Aereogramme

Décidément le rock de qualité se mondialise. Il est loin le temps où les meilleurs groupes ne pouvaient qu'être anglais ou américains. Parmi tous les pays qui ravivent la flamme du rock, l'Ecosse s'impose comme une véritable pépinière, et de qualité en plus. Au beau milieu des Franz Ferdinand , Travis , Belle and Sebastian, Biffy Clyro , Idlewild, Mogwaï et autre Snow Patrol , on trouve un groupe nommé Aereogramme. Un groupe qui a tout pour percer à son tour les secrets du succès ...

Avec ce troisième album à fière allure le quartet nous propose une musique aussi puissante que mélodique largement saucée de guitares, que l'on pourrait facilement rapprocher à des groupes comme Oceansize ou My Vitriol. Une musique qui flirte habilement avec la délicatesse du pop-rock pour mieux partir dans les travers plus sombres du métal. Le tout dans une parfaite cohérence, qui ravira tout amateur de musique rock, et pas seulement les fans d'un style bien précis. Côté chant, la voix et la manière de chanter de Craig B pourrait se comparer à un mix entre les voix de Daniel Johns (Silverchair) et Steve Hogarth (Marillion). Mais rassurez-vous, le bougre assure aussi dans les parties métaleuses avec parfois un timbre de voix à la limite du hardcore.

En guise d'ouverture, "Inkwell" impose les marques de fabrique d'Aereogramme. Entrée en matière toute en guitare et chant délicat mettront d'accord beaucoup de gens (et pourquoi pas en radio ...). "Dreams and bridges", sur le même principe, peut se vanter de connaître un virage captivant (on croit même à la fin de la chanson tant l'intensité baisse), pour laisser place à une conclusion faite de gros riffs et de matraquage de fûts. Un régal. Les presque 11 minutes de "The Unravelling" procurent un plaisir égal, et surtout se mangent comme une chanson de trois minutes. La chant proche d'un Marillion se voit déchiré par des cris, et encore une fois, le côté paisible du morceau tourne court à mi-chemin pour laisser place à l'intensité, avant de retourner sa veste par deux fois. On est vraiment proche du progressif avec un morceau pareil, même si musicalement on reste dans quelque chose de bien plus accessible. "I don't need your love" est le morceau le plus calme de l'album et n'en est pourtant pas moins intéressant. "Lightning strikes the postman" reprend les efficaces recettes des premiers morceaux et bénéficie en plus d'un délicieux petit solo. Et enfin avec un brin d'électro et tout en musique, "Alternate score" ferait une très bonne musique de film et pour le coup, sonne assez bizarrement dans cet album. Mais plusieurs écoutes atténueront cet effet.

En bref ce petit album est une très bonne surprise et on a fort a attendre de ce groupe à l'avenir, d'autant que la musique d'Aereogramme a tout pour donner satisfaction en live. On regrettera quand même qu'il n'y ait que 6 chansons (en fait c'est un mini album) à se mettre sous la dent pour un total d'un peu plus d'une demi heure. Mais malgré tout ça vaut largement le coup !