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Critique d'album

Beach Fossils


Bunny


(02/06/2023 - Bayonet - indie - Genre : Pop Rock)
Produit par Dustin Payseur

1- Sleeping On My Own / 2- Run To The Moon / 3- Don't Fade Away / 4- (Just Like The) Setting Sun / 5- Anything Is Anything / 6- Dare Me / 7- Feel So High / 8- Tough Love / 9- Seconds / 10- numb / 11- Waterfall
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Mardi de Pâques."
Diego, le 22/11/2023
( mots)

Plus qu'un banal défaut, la procrastination est devenu un quasi art de vivre pour nombre de nos contemporains. 


Chez albumrock, le confort et la confiance de la rédaction en chef offrent le luxe du temps pour fournir des chroniques et des avis que nous pensons approfondis. L'urgence de publier une rubrique le jour ou le lendemain d'une sortie de disque n'a jamais été une quelconque source de pression. La conséquence directe de ce fauteuil moelleux est la possibilité de fournir un avis après digestion de l'œuvre, plutôt qu'une opinion rapide souvent biaisée par un enthousiasme exacerbé ou une déception de prime abord. Notre section "Première Écoute" remplie par ailleurs parfaitement cette mission. L'autre conséquence est que ce contexte offre à des professionnels du "je le ferai demain" le loisir de s'y donner à cœur joie. 


Je m'inclus volontiers dans cette catégorie et profite donc de cette confession pour aborder un album dans ma liste de chroniques prévues depuis sa sortie, à savoir début juin de cette année...


Tant qu'à parler de procrastination, autant le faire en écoutant les Beach Fossils. Rien que le nom du groupe évoqué les corps cuivrés des retraités peuplant les plages varoises de mon enfance de mars à octobre. Dans l'esthétique du groupe, on retrouve les marqueurs forts des groupes d'indie australiens oscillant entre shoegaze et jangle pop, avec un timbre et un phrasé de branleur déposé sur des instrumentations souvent planantes. Les brillants Rolling Blackouts Coastal Fever viennent en tête en particulier. 


Les Beach Fossils n'ont cependant rien d'Australiens et sont extrêmement New Yorkais. Et ce Bunny n'a rien d'enfantin comme le cover art pourrait le laisser croire. Les musiciens sont en réalité dans la continuité de leurs précédentes galettes. Somersault, sorti il y a six ans déjà, posaient déjà les bases d'une montée en grade dans le sérieux des compositions du quartet. 


Les influences shoegaze n'ont pas disparu, loin de là. Mais on retrouve un soupçon de groove, en particulier sur la section rythmique de "Dare Me" ou "Don't Fade Away" qui, combinées au chant Ian Brownien de Dustin Payseur, rappelle les grandes heures des Stone Roses, toute proportion gardée. Le dernier titre, bien nommé "Waterfall", nous encourage dans cette comparaison glorieuse (bien que l'analogie s'arrête ici au nom du titre des glorieux mancuniens). "Dare Me", sous couvert d'une naïve apologie de la transparence émotionnelle, est un indéniable moment fort du disque.


"Sleeping On My Own" est une parfaite introduction. Entre mélodie entraînante, guitares crunchy, Payseur explore la solitude et autant de thèmes dont la gravité dénote avec l'instrumentation qui déroule la composition dans un style débonnaire. En réalité le titre permet à l'album de faire mouche d'emblée. "(Just Like) The Setting Sun" quant à lui, explore des aspects plus pop sans pour autant ennuyer.


Le groupe dévoile sa main assez rapidement et joue la carte du psyché très sixties revisité avec un "Anything is anything" gavé de reverb et d'onomatopées. "Numb", en fin de disque, joue plus ou moins sur le même tableau, avec autant de finesse et de talent, c'est à dire beaucoup.


En dépit d'un style léger et détaché, l'album n'échappe pas à quelques lourdeurs. "stay in bed all night, we're all taking drugs" en intro du par ailleurs très réussi "Run To The Moon" résonne avec le caricatural "Feel So High". Les mots clefs du rock planant sont tous déployés sans la délicatesse qui caractérise le reste des chansons de Bunny


Les cousins par alliance stylistique de Real Estate viennent rapidement à l'esprit sur l'énergique "Tough Love" et ses arpèges en boucle. Difficile également de ne pas évoquer les productions récentes de Deerhunter et son génial leader Bradford Cox. "Seconds" aurait tout à fait ou figurer au tableau de chasse du groupe d'Atlanta.


Il est donc de bon ton de faire figurer ce disque dans notre base de données avant que l'heure du traditionnel bilan annuel ne sonne. 


A aucun moment mon avant-propos a pour objectif caché de jeter l'opprobre sur les collègues rédacteurs qui continueront de publier des chroniques sur des albums sortis il y a des semaines, des mois voire des années. C'est encore une fois ce qui fait l'ADN de notre histoire commune. Le procrastinateur qui sommeille en chacun de vous se reconnaîtra peut-être dans ces lignes, que le rockeur qui n'a jamais pêché me jette la première bière...


A écouter : "Dare Me", "Don't Fade Away", "Sleeping On My Own".

Avis de première écoute
Note de 3.5/5
Après 6 ans d’absence, Beach Fossils retrouve le chemin d’une pop solaire, réconfortante et insoucieuse. Bunny manque un peu de constance et se montre parfois beaucoup trop naïf (“Feel So High”, très lourd) mais “Sleeping On My Own”, “Don’t Fade Away” et “Dare Me” devraient très justement trouver un bel écho dans les playlists indie estivales.
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