
Wishbone Ash
Clan Destiny
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1- Eyes Wide Open / 2- Dreams Outta Dust / 3- Healing Ground / 4- Steam Town / 5- Loose Change / 6- Surfing A Slow Wave / 7- Slime Time / 8- Capture the Moment / 9- Your Dog / 10- The Raven / 11- Motherless Child


En 2002, Bona Fide avait formulé le destin esthétique de Wishbone Ash pour le XXIème siècle : l’un des groupes les plus cultes des années 1970 allait finir sa carrière sur une longue période dominée par le hard-blues rock et le classic-rock de vétérans. La plupart des albums comporterait donc quelques coups de génie à même d’évoquer (sans équivaloir) les meilleures compositions de leur histoire et surtout, ils multiplieraient des morceaux de rock conventionnel aussi sympathiques que sans grand intérêt. Rien de mauvais et même parfois de l’excellent, mais quantitativement parlant, il est clair que les opus du nouveau millénaire servait à entretenir la flamme et à donner prétexte à tourner – ou à se faire plaisir, ce qui est un argument recevable.
Or, dès 2006, Clan Destinity allait déjà déroger à la règle édictée ci-dessus en étant seulement un album de classic-rock sans relief et par là même, le plus faible de cette période. La faute n’en revient pas à Muddy Manninen, nouveau venu au poste instable de second guitariste encore une fois recruté en Finlande, mais à un coup de mou général, pardonnable et surtout, oubliable.
Le hard-rock très souvent bluesy domine l’opus et navigue entre le bon ("Eyes Wide Open") et le passable par manque d’énergie ("Healing Ground", "Your Dog" aux touches americana, "Motherless Child") ou d’une réelle inspiration (le guilleret "Steam Town", "Slime Time") – voire des deux. Fort heureusement, les twin-guitars préservent l'identité sonore du combo et dialoguent dans une parfaite harmonie (citons à nouveau "Eyes Wide Open") au point de pouvoir rendre un titre instrumental tout à fait agréable (le [g]Stranglers[/g]-ien "Surfing A Slow Wave"). Autre bon point, le groupe retrouve même, bien que trop rarement, un petit côté prog’ sur du jazzy "Capture The Moment" ou sur la très belle ballade "The Raven" qui saura surprendre plus d’un mélomane pour son bon sens mélodique et son écriture minutieuse (c’est assez nettement le meilleur titre de l’opus). Question ballade d’ailleurs, l’inspiration continue d’être puisée du côté de la période Wishbone Four (1973) avec un peu de talent ("Dreams Outta Dust")… Ou pas (l’interminable "Loose Change").
Il serait sévère et injuste de dire que seul le jeu de mots du titre est réussi sur Clan Destiny, mais il en va de cet album comme de très nombreux autres produits par des gloires émérites : ces dernières restent capables de composer des titres rock qui tiennent la route, mais peinent à surprendre et plus encore à briller. Prenons tout de même ce qu’il y a à prendre ("The Raven" par exemple) et satisfaisons nous de voir Wishbone Ash en activité.
À écouter : "The Raven", "Eyes Wide Open", "Dreams Outta Dust"