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Critique d'album

The Divine Comedy


Rainy Sunday Afternoon


(19/09/2025 - Divine Comedy Records - - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Achilles / 2- The Last Time I Saw The Old Man / 3- The Man Who Turned Into A Chair / 4- I want you / 5- Rainy Sunday Afternoon / 6- All The Pretty Lights / 7- Down The Rabbit Hole / 8- Mar-A-Lago By The Sea / 9- The Heart Is A Lonely Hunter / 10- Can't Let Go / 11- Invisible Thread
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Un Neil Hannon endimanché qui passe le cap de la cinquantaine avec classe "
Quentin, le 15/10/2025
( mots)

Après un Office Politics exubérant et potache, très orienté synth pop, qui dénotait avec les orchestrations classieuses qui avaient fait la marque de fabrique de l’Irlandais depuis ses débuts, Rainy Sunday Afternoon renoue avec une esthétique plus conforme à celle des productions passées. Un retour aux sources bienvenu qui s’accompagne toutefois d’une teinte moins extravagante et plus élégiaque. Car c’est un fait, Neil Hannon a la cinquantaine passée et se fait mélancolique au regard du temps qui défile inexorablement. S’il réalise un de ses rêves en enregistrant un album aux mythiques studio Abbey Road, c’est davantage la grisaille qui prédomine dans son esprit, en lien avec le temps maussade décrit par le titre.


Se chargeant lui-même d’arranger ce nouvel opus, l’Irlandais fait une nouvelle fois preuve d’une finesse d’écriture à nul égal pour tisser le canevas d’une pop délicatement ouvragée. D’autant plus que certains titres ont pu murir depuis près de 10 ans, à l’image de l’introductif "Achilles", cinématographique à souhait, superbe mise en abîme littéraire où Hannon évoque un poème de Patrick Shaw-Stewart prenant lui-même pour objet l’illustre figure antique. Après avoir longtemps vagabondé, le titre trouve finalement sa juste place sur ce douzième album avec des refrains profonds qui nous transportent en un souffle épique à travers une réflexion poétique sur la mortalité et la guerre. L’instrumentation est subtile à souhait, des nuages de violons aux brefs arpèges de guitare en passant par de discrets motifs au synthétiseur.


Autre pièce d’orfèvre, la très intime ballade au piano "I Want You" constitue avec la simplicité désarmante et majestueuse de son refrain l’une des plus belles pièces du répertoire déjà très référencé de The Divine Comedy. Le spleen est à son comble sur le superbe hommage "The Last Time I Saw the Old Man" évoquant la figure paternelle disparue. Neil Hannon y chante avec chaleur et tendresse, épousant la figure désuète d’un crooner plein de charme tandis qu’un bugle louvoie avec ses sonorités chaudes et douces pour nous arracher quelques larmes. Plus loin, "The Heart Is A Lonely Hunter" achève d’installer par son motif mélodique répétitif une tristesse profonde et contagieuse avec une belle ornementation de guitare conclusive.


L’album ne saurait cependant se réduire à cette tristesse sérieuse, et l’on ne tarde pas à retrouver l’ironie mordante de l’Irlandais sur "Mar-A-Lago By The Sea" (Mar A Lago est le nom de la résidence de Donald Trump en Floride) aux accents caribéens, introduisant le personnage du président américain se languissant de son paradis isolé et de ses lavabos en or. Neil Hannon fait une nouvelle fois preuve de son incroyable capacité à se muer en conteur avec le léger "All The Pretty Lights" permettant l’évocation sensible d’un souvenir de jeunesse avec ses parents et sur le titre éponyme, vrai morceau de comédie musicale évoquant la poisse du chanteur dans le même esprit qu’un "Raindrops Keep Falling On My Head" de B.J. Thomas.


Et si les compositions sont assez classiques, Neil Hannon s’autorise tout de même quelques écarts, d’abord avec la fable absurde et facétieuse "The Man Who Turned Into A Chair", puis dans la musique avec un "Down The Rabbit Hole" décalé doté d’un refrain électrisant qui dénote avec l’atmosphère feutrée et délicate qui habite le reste de l’album et que l’on retrouve dans le titre conclusif. Ce dernier illustre la force des liens qui l’unissent à sa fille désormais grande et indépendante, renvoyant une nouvelle fois le père au défi de trouver sa place dans cette nouvelle équation.


Neil Hannon signe un grand retour avec un album sensible et touchant, plus mélancolique qu’à l’accoutumée, se rapprochant ainsi d’une autre de ses œuvres majeures, Absent Friends. Avec de nouveaux morceaux d’anthologie à ajouter à son répertoire déjà conséquent, la divine comédie du dandy irlandais a encore de beaux jours devant elle.  

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