
The Hives
The Hives Forever Forever The Hives
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Entre 2022 et 2023, le Royaume de Suède connaît deux événements majeurs dans sa riche histoire nationale du rock. Les deux formations revival des 90’s les plus célèbres du pays, soit The Hellacopters et The Hives, reviennent sur le devant de la scène avec deux albums unanimement salués, respectivement Eyes of Oblivion (2022) et The Death of Randy Fitzsimmons (2023). S’il semblait célébrer la mort de la mascotte fictive du groupe, ce dernier opus était bel et bien celui de la résurrection, au point de faire dire aux Hives, jamais avare en autocongratulations, que le trône de "meilleur groupe de rock du monde" avait été laissé vide en leur absence. Et qu’ils étaient prêts à remonter dessus.
Deux ans plus tard, nous avons donc droit à un couronnement, ainsi que le suggère la pochette de The Hives Forever Forever the Hives, célébré en grande pompe avec une "(Introduction)", un "(Interlude)" et un titre final hypnotique et entêtant, "The Hives Forever Forever the Hives", auquel les deux premières pièces font écho. Une construction étonnement élaborée pour un groupe qui navigue élégamment (référence aux costumes) entre le pub rock, le garage et le punk – un louvoiement qui reste de rigueur sur ce septième album. Ainsi, The Hives basculent sans anicroche du Hard-Pub-rock (l’assédessien "Bad Call") survolté ("Roll Out the Red Carpet") ou groovy ("Born a Rebel") à un registre franchement punk (le synthétique "O.C.D.O.D.", le londo-californien "Paint a Picture")
Il en résulte quelques tubes, dont "Enough Is Enough" en guise de manifeste garage-rock moderne, "Hooray Hooray Hooray" et son riff inspiré par The Police en version accélérée qui lui donne des airs de The Hellacopters, et bien sûr le single imparable "Legalize Living", aux paroles bêtement punk mais à la composition intouchable – et qui hume bon les années 2000. Et si la deuxième partie de l’album est un peu plus faible, on y trouve encore des pièces remarquables, notamment le duo final qui rassemble un titre punk moderne aux mélodies sensibles ("They Can't Hear the Music") et un hymne énergique contre l’aliénation confortable d’une vie rangée ("Path of Most Resistance").
À l’image des Hellacopters qui, cette année aussi, ont confirmé la pertinence de leur retour aux affaires avec le très bon Overdriver, The Hives célèbrent ici leur résurrection avec majesté : The Hives pour toujours, et pour toujours The Hives.
À écouter : "Enough Is Enough", "Legalize Living", "Hooray Hooray Hooray", "They Can't Hear the Music"