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Critique d'album

Badflower


No Place Like Home


(20/06/2025 - Big Machine Rock - Rock - Genre : Rock)
Produit par Josh Katz & Nick Raskulinecz

1- No Place Like Homme / 2- Haunting You / 3- London / 4- Story Of Our Lives / 5- Snuff / 6- Swinging Hammer / 7- Detroit / 8- What's The Point / 9- Don't Be A Stranger / 10- Owas / 11- Number 1 / 12- Let Me Gett Something Off My Chest / 13- Butterfly
Note de 4.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Badflower loupe la deuxième marche mais fracasse la troisième avec maestria. "
Nicolas, le 02/09/2025
( mots)

Pas facile de transformer un premier essai, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les ricains de Badflower l’ont appris à leurs dépens. Alors qu’on leur promettait un avenir radieux à l'aune d’un disque séminal coup de poing, voilà que This Is How The World Ends échouait à marquer durablement les esprits, la faute à trop d’étirements et trop d’égarements. Dès lors, on abordait avec circonspection ce troisième essai, sans trop y croire mais en y croyant quand-même. Grand bien nous en a pris parce que No Place Like Home s’avère cette fois-ci une franche réussite.

Sur son deuxième essai, Badflower avait perdu de son identité, à savoir ce brutal mélange de rock aux guitares décomplexées en mode 90’s et de chant enfiévré qui va tutoyer l’émo-rock, allant de pair avec les préoccupations adolescentes dépressives de son iconique leader Josh Katz, au sens propre du terme puisque sa tronche peroxydée apparaît en gros plan tant sur le disque numéro 1 que sur cet émolument numéro 3. D’ailleurs, il va de soi que le retour de cette focale rapprochée met en exergue la volonté des californiens de recoller à leur style, du moins à leur intention d’origine, celle qui leur a valu des records de streamings dans tous les sens sur les plateformes musicales et vidéo. No Place Like Home réussit en effet à se concentrer de nouveau sur les fondamentaux sonores du groupe sans pour autant faire du sur-place : on note sur ce troisième disque une évolution dans le bon sens du terme, une maturation, une assurance qui compensent une logique perte de fougue juvénile. Le rendu est moins criard, moins brut de décoffrage, mais plus travaillé et par bien des côtés sensiblement plus intéressant.

Le chaloupé et martelé morceau-titre ouvre la marche, et ça fonctionne d’enfer. Longues à se dévoiler, les guitares lourdes finissent par s’imposer au fil des minutes et par venir coiffer la voix tout en retenue de Katz qui débute le disque avec timidité, quand des synthétiseurs viennent apporter densité et profondeur à ce titre qui donnerait presque des leçons de crescendo à Muse. Une entame au service d’un disque certes éclectique mais recentré sur le trio guitare - basse - batterie, lequel tient la barque contre vents et marées et assure le lien avec les échappées belles des quatre rockers, avec un petit côté horrifique (quelques samples vocaux terrifiés ou rires aigus glaçants) déjà effleuré dans l’entame et qui trouve sa pleine expression dans un “Haunting You” épatant dans son déséquilibre mélodique mais non moins direct dans son interprétation. Dès lors le disque alterne temps faibles et temps forts avec élégance, et si l’on peut regretter la fraîcheur et la puissance du premier disque, on ne saurait nier qu’il y a ici un savoir-faire plutôt réjouissant, redorant le blason d’un émo qui n’en demandait pas tant. L’épreuve de la power ballad se montre relevée avec une certaine séduction (“London” et son côté lounge bar pulvérisé par un refrain déchirant) quand la complainte à faire pleurer dans les chaumières se pare d’atours électriques puissants et de secondes voix ravageuses (“Story Of Our Lives”). Les petits futés ne manquent pas d’humour, en témoigne l’interlude hilarant du puissant “Snuff” dans lequel une speakerine nous explique que les candides amerloques avaient peur de se faire accuser de plagiat et qu’ils ont préféré meubler leur titre avec un speech foireux pour masquer leur faiblesse d’écriture. Ce qui est d’ailleurs faux : pas besoin d’empiler les hooks pour pondre un gros titre, et “Snuff” en apporte la preuve, avec sa grosse dynamique sonore et ses synthés surpuissants. Et si on croyait que les quatre hommes s’étaient assagis, voilà que le surexcité “Swinging Hammer” (sans doute le marteau mordu par Katz sur la pochette de l’album) injecte une bonne dose de punk débridé et de fun à leur disque.

Ce qui impressionne ici, c’est la facilité avec laquelle Badflower parvient à pondre de la pop song efficace et mémorable. Aucun filler ici, tout est au niveau, vraiment au niveau. Ça peut être tonique et catchy à en retourner un moine (“Detroit”, efficace single) tout comme ça peut être calme et émouvant dans ses préoccupations intérieures (“What’s The Point”, très ado dans l’esprit), mais tout est intéressant et bon à prendre. Il y a pas mal de temps calmes sur No Place Like Home, permettant de relancer sans cesse l’intérêt du disque au gré d’un petit kick bien senti dans les parties - comme quand l’innocent “Don’t Be A Stranger”, qui voit l’entourage du chanteur se ranger alors que lui-même reste par défaut enfermé dans son rôle de rock star, se fait challenger par le stadium enfiévré de “Paws” puis par le rigolo et secoué du bulbe “Number 1” avant d’aller serrer la pince à Paramore sur le ravageur “Let Me Get Something Off My Chest” qui ménage ses temps forts et ses temps faibles au gré des retenues et craquages vocaux de Katz, décidément à l’aise dans tous les registres. 

Conclu par le charmant “Butterfly”, à grands renforts de gratte acoustique et de violons, No Place Like Home se montre réellement emballant, dans l’immédiateté comme dans la longueur, preuve d’un style musical enfin digéré avec la manière. Badflower n’invente rien mais écrit bien, interprète bien, délivre bien et maintient le niveau du début à la fin de ce troisième disque auquel on n’a foncièrement aucun reproche à adresser. Même pas en termes de longueurs (globale ou ponctuelles) car on n’en trouve pas vraiment. Non, franchement, c’est du très bel ouvrage. A essayer, même si l’émo rock a habituellement tendance à vous hérisser les poils et serrer les dents, car ici on tient vraiment le haut du pavé du mouvement.


A écouter : "Haunting You", "Snuff", "Singing Hammer", “Let Me Get Something Off My Chest”

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