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Critique d'album

Triumvirat


Illusions on a Double Dimple


(00/03/1974 - - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- Illusions on a Double Dimple: I. Flashback / 2- Illusions on a Double Dimple: II. Schooldays / 3- Illusions on a Double Dimple: III. Triangle / 4- Illusions on a Double Dimple: IV. Illusions / 5- Illusions on a Double Dimple: V. Dimplicity / 6- Illusions on a Double Dimple: VI. Last Dance / 7- Mister Ten Percent: I. Maze / 8- Mister Ten Percent: II. Dawning / 9- Mister Ten Percent: III. Bad Deal / 10- Mister Ten Percent: IV. Roundabout / 11- Mister Ten Percent: V. Lucky Girl / 12- Mister Ten Percent: VI. Million Dollars
Note de 3.5/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Petit rat de l'ELP-era"
François, le 21/09/2024
( mots)

Yes, Pink Floyd ou King Crimson s’étant accaparés les lumières des projecteurs de la postérité en ayant su tenir dans le durée, l’auditeur peine à mesurer l’influence démesurée d’Emerson, Lake & Palmer sur la famille progressive des années 1970. La scène pourtant si singulière du Rock Progressif Italien ne s’y est pas trompée en puisant son inspiration dans les mesures du trio britannique (Le Orme, Banco del Mutuo Soccorso, Il Balletto di Bronzo), tandis que de l’autre côté de l’Atlantique, le succès du combo allait baliser la faible production étatsunienne (Pentwater, Polyphony). Autre grande nation progressive, l’Allemagne ne pouvait pas rester indifférente aux exploits d’ELP, surtout quand il s’agissait de s’éloigner des sentiers expérimentaux de Krautrock : ainsi, depuis Cologne, Triumvirat s’évertuait à devenir l’ELP allemand.


Non content d’être un trio, le groupe fit ses classes en reprenant le répertoire des Nice et d’ELP, un entraînement dont les résultats irriguent les compositions du premier opus, Mediterranean Tales (1972), qui vaut justement à Triumvirat d’être surnommé "l’ELP allemand". Au moment de mettre au monde Illusions on a Double Dimple,  le combo tire les bénéfices d’une tournée mondiale ayant assis leur popularité, mais il en sort remanié : si le claviériste Jürgen Fritz et le percussionniste Hans Bathelt demeurent, Hans-Georg Pape est sur le départ (il est encore crédité sur la première face) et remplacé par Helmut Köllen. Point non anecdotique, la mascotte du combo, le "rat" issu d’un jeu de mots à partir de la dernière syllabe du nom du groupe, apparait pour la première fois en couverture et le restera sur les deux albums suivants.  


Redoublant d’ambition, Triumvirat propose deux grandes pièces qui dépassent allégrement les vingt minutes, et s’engage à faire du rock l’égal des musiques savantes par des choix évidents dans le découpage en plusieurs mouvements, dans la composition et dans présence du Cologne Opera House Orchestra : ce n’est pas une nouveauté dans l’histoire du rock (The Nice l’avaient fait en 1969, comme par hasard ?).


Après une introspection au piano-voix, "Illusions on a Double Dimple" fait place aux claviers analogiques pour un premier mouvement à la "Lucky Man" puis pour des passages instrumentaux dans la pure lignée du rock progressif symphonique le plus exigeant. On entend par là un travail sur les sonorités qui, à l’époque, sonnaient modernes (pour désormais fleurer l’air d’une époque révolue) et surtout un goût affirmé pour la virtuosité dont certaines envolées évoquent sans détour ELP (notamment le dernier mouvement). L’interprétation est excessivement appliquée et la composition manque parfois de rebondissements, si bien qu’on hésite à peine à parler de rock progressif générique et manufacturé. Immédiatement virtuose et véloce à l’image du modèle suscité, "Mister Ten Percent" renvoie davantage encore au style ELP, mais Triumvirat parvient en même temps à surprendre l’auditeur : phases RPI ou hispanisantes portées par l’orchestration, passages jazzy ou acoustique (où "Lucky Man" devient "Lucky Girl"), chant théâtral et d’Atomic Rooster. C’est ici que le groupe devient pertinent et vraiment intéressant.


Illusions on a Double Dimple est un album impossible à évaluer : l’interprétation est brillante au point d’être un modèle de rock progressif symphonique, ce pour quoi il plaira forcément aux amateurs, mais le groupe demeure trop "scolaire" dans son appropriation des codes d’ELP. La critique vaut principalement pour "Illusions on a Double Dimple", puisque "Mister Ten Percent" parvient à relever le paradoxe de se situer dans le respect le plus canonique de ses inspirateurs tout en se permettant de multiples libertés. À chacun d’estimer si ce côté générique s’avère ou non rédhibitoire.


À écouter : "Mister Ten Percent"

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