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Critique d'album

dredg


El Cielo


(08/10/2002 - Interscope - alternatif / progressif - Genre : Rock)
Produit par Dredg, Ron Saint Germaine

1- Brushstroke: dcbtfobaaposba / 2- Same Ol' Road / 3- Sanzen / 4- Brushstroke: New Heart Shadow / 5- Triangle / 6- Sorry But It's Over / 7- Convalescent / 8- Brushstroke: Walk In The Park / 9- Eighteen People Living In Harmony / 10- Scissor Lock / 11- Brushstroke: Reprise / 12- Of The Room / 13- Brushstroke: An Elephant In The Delta Waves / 14- It Only Took A Day / 15- Whoa Is Me / 16- The Canyon Behind Her
Note de 5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Voyage émotionnel entre rêve et réalité"
Franck, le 03/03/2025
( mots)

Si l’album Leitmotif, sorti en 1998, donnait déjà un bel aperçu du potentiel créatif de Dredg, rien ne laisser présager un second opus du calibre de El Cielo. Bien plus qu’une simple confirmation, ce second album – qui marque le début de collaboration du groupe avec le label Interscope – ne se limite pas à étendre l’univers de Dredg : il renforce sa singularité, le consolide, le sublime. 


Dès le premier morceau, l’excellent "Same ol’ Road", on retrouve le style si particulier du combo californien : une section rythmique basse-batterie dotée d’une incroyable palette technique, des arpèges de guitares sophistiqués, et différents jeux d’ambiance prodiguant à certains morceaux une dimension quasi mystique. De cette harmonie confondante, émerge la voix grave et chaleureuse de Gavin Hayes, qui a elle seule parvient à tirer les compositions vers des sommets émotionnels insoupçonnés, et ce, malgré une première approche qui pourrait sembler un brin austère. A ce titre, il serait vain de tenter de raccrocher Dredg à une quelconque étiquette, tant le groupe s’efforce de brouiller les pistes, effaçant peu à peu les frontières entre le rock et le metal, intégrant des éléments progressifs, voire folkloriques à des structures mélodiques aux accents mainstream. 


Au-delà des qualités intrinsèques du groupe, c’est l’incroyable progression affichée sur ce deuxième album qui marque les esprits : nettement plus percutante et lisible, la production est d’un tout autre niveau, tandis que le chant se révèle bien plus juste et maitrisé que sur le précédent exercice. Avec El Cielo, Dredg passe clairement aux choses sérieuses !


La force du quartet de San Francisco réside finalement dans son envie d’aller de l’avant, sans jamais céder au moindre compromis esthétique. Constamment sur le fil du rasoir, Dredg compense d’ailleurs une certaine surenchère émotionnelle par des compositions qui ne cessent de surprendre. L’aisance technique des Californiens, alliée à la diversité de leurs influences, leur permet d’explorer des directions inattendues, à travers des virevoltes rythmiques et des grands écarts stylistiques savamment orchestrés.


Le groupe se montre à ce titre toujours enclin à l’expérimentation, tout en parvenant cette fois à mieux canaliser une fougue créative qui l’avait parfois conduit à des choix esthétiques discutables (comme les délires bruitistes sur Leitmotif). Si ce deuxième album peut souffrir d’un léger excès de générosité – il compte tout de même 16 pistes pour une bonne heure de contenu -, force est de constater que chaque pièce du puzzle El Cielo joue un rôle au sein d’un ensemble cohérent. Les différents interludes instrumentaux ("Brushstroke"), par exemple, enrichissent subtilement l’édifice : l’air chaloupé teinté de trip-hop de "Walk In The Park", la délicatesse et majesté orchestrale de "Reprise", ou encore la dimension folkrorique de "An Elephant In The Delta Waves".


Plus globalement, c’est la pertinence du sujet abordé qui confère à El Cielo son caractère si spécial et marquant. En explorant la paralysie du sommeil – une thématique qui transparaît à travers des textes énigmatiques, mais aussi dans un recueil de lettres manuscrites de patients illustrant le livret de l’album –, le groupe parvient à façonner un concept qui fait corps avec sa musique.  Une écoute attentive, dans de bonnes conditions, s’avère ainsi hautement captivante : embarqué dans un voyage surréaliste, l’auditeur perd peu à peu la notion du temps, les morceaux finissent par se confondre, et certaines sections mélodiques s’immiscent durablement dans notre subconscient. Laissez-vous ainsi submerger par les ambiances hallucinées de "Triangle", qui, malgré de brusques changements de tonalité, conserve une étonnante unité. On retiendra aussi la sensation d’urgence véhiculée par "It Only Took a Day", dont les effets de voix accentuent le caractère halluciné, tel un mirage sonore en perpétuel mouvement.


Riche, aventureux, délicat, parfois excessif, El Cielo est un album dont l’écoute ne peut laisser indifférent. Un peu de patience sera nécessaire pour l’appréhender convenablement, mais une fois pris dans l’engrenage, l’album ouvre la voie vers une panoplie émotionnelle d’une rare intensité. Le groupe américain signe ici une oeuvre aux multiples facettes, une véritable immersion dans les limbes de l’esprit, un rêve éveillé d’où l’on ressort aussi troublé que fasciné. Rarement le rock alternatif US ne s’était montré aussi singulier. 


A écouter : "Same Ol' Road", "Eighten People", "Whoa is Me", "The Canyon Behind Her" 

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