
The Divine Comedy
Victory for the Comic Muse
Produit par
1- To Die a Virgin / 2- Mother Dear / 3- Diva Lady / 4- A Lady of a Certain Age / 5- The Light of Day / 6- Threesome / 7- Party Fears Two / 8- Arthur C. Clarke's Mysterious World / 9- The Plough / 10- Count Grassi's Passage Over Piedmont / 11- Snowball in Negative


Après un excellent Absent Friends qui lui permettait de renouer avec son public ébranlé par le choc Regeneration, Neil Hannon revient deux ans plus tard avec un nouvel album dont le titre, Victory for the Comic Muse, emprunté à E. M. Forster, renvoie à son premier E.P. Bénéficiant des services d’un nouvel arrangeur, Andrew Skeet, l’Irlandais renoue avec l’extravagance de Fin de Siècle et propose une collection de titres dynamiques enregistrés dans les conditions du live aux studios RAK de Londres.
L’humour est toujours de mise, de la pochette façon timbre-poste des années 30 qui voit Neil Hannon sabrer le champagne sous les acclamations de la foule à l’introductif "To Die A Virgin" et son swing rappelant le fameux "Generation Sex" qui ouvrait déjà Fin de Siècle. Qui dit The Divine Comedy dit pop orchestrale et cet album ne déroge pas à la règle avec des arrangements particulièrement travaillés : mouvements de cordes virevoltants et euphoriques sur "Party Fears Two" (reprise du groupe The Associates), carillons dansants sur "Diva Lady", emphase de cordes majestueuses sur "The Light of Day" ou accents plus cuivrés sur "Arthur C. Clarke’s Mysterious World", baptisé d’après une célèbre série TV anglaise des années 80.
Si on s'ennuie un peu parfois sur le ronflant "Count Grassi’s Passage Over Piedmont", écrit d’après une reproduction, une heureuse cavalcade entraînante de banjo surgit là où on ne l'attend pas sur "Mother Dear" et on est transporté par la beauté glacée de "Snowball in Negative". Le disque possède également deux petits bijoux. La très touchante ballade "A Lady of A Certain Age", d’abord pensée pour Jane Birkin, est une ode à la fois tendre et sarcastique à la beauté fanée qui ne manque pas d'égratigner la haute bourgeoisie européenne. Plus romanesque, le morceau "The Plough" illustre le talent inné de l'Irlandais pour compter des histoires, faisant voyager l'auditeur à travers le récit initiatique d'un fermier qui multiplie les expériences (le travail à la ville, l'engagement religieux puis la guérilla armée) en levant à chaque fois le voile de ses illusions.
Sans atteindre la maestria de son prédécesseur, Victory for the Comic Muse est doté d'un parti-pris humoristique plaisant et reste ainsi un album hautement recommandable dans la discographie de l'Irlandais avant un Bang Goes the Knighthood qui nous semble moins inspiré.