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Critique d'album

Benjamin Booker


Benjamin Booker


(28/08/2014 - ATO Records, Rough Trade Records - Blues/Rock, Soul - Genre : Rock)
Produit par

1- Violent Shiver / 2- Always Waiting / 3- Chippewa / 4- Slow Coming / 5- Wicked Waters / 6- Have You Seen My Son? / 7- Spoon Out My Eyeballs / 8- Happy Homes / 9- I Thought I Heard You Screaming / 10- Old Hearts / 11- Kids Never Grow Older / 12- By The Evening
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Entre blues ravageur et soul poignante, Benjamin Booker livre un premier disque tonitruant et franchement réussi."
Matthew, le 12/12/2014
( mots)

Le lieu de naissance en dit parfois long sur un artiste. En effet, certains endroits de notre bonne vieille Terre (qu’on aura bien du mal à quitter, n’en déplaise à Christopher Nolan) sont si imprégnés de culture, si chargés d’histoire qu’ils parviennent à façonner en partie voire totalement le son ou les textes de toute âme sensible aux charmes terrestres environnants. De la plume acérée des Arctic Monkeys retranscrivant parfaitement l’ennui d’une bande de gamins dans une vieille ville minière anglaise au rock âpre et boueux de l'Ohio joué par les Black Keys (au moins celui des débuts), beaucoup ont su transférer une partie de ce précieux héritage dans de belles chansons. Alors forcément, lorsque l’on s’intéresse de près à Benjamin Booker, sorte de sosie d’Obama avec plus de cheveux, tout juste un quart de siècle et que l’on constate que le gaillard vient de la Nouvelle-Orléans, on ne peut s’empêcher de s’imaginer dans un bar miteux en compagnie de vieux requins taillant un blues cotonneux et plaintif. Propulsé par un excellent single ("Violent Shiver"), quelques passages remarqués à la télévision (notamment chez sieur David Letterman) et adoubé par Jack White, il semblait presque normal de jeter une oreille sur sa première galette, histoire de voir ce que le garçon parvenait à proposer en douze titres avec sa guitare et sa voix grave teintée de fêlures.


Après plusieurs écoutes acharnées, force est de constater qu’il est difficile d’émettre un avis tranché tant les titres de ce Benjamin Booker sont puissants, intenses et déroutants, passant aisément en l’espace de quelques secondes d’une ballade à un rythm’n’blues effréné et entrainant ("Spoon Out My Eyeballs") sans aucun palier de décompression. Benjamin Booker est jeune et sa fougue transpire sur tout le disque. On sent chez ce garçon un besoin vital de s’exprimer ("Always Waiting") et de nous faire danser, tout en déchirant nos coeurs sur un long et beau tempo (le sublime "Slow Coming"). Ce qui frappe le plus à l’écoute de cet album est son impressionnante capacité à prendre tous les ingrédients de la musique sudiste et de les mélanger dans une même salade, entre blues endiablé et habité (l’excellent "Have You Seen My Son ?", déconcertant avec ses ruptures et son final dantesque), boogie entrainant ("Chippewa"), soul irrésistible ("I Thought  I Heard You Screaming") tout en réussissant à donner à cet ensemble déjà fort garni un côté punk adolescent ("Wicked Waters") de plus bel effet. Et puis sa voix possède quelque chose de peu commun : elle est à la fois suave et cassée, puissante et fragile, sensible et sensuelle. Bref, il y a de quoi être bluffé par un tel entrain et une telle intensité servie par une maitrise instrumentale impeccable de guitare et de fuzz, suivie par une excellente section rythmique et des orgues envoutants. Pas étonnant que mister White apprécie. 


 Alors bien sûr, comme tout premier album de jeune chien fougueux, il y a quelques nuances à relever et quelques retenues à émettre. Toute cette énergie peut en effet donner quelque peu le vertige, tant certains morceaux partent dans tous les sens et perdent parfois de leur essence même ("Kids Never Grow Older") ou se confondent dans un fourre-tout qui finit par totalement dérouter l’auditeur ("By The Evening"). On entend aussi certains se plaindre d’une certaine absence d’originalité, le garçon se contentant de recycler un blues rock déjà entendu, dont on sait déjà qu’il finira par s’en lasser en nous livrant un 3ème album pop en succombant aux sirènes commerciales. Oui, ce sont des clichés, mais que voulez-vous, dans cette époque pourrie où même les grands groupes comme AC/DC ont l’air de se faire chier, beaucoup ne savent plus sur quel pied danser.


De nôtre côté, nous ne tiendrons pas compte de ces quelques défauts et nous vous conseillerons de vous jeter sur le premier album de Benjamin Booker, qui parvient en douze titres à réconcilier blues, soul et rock avec fougue, panache et beaucoup de talent. La Nouvelle-Orléans ne parviendra jamais à être démodée. 


 

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