Alice Cooper
Easy Action
Produit par
1- Mr. and Misdemeanor / 2- Shoe Salesman / 3- Still No Air / 4- Below Your Means / 5- Return of the Spiders / 6- Laughing at Me / 7- Refrigerator Heaven / 8- Beautiful Flyaway / 9- Lay Down and Die, Goodbye
Après un premier album franchement grotesque, Alice Cooper, dont Vincent Furnier est un simple membre puisqu’il s’agit à l’époque du nom du groupe, entre à nouveau en studio. La petite histoire est assez connue : ce second volet, intitulé Easy Action, est desservi par un producteur très hostile à l’esthétique du groupe, Dave Briggs.
En effet, la dimension délirante du premier album n’a pas complètement disparue ("Refrigirator Heaven" et surtout "Lay Down and Die, Goodbye" qui part dans tous les sens) et peut parfois décontenancer – ce qui fut semble-t-il le cas de Dave Briggs. Néanmoins, elle est bien moins présente et surtout concentrée sur la seconde face – c’est-à-dire un peu cachée. D’ailleurs, quand ces délires croisent le penchant hard-rock du groupe, c’est un peu plus satisfaisant ("Still No Air") sans être exaltant. La faiblesse de ce deuxième opus tient plutôt à la présence de titres passables comme "Shoe Salesman" ou "Beautiful Flyaway". Le bilan commercial fut ainsi décevant.
Pourtant, il s’agit bien d’un moment de transition avec des titres qui commencent à installer les caractéristiques et le son d’Alice Cooper (tel qu’il se développa au début des 1970’s). "Mr and Misdemeanor", dans le riff comme dans la voix, fait immédiatement penser au combo, et "Return of the Spiders", énergique quoique bancal, est incarné avec théâtralité. Conservant un grain de folie tout en respectant les attendus de l’époque, Alice Cooper gagne également en cohérence.
L’esprit du temps se retrouve principalement dans l’alliance de la saturation avec des relents psychédéliques. "Below Your Means" illustre bien cette dimension, autour d’un bon riff, d’un côté jam/impro bien mené, de guitares qui sonnent d’enfer, des digressions et autres bizarreries sagement dosées. Peut-être le meilleur moment de l’album.
Easy Action ne dévoile pas Alice Cooper dans toute sa force ; pour ça, c’est l'excellent Love It to Death qui s’en charge en 1971. Tout en comportant des choix discutables par bien des points, il n’en reste pas moins un album de transition vers une esthétique plus solide et comporte en ce sens quelques idées intéressantes.
A écouter : "Below Your Means", "Mr and Misdemeanor"