Don’t Shoot Shotgun", "Love & Affection", "Excitable") et bien évidemment (sinon ce ne serait pas un véritable album de hard FM, si ?) les traditionnelles balades : "Love Bites", number one aux States, et "Hysteria", qui tire son titre de l’emballement médiatique autour de l’amputation d’Allen et donne son nom à l’album.


Dans l’ensemble, ça reste franchement béton. Mutt Lange n’a pas chômé : les chansons, volontairement surproduites, sont diablement efficaces, le mixage est soigné, et puis bon, rendons à César ce qui est à César, ces cons de musiciens savent jouer mine de rien. Rick Allen a su dompter son kit tandis que Lange lui a taillé un son titanesque (sérieusement, ce poum-tchak semble provenir tout droit de Wembley !). Phil Collen et Steve Clark proposent tantôt des motifs et arpèges plaisants ("Armageddon It", "Women"), tantôt des soli bien triquards ("Pour Some Sugar on Me", "Run Riot"). Rick Savage, loin de casser la baraque avec ses lignes de basse, se contente au contraire de la tenir en place ("Gods of War"), et Joe Elliott… fait du Joe Elliott. Étant loin de posséder un timbre de voix naturellement mélodique ou séduisant, il fait néanmoins son boulot et il le fait plutôt bien.


Quatre ans pour accoucher d'un Hysteria réussi et qui est devenu LE classique de Def Leppard : l'album a même été joué en intégralité tous les soirs lors de la résidence du groupe à Las Vegas l'année dernière. Ça valait franchement le coup d’attendre, même si le groupe, bien qu’ayant eu des raisons plus que légitimes pour avoir traîné (ça leur a coûté un bras quand même), a promis de ne pas faire patienter ses fans aussi longtemps pour son prochain album… Mais ça, c’était sans prendre en compte la mort de Steve Clark pendant la réalisation d’Adrenalize.

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