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Critique d'album

The Murder Capital


Blindness


(21/02/2025 - - Post Punk - Genre : Rock)
Produit par

1- Moonshot / 2- Words Lost Meaning / 3- Can't Pretend To Know / 4- A Distant Life / 5- Born Into the Fight / 6- Love of Country / 7- The Fall / 8- Death of a Giant / 9- Swallow / 10- That Feeling / 11- Trailing a Wing
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Plus lumineux que jamais, The Murder Capital au sommet de son art."
Mathieu, le 06/03/2025
( mots)

Nul n’aurait pu pressentir en 2019 avec la parution du glacial When I Have Fear que les Murder Capital parviendraient à éclaircir leur formule en seulement trois albums. Proposé quatre ans plus tard, Gigi’s Recovery voyait déjà la groupe de Dublin balayer d’un revers de manche leur post-punk sombre et habité pour s’équiper sans crier garde d’une nouvelle identité multiforme bien plus lumineuse. Ainsi, ce vrai-faux second album s’imposait déjà comme une véritable expérience sonore, permettant au charismatique James Mc Govern d’imposer son timbre versatile, soufflant le chaud et le froid au-dessus d’un savant mélange de genres. Blindness dont il est question ici, n’est autre que l’aboutissement de cette mutation et écarte définitivement les dernières lames qui séparaient le groupe de son plein potentiel mélodique.


L’éclectisme est toujours de mise ici et ce n’est pas le frontal “Mooshot” qui ferait affirmer le contraire. L’introduction est brutale et surprend d’entrée sur fond de Larsen et de guitares saturées. Bien que ce titre dénote avec l’ambiance globale, il permet de pointer du doigt l’énergie et l’envie toujours palpable de transmettre une partition chargée de contrastes. La basse baveuse du single “Worlds Lost Meaning” prend rapidement le relais pour introduire la clé de voûte de ce nouveau cru : sa progression mélodique. Bien que la construction des titres se veut ici plus conventionnelle (un seul dépasse les 5 minutes), il est strictement impossible de passer à côté des refrains et riffs entêtants qui sillonnent le déroulé. Après quelques écoutes, on se prend vite au jeu de fredonner le refrain de “Worlds Lost Meaning” cité à l’instant, de groover avec la ligne basse joueuse de “A Distant Life” ou de dodeliner de la tête sur la ligne acide du génial “The Fall” et son jeu de textures.


Titres courts et paterns catchy ne riment cependant pas avec commodité. Bien que la production qui se voyait très travaillée sur le précédent album, se voit ici réduite à son plus simple appareil, on surprend plus d’une fois nos cinq lads à emprunter quelques pistes plus cérébrales et sinueuses. “Born Into the Fight” et sa signature rythmique en 5/4, équilibrée de façon précaire sur le temps comme l’était le “15 Steps” de Radiohead est prenante, tandis que “Love of Country” et sa six cordes dénudée délicieusement dissonante résonne comme un écho aux vers bien sentis de Mc Govern. Cette pièce, soit dit en passant la plus corpulente de l’album, fait discrètement monter la tension pour nous surprendre avec un final poignant, comme peut parfois tristement mincir la fragile frontière entre haine et patriotisme.


Les courbes de Gigi’s Recovery sont ici troquées pour des contours plus brouillons, à l’image du crayonnage de l’enfantine pochette, qui reflète cette volonté de proposer un album sincère et évident, qui se laisse apprécier dès les premiers tours de platine. Le conventionnel mais entrainant “Death of a Giant”, écrit en l’honneur de Shane MacGowan leader des Pogues déchu fin 2023 introduit finalement une triplette finale de haut vol, qui esquisse parfaitement les nouveaux partis pris artistiques du quintet. On retiendra tout particulièrement de cette magistrale conclusion, le riff introductif de “That Feeling”, sorte de résonance réfléchie au “Music When The Lights Go Out” des Libertines. Issue d’une des nombreuses parties de jams organisées entre deux concerts de leur précédente tournée, la batterie martiale fait ici office de pivot et parvient à mener le crescendo avec brio.


À l’image de leurs compatriotes Dublinois de chez Fontaines D.C., qui eux sont venus à bout de leurs envies de gloire (et qu'il était impossible de ne pas citer ici), les Murder Capital, tout en choisissant de rester dans un registre bien plus confidentiel, semblent avoir achevé leur mutation artistique. Blindness confirme tous les espoirs placés dans le groupe et se place aisément en pole position dans leur discographie que l’on espère voir croitre en suivant cette grisante dynamique.  Qu’ils sont forts ces Irlandais.


 


A écouter : “Love Of Country”, “The Fall”, “That Feeling” 

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