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Critique d'album

Arcade Fire


Neon Bible


(05/03/2007 - Barclay - Rock indie baroque - Genre : Rock)
Produit par

1- Black mirror / 2- Keep the car running / 3- Neon bible / 4- Intervention / 5- Black wave / bad vibrations / 6- Ocean of noise / 7- The well and the lighthouse / 8- (Antichrist television blues) / 9- Windowsill / 10- No cars go / 11- My body is a cage
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Pari réussi pour Arcade Fire, avec ce Neon Bible aussi sombre que grandiloquent."
Florent, le 07/03/2007
( mots)

Deux ans après le génial Funeral, l'attente autour du combo multi instrumentaliste en vue de la sortie d'un nouvel album est énorme. Et ce n'est qu'un doux euphémisme de le dire ainsi. Après s'être remis du choc et avoir patiemment attendu, voici que sort enfin le successeur, Neon Bible (titre qui ne serait finalement pas tiré d'un roman de John Kennedy Toole).

A première écoute, l'album apparaît considérablement froid, voire même lissé et fermé. La surprise et la peur sont là. Dans quelles directions vont les Arcade Fire? Et puis au fil des écoutes, les craintes vont laisser place à l'enthousiasme, et la contamination se fait lentement. Les instruments se mêlent toujours aussi bien : percussions possédées, guitares enlevées, orgue ahurissant, cordes lancinantes. Tous les ingrédients du succès d'Arcade Fire sont une nouvelle fois réunis.

Neon Bible est en fait un album qui vous retourne l'esprit et vous rend de plus en plus accro à chaque écoute, en partant d'assez bas pour monter assez haut. Bien sûr, à tous ceux qui n'aimaient pas Funeral ou n'ont jamais apprécié et reconnu quelque chose d'intéressant chez les Canadiens, mieux vaut passer votre chemin. Pour tous ceux qui ont adoré, c'est bien différent : n'hésitez pas à écouter et réécouter la galette dans une bonne ambiance (avec une bonne hi-fi si possible) et le miracle se produira petit à petit.

Le défi n'était pas aisé. Le second album, celui de la confirmation, toujours très difficile. L'enregistrement s'est fait dans un studio intégré à une ancienne église de Montreal (The Church), à l'acoustique et à l'ambiance remarquable. Le rendu final donne une musique sombre, toujours parfaitement maîtrisée et parfois grandiloquente. La voix de Butler, hantée et à fleur de peau, est vraiment captivante.

L'ouverture se fait par un "Black Mirror" en sombre reflet de Funeral , dans son ambiance sonore et sa rythmique particulière. L'invitation au voyage se fait lentement. Butler sait toujours être très sombre, comme sur la comptine dark "Neon Bible", intimiste et entêtante.

Le ton est moins menaçant sur la rapide "Keep the car running", où les instruments se chevauchent les uns les autres et où le chant plaintif s'accélère et fait mouche. Nouveauté et pas des moindres, l'utilisation de l'orgue dans quelques morceaux. La profondeur et le mysticisme dégagé par un tel instrument sont assez impressionnants. "Intervention" alterne ainsi orgue et guitares lancinantes en arrière plan. Le rythme monte et les différentes couches instrumentales s'entremêlent avec le chant de Chassagne en écho pour monter lentement en puissance. La tension est plus que palpable. Comme sur le très bon "Black Wave/Bad Vibrations", découpé en deux parties distinctes qui se mélangent en fin de morceau pour mieux éclater dans un lyrisme ambiant très particulier. Arcade Fire, dans un style quasi glacial parvient à nous embrigader dans sa musique. L'alchimie se fait à merveille.

Là est le paradoxe d'Arcade Fire: la retenue et la tension sont toujours en conflit. Et ce n'est pas "Ocean of noise" ou bien "Windowstill" qui prouvent le contraire. Entre guitares ruisselantes, mélodies en trompe l'oeil et voix habitée, on nage dans un mysticisme aussi plaisant qu'addictif.

On attendait aussi des morceaux plus péchus, dans la veine des "Power out" et "Rebellion" du premier album. La rythmique sautillante et les violons de "The well and the light" apportent un peu d'eau à notre moulin, même si ce morceau n'est pas le meilleur de l'album... Force est de reconnaître que ce Neon Bible est bien plus posé et moins remuant que son précédent. Les boucles sans fin d'"Antichrist television blues" sur une rythmique rapide exacerbent également une harmonie sautillante et une maîtrise assez nette de cette pop si spécifique...

Oui, mais! Arcade Fire va jusqu'à reprendre "No cars go" (meilleur morceau de leur EP éponyme) en ayant pris soin de le réarranger et le réenregistrer. La profondeur en plus. Le duo vocal transpire de génie et le morceau scintille. On a enfin notre hymne digne de ce nom, et il est difficile de résister aux "Hey! ... no cars go!"

Et que dire de la conclusion de l'album, "My body is a cage"... Le titre évoque le mal-être, une souffrance,et met en avant une sorte de messe musicale, où l'orgue vous arrache le coeur et vous mène droit au paradis après une montée finale assourdissante. Ennio Morriconne n'aurait peut-être pas renié une instrumentale pour le moins cinématographique, en parfait générique de fin de film.

Voilà, tel est Neon Bible. Grand, sombre, impressionnant, et la tension y est toujours aussi palpable. Bien sûr, certains diront que le tout manque de pêche et de gaieté. A vrai dire, certains morceaux sont peut-être moins vibrants et les hymnes péchus sont moins au rendez-vous. Mais quelle classe, quelle maîtrise! Arcade Fire a réussi à confirmer Funeral et fait même mieux que ça, en modifiant son approche et sa musique. Arrêtons de comparer et écoutons cet album génial qui, écoute après écoute, vous prend les tripes, vous hante et ne vous lâche plus. Qui peut faire mieux aujourd'hui ?

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