
Binidu
Yes!
Produit par
1- Camera And Balloons / 2- Catch Your Plane / 3- Fake Money / 4- Underwater / 5- Losing My Voice / 6- Very Nice Swim / 7- Kings


On a déjà souvent épilogué sur le sur-productivité en termes de rock (au sens très large) de la scène nantaise – voir nos chroniques de Papaye, Fordamage ou des désormais défunts Chochooshoeshot, entre autres - et sur l'étonnante tendance des groupes de ce coin de Loire à échanger leurs membres. Avec Binidu, Kythibong Records tient, une fois encore, la preuve scientifique que, dans ce bout de France, l'eau potable est améliorée au pot belge version rock'n'roll.
La preuve? Binidu ou l'ensemble musical d'Aiguebelette! Passée la déception, après maintes recherches google-esques, que le binidu ne soit ni une recette étrange, ni un animal mythique, mais simplement un mot breton désignant un "biniou noir", force est de constater que ce réjouissant et bien nommé Yes! frappe d'emblée les esprits.
Nouveau projet familial, Binidu voit les deux complices de Pneu, Jean-Baptiste Geoffroy et Jérôme Vassereau rejoints au chant par Vincent Dupas, lui-même également actif au sein de Fordamage et de My Name Is Nobody. Si, sur papier, un mix Pneu/Fordamage s'annonce assez rugueux et rentre-dedans, Yes! s'avère pourtant étonnament pop.
Si les influences de chaque membre restent perceptibles, point de noise-rock traditionnel au menu, l'album défilant en mode plutôt digeste et pop-rock. Binidu affiche ainsi sa propre identité, forte et chaleureuse. La voix de Vincent Dupas, ultra-présente et fragile à la fois, n'y est sans doute pas étrangère, tant elle s'avère, sur la longueur, entêtante et mémorable. Yes! s'ouvre ainsi sur un "Cameras And Balloons" aérien et envoûtant, durant lequel les guitares, de plus en plus saturées ne font qu'une apparition finalement assez discrète. Un morceau à l'image de l'album, qui mèle morceaux bien balancés et faciles d'accès, comme "Losing My Voice" ou "Catch Your Plane", partitions plus indie rock ("Fake Money") et compositions finalement plus rythmées ("Very Nice Swim") tout en gardant en permanence une atmosphère enjouée et envoûtante.
L'excellent travail de l'inévitable Miguel Constantino, l'homme-son de la grande famille nantaise, n'y est sans doute pas pour rien: Yes! est un album riche, au sens premier du terme, qui arrive à se rendre essentiel sans avoir l'air de trop y toucher.
Est-ce la couverture, ce disque semble destiné à être écouté entre potes, peinards au bord de l'eau, une bière à la main. Si TF1 n'avait pas honteusement surjoué cette carte depuis plus de deux décennies, on aurait sans conteste pu parler de disque de l'été. Faute de slogan publicitaire, ne faites, rien, Yes! S'en charge très bien tout seul. Un disque plaisant, hors du temps, en mode "maximum bamboule" comme le dit si bien le dossier de presse qui, lui-même vaut le détour. A adopter d'urgence donc!