Plein de bougies bougies: Stadium Arcadium, Red Hot Chili Peppers
Album: Stadium Arcadium - Artiste: Red Hot Chili Peppers - Date de sortie: 09 mai 2006 - Label: Warner - Producteur: Rick Rubin - Chronologie: 9ème album studio, premier double-album, dernier album studio avec John Frusciante.
5 Grammy Awards, 21 disques de platine à travers le monde, numéro 1 des ventes dans tous les classements à l'exception de la péninsule ibérique, voilà le palmarès exceptionnel de Stadium Arcadium. Autant dire qu'il a tout d'une réussite incontestable.
10 ans après sa sortie - et à l'aube d'un onzième album qui s'annonce mollement avec un piètre premier single - Stadium Arcadium nous fait regretter le temps des Red Hot Chili Peppers. Premier double-album des californiens, Stadium Arcadium est né d'une étrange manière. Keidis voulait un album court. Ils le bouclent et choisissent onze titres parmi des sessions ultra-prolifiques durant lesquels Frusciante aura fait appel à son copain Omar Rodríguez-López (The Mars Volta).
Seulement Rick Rubin, le producteur, est un homme occupé et les quatre musiciens tuent le temps en composant et en enregistrant encore et encore. 38 morceaux sortiront des sessions de Stadium Arcadium. 37 verront le jour soit sur l'album même, soit en b-sides des différents singles - pas moins de 5 en l'espace d'un an, "Dani California", "Tell Me Baby", "Snow (Hey Ho)", "Desecration Smile" et "Hump De Bump" -.
Ce premier single sera un carton total qui tournera en boucle sur les radios pendant de longs mois, éclipsant complètement "Tell Me Baby" par ailleurs. Le clip sera diffusé allègrement par les chaînes musicales et l'image du groupe singeant les Beatles, Jimi Hendrix, Poison ou encore Nirvana, jouera en faveur du capital sympathie du groupe qui s'apprête à conquérir la planète.
L'album, en tant que tel, sera bien reçu par l'ensemble des critiques louant une vraie prise de risques et étalant la palette la plus complète du groupe, du funk ("Hump De Bump") au rock ("C'mon Girl") en passant par la pop ("Stadium Arcadium") et autres morceaux acoustiques ("Slow Cheetah"). Le problème de la fameuse "Loudness War" sera soulevé à l'écoute du vinyle tant le mastering CD a été massacré à grands coups de compression - merci Rick Rubin - alors que cette bonne vieille galette - mixée par Steve Hoffman et Kevin Gray - avait été encensée pour ses qualités auditives.
Bref, après ça tout le monde aimera les Red Hot, même les gens qui n'écoutent pas de rock. Ils bénéficieront d'un regain d'intérêt énorme auprès des jeunes qui plébisciteront allègrement le groupe, sans même soupçonner ceux-ci d'avoir existés avant Californication. Mais Stadium Arcadium sonne le glas du groupe californien et après une deuxième partie de tournée calamiteuse - Parc des Princes 2007... -, Frusciante claquera la porte.
Depuis, les Red Hot Chili Peppers ont perdu tout leur piquant et Stadium Arcadium, avec ses qualités et ses défauts, résonne encore un peu dans le coeur des adolescents bercés au son des frasques rythmiques de Flea et Chad Smith, du chant pop-rap de Kiedis et des solos extatiques de Frusciante.
"Hey ho..."
